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Fait de chez nous : Apprenez à avoir vos « clés secours » sur vous, surtout quand vous êtes noctambules…

jeudi 15 mars 2012.

 

A minuit moins, Amado a fait plus de 10 kilomètres à pieds. Avec sa moto Yamaha qu’il poussait à la main, il a été questionné tout le long de son trajet par les mécaniciens nocturnes. A chaque fois, ces mécaniciens lui posaient la question de savoir la panne qui lui faisait pousser sa moto de la sorte. Pour ne pas trop discuter avec eux, Amado leur disait simplement qu’il était en manque de carburant. Il a ainsi menti à tout le monde jusqu’à domicile (chez lui) au quartier Colma. Il était parti du quartier Belleville pour se retrouver dans le premier quartier cité. En réalité, de panne, il n’en était pas question. La vérité est qu’Amado n’avait plus la clé de son engin. Dans ces conditions, il ne pouvait donc pas le démarrer. Après une virée dans une des nombreuses buvettes de la place, avec sa maîtresse, Amado veut satisfaire sa libido.

Marié et membre d’une secte religieuse, monsieur a préféré aller loin de son quartier afin de réduire la malchance d’être surpris par un connaissant. Fatima, sa maîtresse, ne s’oppose pas à la proposition d’Amado. Mais une fois dans l’enceinte de la cour où devait avoir lieu le « show », Fatima pose son veto. « Amado, aujourd’hui, tant que tu ne me remettras pas les 15 000 FCFA que je demande avec toi depuis des semaines, on ne fera pas la chose ». Sans lui dire un mot de plus, Amado retourne à la réception voir le gérant des « chambres de passe » en compagnie de Fatima.

Il remet son téléphone portable au gérant contre la somme de 15 000 FCFA. Au lieu de les remettre à Fatima, il l’invite dans la chambre pour la « partie ». Fatima ne refuse pas. Car Amado avait les 15 000 FCFA en poche. Après les « hostilités libidinales », Fatima réclame les 15 000 FCFA avec Amado. Monsieur reste silencieux et invite sa maîtresse devant le gérant. Une fois à la réception, il lui remet les 15 000 FCFA et reprend son téléphone. Ensuite il paye la chambre à 2000 FCFA et tend un autre billet de 2000 FCFA à Fatima. Elle refuse de prendre cette somme. Amado n’insiste pas et se dirige au parking vers sa moto. Il paie le « parqueur », qui lui remet la moto. Fatima a tout suivi avec sa petite idée en tête. Amado s’installe majestueusement sur son engin, introduit la clé dans le contact de l’engin et se met à pédaler la manivelle. Fatima qui s’était postée à côté de lui, extirpe la clé et continue de marcher vers la grande voie, à la recherche d’un taxi. Amado négocie avec elle, mais en vain.

Finalement, il prend sa moto et se met à la pousser pour rentrer chez lui. Depuis cette nuit, c’est la clé secours qui permet à Amado de rouler sa moto. Fatima quant à elle, garde toujours l’autre clé avec elle. Une histoire qui encourage à sortir souvent avec la clé secours surtout quand on n’est pas prêt à honorer le prix de nos engagements en tant que noctambule. Même si Fatima a réclamé les 15 000 FCFA à un moment qui n’est pas opportun, Amado aussi devait faire un effort de lui faire comprendre qu’il ne pouvait pas la satisfaire immédiatement au lieu de lui jouer ce sale tour. N’oublions pas qu’elles restent nos sœurs, nos mamans et nos épouses. Dès lors, il est toujours préférable de les amadouer.

Souro DAO (daosouro@yahoo.fr)

L’Express du Faso



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