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Ouvriers du transport ouest africain : Un pas de plus qui permettra de sortir chauffeurs et apprentis du calvaire

jeudi 9 février 2012.

 

Les syndicats affiliés à la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) de l’Afrique de l’Ouest sont à Ouagadougou du 7 au 9 février 2012 dans le but de renforcer leurs capacités d’organisation et de négociation. C’était au cours d’un atelier qui a connu la présence du secrétaire général adjoint de l’ITF-Afrique chargé des pays francophones, Nazi Kaboré, des partenaires du Centre de solidarité des syndicats finlandais (SASK) et du représentant du Ministère des transports et de l’économie numérique.

L’atelier organisé par la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) avait pour thème, le « renforcement des capacités d’organisation et de négociation des syndicats le long des corridors Ouest africains de transport ». Cet atelier est organisé dans le cadre de l’évaluation du projet ITF-SASK-AKT couvrant la période 2009-2011 dont l’objectif est d’améliorer les conditions de travail des ouvriers oeuvrant dans le secteur. En effet, le secteur du transport routier en Afrique de l’ouest est dominé par de petites entreprises personnelles, familiales et informelles et caractérisé par l’absence de textes régissant les relations et les conditions de travail.

Les employés, notamment les chauffeurs et leurs apprentis dont la plupart des milliardaires de la sous-région doivent leur fortune et dont on ne connait l’importance que lorsqu’ils arrêtent de travailler ou bloquent la circulation, vivent des réalités pathétiques : bas salaires, tracasseries routières, précarité de l’emploi, longs horaires de travail, absence de protection sociale et autres vulnérabilités aux maladies telles que le VIH-SIDA à cause de leur grande mobilité.

Dans un tel contexte, ce projet s’est attelé à la recherche de moyens capables d’influencer les décisions en faveur d’un transport durable soucieux de l’intérêt des travailleurs, des usagers et de l’environnement. Il s’agit principalement du droit à un salaire équitable et à de bonnes conditions de travail consignés dans des conventions collectives négociées par les syndicats avec des partenaires tels que les gouvernements ; le droit d’adhérer à un syndicat démocratique, le droit au congé payé, à la protection sociale notamment à une pension, le droit de ne pas être harcelé par les autorités, l’humanisation des relations de travail (respect par l’employeur), l’assurance médicale pendant les voyages, etc.

A l’étape actuelle, des conventions collectives ont été signées dans plusieurs pays grâce à l’intervention de ce projet. Au Burkina Faso, l’accord a été signé le 6 décembre dernier en partenariat avec le ministère chargé des transports. De nombreux types de travailleurs dont les conducteurs de taxis motos, de camions de transport de sable et de vidange, des mécaniciens et autres ont été syndiqués. Aussi, le regroupement des syndicats en collectifs, coordinations ou en fédération s’est accentué au Niger, en côte d’Ivoire, au Togo, au Libéria et au Mali. Une autre réalité non négligeable est que la solidarité sur les routes devient effective.

En effet, tout conducteur en difficulté peut désormais grâce à sa carte d’affiliation à l’ITF bénéficier du soutien de ses collègues et au besoin, du syndicat local indépendamment de l’origine du chauffeur ou l’immatriculation du véhicule. La tenue de séminaire a été l’occasion pour le secrétaire général adjoint de l’ITF-Afrique chargé des pays francophones,

Nazi Kaboré de remercier le Centre de solidarité des syndicats finlandais (SASK) et les syndicats de transport finlandais affiliés à l’ITF pour leur soutien. En effet, c’est depuis pratiquement 1997 que SASK soutient les initiatives de l’ITF en faveur de ses affiliés routiers.

Antoine W Dabilgou

Lefaso.net