Arrestation d’Abdallah Al Sanoussi : Un trophée, trois acheteurs
Le Guide de la Jamahirya libyenne a peut-être soldé ses comptes depuis le 20 octobre 2011 avec la justice des hommes, mais pas ses proches parents et fidèles, qui, un à un, sont en train de tomber dans la nasse judiciaire. Ironie de l’histoire, celui dont la spécialité était de mater les ennemis de l’ex- leader libyen, d’exfiltrer ou d’infiltrer, bref de concevoir de vrais-faux papiers, a été pris dans la nuit du 16 au 17 mars à l’aéroport de Nouakchott, avec un faux document de voyage, en l’occurrence un faux passeport malien ! Banalement ! Et s’il y a quelqu’un qui a martyrisé ses compatriotes et qui a semé la désolation hors des frontières libyennes, c’est bien Abdallah Al Sanoussi. Régulièrement, les massacres, sous forme de pogrom à petite échelle, ne lui étaient d’ailleurs pas étrangers. Une CPI qui a lancé le 27 juin 2011 un mandat d’arrêt contre cette âme damnée de Kadhafi. Ce coup-ci est le bon, car à plusieurs reprises, le CNT avait annoncé l’arrestation de Sanoussi, alors qu’il n’en était rien. d’abord la France, premier pays à lancer un mandat contre Al Sanoussi, réclame ce dernier pour le juger pour la mort des 54 Français tués le 19 septembre 1989 dans l’attentat contre le DC10 d’UTA. Une requête qui pourrait aboutir, vu les relations entre l’Hexagone et la Mauritanie, aujourd’hui liées plus que jamais dans la lutte contre AQMI. Ensuite, la Mauritanie n’est pas signataire du Traité de Rome, qui institue la CPI. Autant dire que ce pays islamique ne reconnaît pas cette instance supranationale.
Ces obstacles à un procès de Sanoussi doivent être levés avant que l’ancien chef du renseignement libyen puisse peut-être goûter aux délices des 9 m2 de la prison de Sheveneghen de La Haye. Par Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana L’Observateur Paalga |