Retour au format normal
lefaso.net

Conférence sur le financement de la SCADD : Le secteur privé adhère 

vendredi 3 février 2012.

 

La deuxième journée de la conférence internationale sur le financement de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) a été consacrée au secteur privé. Plus que la veille, les partenaires du Burkina et ceux qui s’intéressent au Burkina Faso sont accourus nombreux au siège de la Banque mondiale à Paris. Certainement plus nombreux que la veille, quand le gouvernement rencontrait les bilatéraux et les multilatéraux.

Si le premier jour, ce sont les salles adjacentes qui ont été prises d’assaut par les participants, le deuxième jour, les allées et halls ont été rapidement aménagés pour accueillir les nombreux experts et investisseurs potentiels. Sur des écrans, ils pouvaient suivre les différentes présentations faites soit par les membres du gouvernement, soit par des acteurs du secteur privé, burkinabè notamment.

Les différents intervenants à la session du deuxième jour ont tous les atouts du Burkina Faso. Mme Delphine D’Amarzit, de la Direction générale du Trésor public français, M. Lassiné Diawara, 1er vice-président de la Chambre de Commerce et d’industrie du Burkina Faso, M. Thierry Tanoh de la Société financière internationale (SFI). Le Burkina Faso jouit d’une stabilité politique, d’une paix sociale et d’une position géographique favorable dans un environnement régional intégré. De plus, la monnaie, le CFA, arrimé à l’euro est également un atout.

De plus, la SCADD constitue un cadre de travail prévisible qui montre ce que le Burkina Faso compte faire pour améliorer le climat des affaires. « Avoir des ambitions certes, mais se donner les moyens de les réaliser » est un autre atout, a déclaré M. Tanoh de la SFI. Le 1er vice-président de la Chambre de commerce salue les efforts du gouvernement pour assainir le climat des affaires et salue le niveau référentiel qu’est la SCADD qui constitue un terreau favorable aux affaires. Tous ont salué les réformes entreprises et la diversification de l’économie.

Le Premier ministre, Luc Beyon Tiao, a dit qu’en dépit d’un environnement économique défavorable, le Burkina Faso montre un autre visage de l’Afrique, un avenir prometteur. Il a réaffirmé l’ambition du Burkina d’être un pays émergent. La SCADD devrait servir de levier à cela. En plus des interventions de l’Etat, le Burkina Faso a décidé de faciliter le partenariat public privé, une technique de financement d’activités par laquelle les avoirs, les financements et les garanties du gouvernement sont alliés au financement, à la gestion et à l’expérience technique du secteur privé pour fournir des services publics à la population. Il a estimé que les conditions favorables existent et a apelé les investisseurs à se rendre à Ouagadougou.

Les secteurs porteurs

Le secteur agricole est celui qui revient dans la plupart des interventions soit des officiels, soit des investisseurs nationaux qu’internationaux comme une opportunité, voire une potentialité d’affaires au Burkina Faso. Dans ce secteur, le coton avec tout ce qui peut se faire en aval dans la transformation constitue une potentialité. Viennent ensuite les céréales, les fruits et légumes, dont les vecteurs de développement sont les pôles de développement de Bagré, Samandéni , Sourou, Ouessa…Le gouvernement y a implanté de grands aménagements hydro-agricoles ou hydro-électriques. Il attend de vrais professionnels pour la mise en valeur des produits qui en résulteraient.

A Bagré par exemple, le Burkina attend des investisseurs dans les domaines des infrastructures d’irrigation, des unités de transformation et/ ou de conservation, des réseaux d’eau et d’électricité, les services comme les banques, assurances…, a indiqué M Issaka Kargougou, le directeur général de la Maîtrise d’ouvrage. Il n’a pas manqué de mettre en exergue la position géographique de Bagré qui est aux confins du Ghana, du Togo, du Bénin, du Niger. Ce qui donne lieu à un marché potentiel important.

Le ministre Sédogo de l’Agriculture a informé les participants que la politique amorcée accorde « place importante au secteur privé », car la loi d’orientation en préparation « met l’accent sur une agriculture arrimée au marché ». Le ministre de l’Agriculture n’a pas manqué de parler du potentiel du marché de la distribution des produits vivriers.
Le secteur minier constitue le domaine dans lequel le gouvernement attend les investisseurs. Estimé à 12% du PIB, le Burkina attend dans les prochaines années l’exploitation des 500 tonnes/métal or de réserve prouvée a indiqué le Ministre Salif Kaboré. Il a dit que le code minier est en relecture, mais qu’il ne remettra pas en cause les acquis des investisseurs privés. En effet, le gouvernement a identifié une vingtaine de sites qui restent à prendre, non seulement dans le domaine aurifère, mais également dans des ressources comme le cuivre, le manganèse, le calcaire, le phosphate.

Tourisme et développement des services

Dans le domaine des industries, le Burkina vend les opportunités issues de l’élevage ou leurs dérivés, mais également tout ce que les investisseurs peuvent tirer des produits agricoles.
Autour d’un aéroport se développent de nombreuses activités. Le Burkina y a identifié une trentaine qui devrait accompagner l’aménagement de l’aéroport international de Donsin.
Ce pôle de développement d’un coût de 228, 945milliards de FCFA pour la phase, 1 et 110 milliards pour la phase 2 sera doté d’installations telles que les terminaux de fret aérien, les installations de fret express et de courrier, ? les entrepôts privés, le terminal de l’aviation générale. Le Burkina attend 60 milliards de FCFA du secteur privé pour réaliser cet investissement.

Le secteur touristique du Burkina Faso offre également beaucoup d’opportunités tant pour le partenariat public et privé dans l’hôtellerie, l’aménagement de sites touristiques, les campements, les services liés aux tourismes et le développement de pôles touristiques à dominance touristique. Les secteurs de service d’accompagnement de développement comme les infrastructures de transport, l’énergie, les technologies de l’information et de la communication n’ont pas été oubliés. Le gouvernement a présenté les potentialités qui se dégagent dans un contexte de stabilité politique, de paix sociale, de réformes économiques. Les investisseurs n’ont pas manqué dans les interventions de demander davantage de réformes libérales.
Dans son mot de clôture de la rencontre, le Premier ministre, Luc B. Tiao, a dit que le dispositif législatif sera allégé pour favoriser les affaires.

Il a dit que le gouvernement s’engage à mériter la confiance placée en lui par les opérateurs privés. Pour Luc Adolphe Tiao, les objectifs de la rencontre de Paris sur le financement de la SCADD sont atteints.

Tiergou P. DABIRE, envoyé spécial à Paris


2651 milliards FCFA de financements annoncés

Au cours de la conférence de presse de fin de journée, le ministre de l’Economie et des Finances a annoncé que les partenaires techniques et financiers traditionnels se sont prononcés pour un montant total de 2 ?651 milliards de FCFA sur le besoin de financement global de la SCADD de 2 ?749, 217 milliards FCFA.
Le gap de financement restant qui s’élève à 98, 177 milliards de FCFA après l’annonce des partenaires publics sera couvert d’une part par les partenaires qui n’ont pas fait d’annonces sur place et l’apport du secteur privé à travers notamment le partenariat public-privé.
En effet, les investisseurs privés ne font pas d’annonce hic et nunc.

T. P. D. à Paris

Sidwaya



Vos commentaires

  • Le 3 février 2012 à 08:21, par Yiki En réponse à : Conférence sur le financement de la SCADD : Le secteur privé adhère 

    J’aime bien le Premier Ministre, mais sa tenue me déconcerte.
    Comment a-t-il pu arborer un tel costume ? Pourtant, il est de coutume que dans l’entourage de nos dirigeants on trouve quelques personnes avisées pour donner de précieux conseils sur le vestimentaire, la tenue à table et autres artifices qui imposent respect et dignité.

  • Le 3 février 2012 à 09:19, par BINEERE En réponse à : Conférence sur le financement de la SCADD : Le secteur privé adhère 

    Félicitations ca même car mieux vaut tard que jamais monsieur le Premier ministre. Nous sommes en début 2012 et nous sommes entrain de chercher des financements pour une stratégie dont la mise en oeuvre s’étale sur la période 2011-2015. Pas trop tard ? Et votre délégation semble être trop forte à mon avis, pour un pays pauvre comme le notre et qui veut maîtriser ses dépenses publiques. Pour une transparence de la gestion, combien vous a coûté ce voyage ? Car, vous avez pris une décision ces derniers jours pour nous interdire les prises en charges (perdiems) au sein des services. Bon retour au pays.

  • Le 3 février 2012 à 13:02, par çak sida En réponse à : Conférence sur le financement de la SCADD : Le secteur privé adhère 

    La SCADD, est une bonne opportunité pour le Burkina Faso, mais des conditions pour sa mise en œuvre restent :
    __créer les conditions de stabilité durable (la paix sociale, le politique, la corruption...) ;
    __des réformes éducatives s’imposent, il nous faut un système éducatif très solide, et surtout des écoles et des universités dignes... ;
    __renforcer les infrastructures (transports, énergie, télécoms,...) ;
    __la confiance !!!!

    Dieu bénisse le Faso !