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Affaire de parcelle au secteur n° 20 de Ouagadougou : La famille Nikièma dans la rue

vendredi 2 mars 2012.

 

Suite à une décision de justice, la famille Nikièma au secteur n° 20 de Tampouy à Ouagadougou, a été contrainte de quitter la parcelle qu’elle pensait être sa propriété, le mardi 28 février 2012. La cause, un cousin de la famille se serait plaint auprès d’un huissier de justice pour réclamer son terrain.

Portes, fenêtres et toits de maisons arrachés, ustensiles de cuisine, meubles et vêtements entassés devant la cour, c’est le constat qui a été donné de voir, après le passage de l’huissier de justice, maître Victor Naby en compagnie des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) et de quelques jeunes, au domicile de la famille Nikièma, sis à Tampouy, au secteur n° 20 de Ouagadougou, dans la matinée du mardi 28 février 2012. Cette famille a été expulsée suite à une à décision de justice. L’histoire, Mariette Nikièma, fille du défunt Koudwongo Nikièma raconte :. « Le vieux avait acheté une parcelle non lotie. Au moment des lotissements, il était en Côte d’ivoire.

Il a demandé à son frère cadet, Mathias K. Nikièma (NDLR : il est décédé après son frère aîné) de mettre son nom sur la fiche d’attribution en attendant qu’il revienne faire le changement de nom. Quand notre père est revenu au pays en 1995, il était souffrant. A son arrivée, il a dit au petit frère de ramener la fiche d’attribution pour qu’il opère le changement de nom. Acte que ce dernier a exécuté. Deux semaines après, le vieux est décédé sans que le changement de nom ne puisse se faire. En juin 2011, des agents de la mairie sont venus nous voir sous prétexte qu’ils ont été envoyés pour faire une évaluation de la parcelle. Nous nous sommes opposés. On a même failli en venir aux mains. Ils sont repartis en nous disant qu’ils allaient revenir. Ce matin, vers 8 heures, l’huissier nous a délogés et il nous a donné une fiche de la remettre à notre avocat ».

Selon le procès-verbal d’expulsion établi le jour de l’expulsion par l’huissier de justice, il est stipulé qu’à la requête des ayants droit de feu Mathias K. Nikièma, représentés par Pascal Nikièma (le fils), il a été signifié à Aubin Nikièma (frère aîné de Mariette Nikièma) que faute par lui d’avoir satisfait à un commandement qui lui a été notifié, le 23 décembre 2011 par acte d’huissier, il a été procédé immédiatement à son expulsion. Une version que Aubin Nikièma bat en brèche car, selon lui, il devrait y avoir une confrontation des deux parties à travers les avocats de chaque camp. Mais cette occasion ne s’est jamais présentée, poursuit-il. Même si Mme Nikèma née Ilboudo Wongo, épouse du défunt Koudwongo Nikièma reconnaît que sur la fiche d’attribution de la parcelle, le nom du frère de son mari y figure, ce qu’elle n’arrive pas à comprendre, c’est le manque de reconnaissance des enfants de ce dernier.

« Mon mari s’occupait très bien d’eux de son vivant. Et voilà qu’aujourd’hui, c’est comme ça qu’on nous remercie. Quelle ingratitude » ! Se résigne-t-elle, le cœur meurtri. A en croire la veuve Wongo, des personnes de connivence avec Pascal Nikièma agiraient dans l’ombre. « Quand nous sommes allés le voir pour en savoir sur la raison de notre déguerpissement, il nous a rétorqué qu’il n’est au courant de rien », dit-elle. L’huissier de justice, Victor Naby, reste droit dans ses bottes. « Nous n’avons fait qu’appliquer une décision de justice », lance-t-il. Quant à l’avocat de la famille expulsée de la parcelle, il entend regrouper les témoins avec le concours d’un huissier pour que cette famille réintègre la parcelle. Mais, en attendant, elle est astreinte à dormir à la belle étoile.

Paténéma Oumar OUEDRAOGO

Sidwaya



Vos commentaires

  • Le 2 mars 2012 à 20:12, par BrumBrum En réponse à : Affaire de parcelle au secteur n° 20 de Ouagadougou : La famille Nikièma dans la rue

    Une leçon de plus pour nos compatriotes à l’extérieur, faute de faire le banc et aussi manque de bons conseils très souvent. Pitié mais ne comptez pas toujours sur les biens des parents. LOL

  • Le 4 mars 2012 à 21:03, par MemoireVive En réponse à : Affaire de parcelle au secteur n° 20 de Ouagadougou : La famille Nikièma dans la rue

    Cette histoire, il y’en ait des milliers et la plupart du temps les déboutés du tribunal n’ont pas tort. Toute situation devrait être analysée en tenant compte du contexte et l’Etat devrait avoir assez d’intellect pour résoudre ce problème en ne se basant pas seulement sur les papiers. Le concours de la famille devant ces tribunaux pourraient en réduire les déceptions. Quand quelqu’un a raison et qu’il ne peut vous le prouver avec l’affaire de vos papiers il est conduit à se rendre justice lui-même : empoisonner, tuer et de toute façon briser la famille.

  • Le 5 mars 2012 à 18:30, par KANGA En réponse à : Affaire de parcelle au secteur n° 20 de Ouagadougou : La famille Nikièma dans la rue

    J’ai toujours dis de faire attention aux mots "frère", "ami" ou "parent". Quand tu as les moyens tu ne sauras jamais jusqu’à ta mort qui ils sont. Tombe tu sauras ; meurs tes enfants et ta voeuve le sauront à leur dépend !
    Combien de gens ont fait et continuent de faire des faux papiers pour vendre les biens de leurs défunts frères ?
    Les gens n’ont plus peur de Dieu !
    Y a même un gars qui a osé faire un faux papier (avec la complicité de deux vieux ami et cousin du défunt) pour dire qu’il était le seul héritier d’une famille polygame de 35 enfants ! Vingt ans après la vente des cours de Dapoya en passant par Kouduougou, la vérité a éclaté, mais trop tard !! Le gars est mort des mois après dans l’impunité totale !