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Vision Express sur… : Les hommes déserteurs du domicile conjugal

mardi 10 avril 2012.

 

Juste après le mariage à la mosquée, il a ramassé télévision, fauteuils, cuisinière,…enfin, tout ce qui servait d’ameublement, et ce jusqu’au lit dans la maison où il habitait avec sa première concubine. Plus rien ne restait sauf, bien entendu, les ustensiles de cuisine. Les meubles ont pris la destination de la maison de la nouvelle dulcinée. A-t-on encore besoin de faire le constat que monsieur a saisi l’occasion pour changer de domicile ? Abandonnant ainsi sa première « femme », seule avec ses deux enfants. Ne pouvant pas supporter sa nouvelle situation, la femme délaissée décide de regagner sa famille, dans un pays voisin du Burkina Faso. Quant à monsieur et sa nouvelle concubine, ils se la coulaient douce.

Mais pour combien de temps ? Malheureusement ou heureusement, c’est selon, la vie avec la deuxième femme a duré seulement 8 mois. Le temps d’une lune de miel peut-on dire. Problèmes financiers, d’enfant, jalousie, sont entre autres, les rasions de la rupture de ce nouveau couple.

Un autre cas non moins grave et inexplicable : un sexagénaire, père de 8 enfants a quitté le domicile conjugal pour aller vivre avec sa jeune femme dans un autre quartier de Bobo-Dioulasso, laissant la vieille, la « bonne dame » toute seule avec enfants et petits-enfants. Pire, dans un « celibaterium ». Des exemples de ce type, on pourrait en énumérer à la pèle. Puisque le phénomène semble à la mode.
Les abandons de domicile conjugal après un second mariage sont de plus en plus fréquents. Pour quelles raisons ? On peut s’interroger. Les hommes sont-ils violentés dans le foyer ? Ne trouvent-ils plus leur compte dans les relations amoureuses avec leurs conjointes ?

Est-ce parce que la première femme n’est pas prête à cohabiter avec la deuxième ? Ou bien s’agit-il simplement d’un manque de responsabilité ? Autant d’interrogations non exhaustives auxquelles seuls les concernés peuvent apporter des réponses. En effet, nombreux sont les couples jeunes comme vieux qui voient s’effondrer comme un château de cartes des années de vie commune qu’ils ont bâtie. Les conséquences sociales dans ces situations ne sont pas négligeables. Pour le premier cas que nous avons cité par exemple, il va sans dire qu’autant l’homme et les deux femmes qu’il a abandonnées vont rejoindre le club des célibataires.

Ce qui apparait plus important dans ces situations, c’est bien l’éducation des enfants. Car, certains enfants de parents séparés se retrouvent après entre les mains d’une marâtre (ou belle-mère) qui ne s’en occupe pas forcément. Il arrive également que les enfants se retrouvent entre les mains du père, qui n’a pas toujours le temps pour s’en occuper.

Dans le deuxième exemple ci-dessus cité, les enfants étaient déjà grands. C’est surtout la mère qui souffre de devoir vivre ses vieux jours dans la solitude au moment où à cet âge-là, on a besoin de plus d’attention.

Ces réalités de notre société viennent montrer un autre visage des conditions de vie difficiles de la femme. Victimes de toutes sortes de maux aussi bien sociaux, économiques, politiques etc., la femme reste toujours marginale même dans son propre « royaume ». Et pourtant, ne dit-on pas que si une femme est épanouie, c’est la société tout entière qui en bénéficie ?

Bassératou KINDO

L’Express du Faso



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