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Leadership et développement : Partage d’expériences entre Tertius Zongo et étudiants de l’université de Ouagadougou

mardi 17 janvier 2012.

 

L’ex-Premier ministre Tertius Zongo était à l’université de Ouagadougou le samedi 14 janvier 2012. Ni pour donner des cours, ni défendre la politique gouvernementale sur l’université au Burkina. Il a répondu à l’invitation de l’Amicale des Bénéficiaires des Programmes d’Echanges Culturels Etats-Unis/Burkina Faso (ABPEC/US-BF) pour animer une conférence publique sur le Thème : « Leadership et Rôle de la Jeunesse dans le Développement du Burkina Faso ». Pour l’occasion, la langue de bois était la moins partagée.

C’est l’Amphithéâtre Bakary Coulibali de l’UFR/LAC de l’université de Ouagadougou qui a accueilli la conférence. En cette période morte sur le campus de Zogona, il ne fallait pas s’attendre à voir grand monde. Néanmoins, ils étaient près de 200 étudiants à avoir fait le déplacement. A les écouter à la sortie de la rencontre, chacun en a eu pour son compte.

C’est accompagné du président de l’ABPEC/US-BF, Ouezin Louis Oulon que l’ex-Premier ministre, ex-ambassadeur aux USA, ex-ministre des finances et du budget du Burkina, a fait son entrée dans la salle aux environs de 10h30. Tout de suite, il imprime le style américain dans la salle. Quelques mots anglais, applaudissements en étant débout lorsqu’on est content de ce qui est dit… il ne tarde donc pas à rallier le public à sa cause et à ses idées. Tel un pasteur ou disons un bon père de famille, Tertius Zongo laisse de côté le langage diplomatique et parle clairement à ses filleuls. Pendant deux heures et demie, il a tenu en haleine le public. Ce qui n’étonne pas ceux qui connaissent l’homme pour son éloquence et sa grande capacité oratoire.

Pour pouvoir participer au développement d’un pays, il faut avoir réussir sa propre vie. Il faut donc inciter chacun à réussir sa propre vie d’abord. Pour cela, Tertius Zongo a proposé quelques clés à ses interlocuteurs. « La capacité d’un individu à pouvoir influencer un autre individu ou groupe d’individus pour atteindre un objectif », c’est ainsi qu’il définit le leadership. Ces clés ont pour noms : vision, compétences, caractère et engagement. Ces clés découlent quant à elle de la confiance en soi qui est véritablement la pierre angulaire de tout succès.

Pour acquérir la confiance en soi, il faut avoir de la connaissance, de l’expérience et de la personnalité. C’est pourquoi l’ex-PM du Burkina a demandé à ses interlocuteurs de ne pas négliger leurs études pour des intérêts immédiats et circonstanciels. « Travailler sa physiologie, adapter son langage, avoir un focus et travailler en réseau », ce sont là quelques critères pouvant conduire au développement personnel. Malheureusement, travailler en réseau constitue le faible des burkinabè qui préfèrent s’abriter derrière la jalousie, la calomnie…, regrette-t-il. L’autre difficulté pour les jeunes, c’est de vouloir être riche tout de suite et maintenant. En comptant uniquement sur des circonstances. « Sortez ces idées de vos têtes ; descendez de vos escabeaux », lance-t-il. « Le leader, c’est quelqu’un qui a les pieds sur terre et les yeux fixés sur le futur », conclut-il.

Les étudiants quant à eux n’ont pas été avares en questions. Souvent impertinentes, parfois déplacées mais Tertius répondra sans langue de bois. L’objectif étant d’apporter sa contribution pour inciter ces jeunes à être de vrais leaders afin de contribuer au développement du Burkina Faso.

Avant Tertius Zongo, l’université avait accueilli Abdoul Karim Sango pour s’entretenir avec des étudiants sur le leadership. Ce, grâce à un financement apporté à l’ABPEC/US-BF par une de ses membres afin de renforcer l’esprit de leadership des jeunes. Certains lycées de Ouagadougou ont déjà bénéficié de ces genres de cadres d’échanges. Objectif : « favoriser cet échange et donner une opportunité à ces leaders de s’enquérir des réalités des étudiants », confie Abdoulaye Zoromé, le secrétaire général de l’ABPEC/US-BF.

Moussa Diallo

Lefaso.net