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Burkina Faso : A Ouagadougou, l’affaire Ousmane Guiro développe ses miasmes

mardi 10 janvier 2012.

 

Par San Finna. Ainsi que nous le prédisions dans notre journal en ligne Sanfinna, l’affaire du DG de la douane constitue pour les uns, un buzz et pour les autres une boule puante qui n’épargne aucun segment de la vie nationale . Alors que la toile éclatait, empressée par des internautes outrés, en nationale au fur et à mesure que l’affaire s’ébruitait c’est une véritable colère à tête multiple qui gagnait tout le Faso.

Ce n’est pas possible à un moment où l’on parle de réformes, de luttes contre la pauvreté, alors qu’une famine sévère est annoncée qu’on se rende compte qu’il existe encore dans notre pays des hommes capables de brasser autant de milliards sans la moindre crainte. Il n’y a pas que de l’énervement dans l’air,il y aussi de la curiosité, un esprit de traque qui transforme tout un chacun en enquêteur.

Ainsi on apprend qu’il n’y a pas eu seulement une découverte d’un milliard neuf cent en espèces, il y a eu aussi de l’or et des diamants, à cette somme colossale découverte, mais cette caverne d’Ali baba logée au domicile de l’oncle n’est pas le seul endroit où l’on a découvert de l’argent. Au moment de l’arrestation du DG, il semble que cette fois-ci à son domicile on n’a pas trouvé moins de 800 millions, alors au Burkina on s’affole. Si on doit faire la sommation des un milliard neuf cent, de l’argent des diamants et de l’or en plus des 800 millions, mazette !

C’est à vous donner le tournis. Aussi sec, d’autres n’attendent même pas que la justice fasse cracher le morceau à tout un chacun, ils veulent ici et maintenant des mesures fortes, des démissions tonitruantes. Que l’on gicle vite fait bien fait le ministre des finances. Aussitôt la toile réagit, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Et le gouvernement et le chef de l’état ?

L’UPC dans le journal le pays du 4 janvier explique que « le ministre de l’Economie et des Finances doit démissionner », Bénéwendé Sankara dans le journal le Quotidien n°444 affirme ni plus ni moins ceci : » Aujourd’hui , il ya des acteurs politiques qui demandent la tête du ministre de tutelle. Je pense qu’il faut aller au-delà . Il faut demander la la tête du chef de l’Etat . Le poisson pourrit par la tête . C’est cette gouvernance qui, depuis un quart de siècle , a eu le temps de secréter des hommes voraces et avides d’argent de la trempe de monsieur Guiro et qui narguent la justice. Et quand nous parlons d’impunité et corruption , à la limite les gens s’en moquent. C’est le 1er décret de l’année 2012 qui qui destitue , ironie du sort, le DG des douanes. Mr Guiro n’est que le produit du système qui l’a façonné.

Si l’opposition politique demande le changement c’est pour que le réveil ne soit pas douloureux. Combien sont des Guiro qu’on n’a pas encore appréhendé ? C’est vrai que c’est un citoyen au profit de qui il y a le bénéfice du doute. Il faudrait plus que jamais travailler à un changement capable de faire de la chose publique la chose la mieux partagée. Nous prônons l’intégrité qui est le socle de notre politique à l’UNIR/PS. Nous pensons que sous le President Thomas Sankara, on ne pouvait pas vivre ces genres de situations. Mais les gens qui nous dirigent aujourd’hui préfèrent utiliser le favoritisme,le copinage. Le problème n’est pas isolé,c’est un problème de ceux qui nous dirigent. Il n’y a pas de miracle , il faut nécessairement un changement. »

Pour nombre de burkinabé en effet, il faut craindre qu’entre la gendarmerie et le jour du jugement il y ait beaucoup de transformations dans les pièces de la procédure pour alléger la faute du DG, ou pour omettre certains qui devraient figurer dans la procédure. Le bruit court déjà au sujet de ces appels en cause à la gendarmerie faite par Guiro, que l’on ne risque plus de retrouver après l’étape du parquet. On parle aussi avec insistance d’une petite guéguerre ente la gendarmerie et le parquet dont on dit qu’ils feraient montre par moment de mollesse par rapport au DG. Vrai ou faux ? Info ou intox, comme on le dit, allez-y savoir….

Tels sont les propos qui gagnent en force, avec toujours en toile de fond une volonté de ne pas en rester là. Il faudra en effet disent certains qu’une enquête sans précédent soit commandée avec association d’experts internationaux et pourquoi pas de « transparanci internationale » si le pouvoir n’a rien à se reprocher.
Si le décret présidentiel sanctionnant le DG n’a pas été pris juste pour faire illusion, que l’on nettoie à grande eau les écuries d’Augias. Mais ça c’est une autre paire de manches. Cette affaire est certes très lourde mais on en a vu dans d’autres domaines d’aussi effarante d’autant que grave et en jouant de superfuge on a réussi à en faire des affaires pendantes. Sommes -nous partis pour une autre type d’affaire de la série ? C’est désormais la question maîtresse qui se pose à la classe politique comme à celle du monde des ONG.

Khadidja

Par Sanfinna



Vos commentaires

  • Le 10 janvier 2012 à 01:15 En réponse à : Burkina Faso : A Ouagadougou, l’affaire Ousmane Guiro développe ses miasmes

    subterfuge, et non superfuge. Merci pour l’article

  • Le 10 janvier 2012 à 03:55 En réponse à : Burkina Faso : A Ouagadougou, l’affaire Ousmane Guiro développe ses miasmes

    On nous a assassiné notre sauveur Thomas Sankara.Nous allons le regretter à jamais car s’il était toujours aux affaires,le Burkina serait déjà un pays émergent où il y aurait à manger et à boire,où le peuple serait mieux soigné et mieux éduqué mais voilà,on nous parle maintenant dans leur slogan pompeux d’un Burkina émergent qui relève du virtuel avec leur ouaga 2000 que je nomme le quartier de l’impunité et leurs échangeurs à la con.Que des miroirs aux alouettes

    • Le 10 janvier 2012 à 12:36 En réponse à : Burkina Faso : A Ouagadougou, l’affaire Ousmane Guiro développe ses miasmes

      Bonjour !
      Arrêtez d’évoquer tout le temps SANKARA. Je crois qu’il ne reviendra plus. Et même si il était là je ne crois qu’il aurait finit par quitter le pouvoir parce que la majorité des gens qui l’entourent sont corrompus. Tout les grands dignitaires de ce régime sont des anciens révolutionnaires tous le monde le sait. Comment se fait-il que des anciens communistes soient devenus de d’impitoyables capitalistes qui affament leur peuple. SANKARA était certes intègre mais la majorité de tous ceux qui l’entouraient n’étaient vraiment convaincus. Si la révolution a échoué c’est parceque la majorité de ses dirigeants n’étaient pas assez convaincus de l’idéologie révolutionnaire un point c’est tout.
      C’est bien d’être nostalgique mais c’est mieux de nous concentrer sur nos réalités actuelles. Luttons pour un véritable changement au Burkina.

    • Le 10 janvier 2012 à 17:49 En réponse à : Burkina Faso : A Ouagadougou, l’affaire Ousmane Guiro développe ses miasmes

      Laissez nous respirer vous croyez qu’il était parfait votre thom sank ? Nul n’est parfait tu voit ? Ce qui est sure même s’il l’était il n’est pas indispensable vu qu’il était aussi mortel donc cherchons une autre solution. jetait petit quand il mourrait mais j’ai vu dans le burkina beaucoup crier de joie ou crier ouf a la mort de thom sank

  • Le 10 janvier 2012 à 12:32 En réponse à : Burkina Faso : A Ouagadougou, l’affaire Ousmane Guiro développe ses miasmes

    ces echangeurs à la con dont tu parles ; ce n’est pas pour la beauté de la ville que sont érrigées de tels ouvrages mon cher, c’est pour une bien meilleure fluidité de circulation dans la ville de ouaga ; puisse que tout le monde veut vivre dans la capitale. reflechit un peu, tout ce que l’état pose comme acte n’est pas forcement mauvais.

    • Le 10 janvier 2012 à 21:12 En réponse à : Burkina Faso : A Ouagadougou, l’affaire Ousmane Guiro développe ses miasmes

      De chasser un corrompu ne change rien à la nature néocoloniale, affairiste et corrompue du régime. Tout comme de demander la tête d’un ministre. La pourriture ne se régénère pas. Et le cas de ce Mr Guiro qui dort sur un matelas de 2 Milliards de CFA par les moyen de la corruption systémique qui prévaut au Burkina-Faso, n’a rien de l’ exemple unique et stupéfiant. Des Guiro en 4X4 climatisés sont légion dans ce Burkina des Compaoré et autres Salif et Djibril. L’erreur de ce Monsieur Guiro est de n’avoir pas compris que dans les régimes corrompus, il faut être partageur avec les gros affairistes aux commandes et au sommet du pouvoir et de l’État. C’est sans doute cette méconnaissance du fonctionnement du système qui l’a perdu. D’autres plus malins que lui, offrent des enveloppes et des cadeaux aux gros bonnets du régime, à leurs associations et œuvres caritatives de façade ou à leurs multiples parentèles (enfants, épouses, frères, cousins...). De telles pratiques protègent et vous mettent à l’abri des enquêtes de gendarmerie. Ainsi fonctionnent tous les régimes pourris et corrompus d’Afrique et d’ailleurs et surtout dans les pays néocoloniaux

  • Le 10 janvier 2012 à 13:06, par Lorenzo En réponse à : Burkina Faso : A Ouagadougou, l’affaire Ousmane Guiro développe ses miasmes

    Il ne fait pas de doute que pour un gouvernement qui se respecte, cette affaire doit entraîner le départ du ministre de tutelle, au moins. Mais quand on a des relations particulières avec le boss, on est à l’abri des coups durs. C’est aussi ça le Faso. Dans tous les cas, cette affaire n’est que la partie immergée d’un iceberg dont personne n’ignore l’ampleur réelle dans ce pays, où tout le monde s’accommode sans broncher de salaires misérables pour mieux se rabattre sur ce que nous savons.

  • Le 10 janvier 2012 à 16:00, par RAYIMTAABA En réponse à : Burkina Faso : A Ouagadougou, l’affaire Ousmane Guiro développe ses miasmes

    Bonjour chers compatriotes internautes ! Bonne année à tous et un meilleur être à tout le peuple de notre très cher BURKINA FASO !
    Avec ce qui deviendra un énorme scandale et une épine au pied du pouvoir, si les faits venaient à être reconnus au plan judiciaire, est-ce que cette affaire, cette énorme bourde des tenants de l’impunité, ne remettra pas en selle, sinon ne confirmer cette autre affaire des "Djembés" remplis de billets de banque convoyés à destination d’autres cieux ? La similitude du type de coffres-forts utilisés est fort marquante : car elle montre dans les deux cas qu’il est possible de stocker en dehors de lieux dûment agréés des sommes d’argent dont les origines semblent provenir d’ex nihilo !
    Dans tous les cas, ce n’est certainement à narguant de cette façon la population qui croupit dans l’extrême misère que notre cher BURKINA émergera ; et il sera plutôt honnête de lui parler franchement de son immersion dans les abysses de la misère éternelle que de le saupoudrer de rêves indécents !
    Et si l’acte du président Blaise est un réveil louable, alors que ce réveil soit celui de nos valeurs retrouvées et qu’il devienne une méthode constante de gouvernance ! Qu’il daigne désormais prendre la décision noble et courageuse de passer la main en exprimant officiellement son renoncement à ne plus entretenir l’ambiguïté quant à ses intentions à vouloir briguer un nième mandat en 2015 ! Car pour l’intérêt supérieur du Burkina le message qu’envoyait Georges Ouédraogo à travers sa chanson "M’BA GOAMMA" reste d’actualité à travers l’affaire GUIRO : " Puyi yemse ti me m’pame n’konm m’koamba" !

  • Le 10 janvier 2012 à 17:41, par drangwell En réponse à : Burkina Faso : A Ouagadougou, l’affaire Ousmane Guiro développe ses miasmes

    chacun se presse pour accuser :les uns le pouvoir, les autres je ne sais qui encore...,vous savez tant que les burkinabé penseront que la solution est ailleurs que dans une prise de conscience collective, c’est pas Benewendé dèh, même si c’est JESUS de nazaret qui vient nous gouverner on s’en sortira pas !