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GAOUA : Une femme se pend sur une fenêtre

mardi 6 mars 2012.

 

Une femme a été retrouvée morte le 24 février 2012 dans une chambre au secteur n°1 de Gaoua. Elle se serait donné la mort dans la nuit du 23 février. Mais la posture dans laquelle elle a été retrouvée suscite des interrogations. C’est donc une mort qui intrigue tant les membres de la famille que les autres personnes qui ont vu la défunte dans sa position de suicide. Selon un membre de la famille, Nolièba Youl, la regrettée ne jouissait pas de toutes ses facultés.

Palé Pinajounena, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, était mariée à Bonko Dabgola à quelques km de Gaoua mais est originaire de Hello Bondo, un autre village non loin de Gaoua. Lorsqu’elle se rendait à Gaoua, elle avait comme pied-à-terre une famille avec laquelle elle a des liens de parenté. C’est dans cette famille qu’elle a été retrouvée morte le 24 février 2012. Comment est-elle parvenue à se pendre sur la fenêtre puisque le corps a été retrouvé sur des plats pendant que le cou était noué au volet de la fenêtre par un foulard ? C’est la question qui intrigue plus d’un. Mais dame rumeur « marmonne » que « cela peut être un assassinat ».

Les membres de la famille sont eux aussi surpris par la façon dont le suicide s’est produit , mais ne sont pas étonnés de l’acte de suicide car selon eux, la défunte ne jouissait pas de toutes ses facultés. Youl Nolièba, un des membres de la famille d’accueil visiblement sidéré par un tel suicide, relate comment il s’est entretenu avec la défunte quelques temps avant sa mort « selon les dires des gens, c’est son petit frère qui est allé en Côte d’Ivoire récemment qui avait invité la défunte à venir au village afin qu’ils fassent du dolo de fétiche. Donc elle s’est rendue à Hello pour la circonstance et son frère est parti pour son voyage. Mais elle n’a pas continué, elle est restée et a laissé ses bagages dans l’autre famille chez notre tante.

Il semble qu’elle a dit que l’arbre du figuier qui est là-bas est très haut et elle s’est rendue en grande famille où je suis allé la trouver assise. Lorsque j’ai voulu sortir, elle a dit que des gens ont dit qu’ils vont la tuer. Elle m’a demandé si je suis au courant. Je lui ai demandé, quels gens ? Elle a dit que même la radio en parle. J’ai demandé si la radio a cité son nom, elle a répondu par non. J’ai compris que ses dires étaient dus au fait qu’elle ne jouissait pas de toutes ses facultés. C’est pour cette raison qu’elle avait fui l’an passé pour se rendre à Hello ». Les parents de Nolièba, chez qui elle avait laissé son sac de charbon, ont également soutenu que la veille, leur regretté hôte, présentait des signes de délire. Il reste maintenant les circonstances difficiles du suicide à expliquer. Comment cette dame dont certains disent être l’animatrice du comité de lutte contre les mutilations génitales de son village a pu se donner la mort dans la posture où on l’a trouvée ?

Selon M. Yoni, elle co- partageait la chambre avec une autre dame et sa nièce qui fait la 6e. Rapportant les dires de cette dernière M. Youl soutient : « il paraît qu’au cour de la nuit, elle était debout et a dit que les gens dont elle parlait sont un vieux et un petit garçon. Notre nièce a tenté de lui dire qu’il n’y avait personne et que les portes étaient fermées. Elle a dit que si c’est ainsi elle va rentrer se cacher dans le magasin. A notre grande surprise, c’est là-bas qu’elle est rentrée se suicider. Il est difficile voire impossible de dire comment cela est arrivé. Selon les fossoyeurs, c’est un foulard qu’elle a fait passer par les persiennes puis fait un nœud qu’elle a mis au cou. Elle a ensuite fait un autre nœud et passé la spatule comme on fait le nœud de fagot et elle a commencé à nouer jusqu’à un certain moment elle s’est asphyxiée. » La veille, elle se serait réfugiée dans la même chambre et la porte s’est malencontreusement refermée.

Il a fallu forcer la porte et changer de serrure. Mais toujours désappointé par ce suicide M. Youl tire cette conclusion ; « seuls la police et les infirmiers qui ont fait le constat peuvent dire si sa mort provient d’une autre personne ou pas ; mais à mon humble avis, elle s’est suicidée »

Hompko Sylvestre KAMBOU (Correspondant)

Le Pays



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