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Crise alimentaire au Burkina : La faim se creuse

vendredi 2 mars 2012.

 

Estimée à 3 666 405 tonnes, la production céréalière définitive de la campagne agricole est déficitaire de 154 462 tonnes. Rapportée à celle de l’année précédente, elle est en baisse de 19,61%. C’est l’information donnée par le ministre de l’Agriculture et de l’Hydraulique, Laurent Sedogo, au cours du point de presse gouvernemental du jeudi 1er mars 2012. Jean Bertin Ouédraogo des Infrastructures et du Désenclavement et, bien sûr, Alain Edouard Traoré, en charge de la Communication, ont participé à cet échange avec les hommes de média.

Depuis quelque temps, les campagnes agricoles se suivent et se ressemblent au Burkina Faso : déficitaires.
Cette année encore, notre pays va devoir tendre la sébile et l’écuelle pour faire face au spectre de la faim. Le bilan céréalier national brut définitif de la campagne 2011-2012 étant déficitaire de 154 462 tonnes.

L’analyse de la carte alimentaire révèle cependant quelques contrastes. « Sur les quarante-cinq provinces, quinze sont excédentaires avec un taux de couverture des besoins céréaliers élevé, atteignant ou dépassant 12%, treize sont en situation d’équilibre avec des taux de couverture compris entre 90% et 12% et dix-sept sont en situation déficitaire avec un taux de couverture faible, inférieur à 90% », a indiqué le ministre de l’Agriculture et de l’Hydraulique, Laurent Sedogo, au cours de sa déclaration liminaire.

Non seulement la crise alimentaire se creuse mais elle s’élargit : cette année, 170 communes rurales sont sous la menace de l’insécurité alimentaire contre 27 lors de la campagne 2010-2011.
Dans l’urgence, le gouvernement a actualisé son « plan opérationnel de soutien aux populations vulnérables ». Une riposte qui se décline en deux actions majeures : d’abord en l’achat de vivres et ensuite en la prise en charge des aspects non alimentaires comme les compléments nutritionnels et les actions en faveur de l’élevage.
Pour un montant de près de 11 milliards de FCFA que nécessite la mise en œuvre de ce plan opérationnel, la gouvernement a déjà mis dans l’escarcelle environ 18 milliards et demi, et en appelle à la « solidarité nationale et internationale ».

Quant au ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Jean Bertin Ouédraogo, il a fait part de son satisfecit général dans l’exécution des travaux de bitumage et d’entretien du réseau routier. Pour « mettre fin aux projets en souffrance », il est alors envisagé, entre autres, « de résoudre les problèmes de financements, de renforcer le contrôle et de sensibiliser les partenaires techniques et financiers afin de juguler les retards de paiement ».
2012, foi du ministre des Infrastructures et du Désenclavement, verra le démarrage des travaux de grands projets comme ceux du renforcement des routes Sakoinsé-Boroma, Koupéla-Bittou - frontière du Togo, Ouahigouya-Thiou-frontière du Mali et Sabou-Koudougou-Réo-Didyr.

Abordant les questions d’actualité, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, a d’abord regretté cet autre incident qui a opposé un civil à un groupe de militaires.
Il s’agit, a rapporté notre confrère des « Editions le Pays » dans sa livraison d’hier jeudi 1er mars, d’une rixe qui a opposé un groupe de soldats à un gérant de bar. Ce dernier, actuellement en soins au CHN Yalgado pour une fracture, a reçu des balles dans une jambe.

« C’est un acte très regrettable », a déploré le ministre Traoré, avant d’assurer que là aussi, « le gouvernement, qui a déjà montré qu’il sait prendre ses responsabilités [NDLR : en référence à l’affaire du mécano], va traiter le problème selon le droit et la sagesse ».
Aussi a-t-il condamné les rumeurs malveillantes véhiculées via SMS et qui font état du décès du jeune mécanicien dont le cas a entraîné le limogeage du ministre de la Justice. Le porte-parole du gouvernement a alors invité les auteurs de ces contrevérités à se ressaisir sous peine de sanctions.

Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga



Vos commentaires

  • Le 2 mars 2012 à 18:27, par Kayito En réponse à : Crise alimentaire au Burkina : La faim se creuse

    Si l’on se rend compte que c’est seulement parceque moins de 5 pluies ne sont pas tombees aux jours qu’il faut, on n’a de quoi se demander ce que l’avenir nous reserve avec les changements climatiques qui rendront plus aleatoires encore ces pluies.
    A quand une politique d’agriculture qui considere la pluie comme un artefact a la place de la politique dans l’agriculture par laquelle on nous annonce la fin de faim apres chaque bonne saison pluviometrique et se transformer en piteux mendiant apres chaque saison capricieuse ?
    En attendant les hommes de developpement pitie faites l’effort de mettre a temps les engrais et les semences a la disposition des producteurs car on connait les dates des besoins plus de 365 jours avant. On ne va plus accepter qu’on accuse la pluie seule.

  • Le 2 mars 2012 à 20:02, par Abdoul En réponse à : Crise alimentaire au Burkina : La faim se creuse

    j’AI CRU COMPRENDRE DANS UN JOURNAL QU’IL FALLAIT 85 MILLIARDS POUR CONTENIR LA CRISE ALIMENTAIRE, CT TOUT SIMPLE IL SUFFIT JUST QUE LA GENDARMERIE FACE UN TOUR CHEZ TOUS LES ANCIENS MINISTRES ET DG DE CES DERNIERES 10 ANNEES, ON VA RECOLTER BIEN PLUS QUE LES 85 MILLIARDS.

  • Le 3 mars 2012 à 00:14, par ebidis En réponse à : Drole de rectification de la revolution

    Mr les Ministres allez savoir comment Sankara a fait pour sortir le Burkina de cette famine et a permis à ce pays d’atteindre l’autosuffisance alimentaire !!! A ce que je sache, la révolution méritait une rectification !!! rectification qui justifie non seulement le coup d’état de 87 mais aussi l’assassinat du camarade capitaine Thomas Sankara !! Alors comment expliquer vous ce retour en arrière, ces famines interminables ?? De grâce il est temps d’envoyer les militaires dans les plaines du Sourou car a force de chômer ils s’en prennent aux civils maintenant !!!

  • Le 3 mars 2012 à 11:00 En réponse à : Crise alimentaire au Burkina : La faim se creuse

    Est-ce qu’on se rappel que M. Ablassé Ouedraogo du "Faso, autrement" au sortir de la Campagne agricole 2011 avait indiqué qu’il fallait déclarer l’état d’urgence alimentaire ? En son temps le Ministre SEDOGO avait réagit médiocrement en le traitant d’oiseau de mauvaise augure et qu’il y avait "bondofa", les cultures de contre saison pour sauver le Faso ? En mers 2012, paf état d’urgence ! M. Sédogo doit faire son méa-culpa aujourd’hui.

  • Le 3 mars 2012 à 14:14, par adams En réponse à : Crise alimentaire au Burkina : La faim se creuse

    Asseyez vous et le capitaine viendra vous donner l’emergence (BATTISSONS ENSENBLE UN BURKINA EMERGENT) Voici l’emergence : des tracteurs pour les minitres et deputes,des inegalites sociales encouragees comme les nouveaux quartiers creees par eux-meme(ouaga2000 et bobo2010), une armee divisee,une explosion d’aigris dont on s’en moque,le respect de l’autorité qu’on confond avec sa crainte et bcp bcp bcp............Je pense l’arbre risque de tomber et tempi pour l’heritier qui a bcp à resoudre