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Chronique : Beauté, attention danger !

mercredi 4 janvier 2012.

 

Le problème défraie la chronique en France depuis un certain temps ; des milliers de femmes seraient porteuses d’un implant mammaire hors norme qui contiendrait un gel silicone non médical. Toutes les conséquences médicales ne sont pas à ce jour établies, mais déjà, on parle de possibilité de rupture de la prothèse et peut- être de risque de cancer. Penser que ce problème est loin de nos préoccupations, c’est mal connaître les femmes burkinabè d’aujourd’hui, dont le snobisme dépasse tout entendement. Rien ne dit que parmi les 30000 porteuses de ces implants, ne figurent pas quelques Burkinabè. Le souci du paraître de la femme burkinabè moderne la pousse à toutes sortes d’excès, parfois au mépris de sa propre santé.

Dans les salons de coiffure, d’esthétique, aux abords des marchés et même dans des concessions où l’on peut s’improviser coiffeuses ou esthéticiennes sans forcement avoir les qualifications requises, des services de tous genres sont proposés aux clientes friandes de nouveautés et d’originalité. Des mixtures à base de produits chimiques pour améliorer l’aspect du teint, pour faire pousser les cheveux … Ainsi, des pommades, des crèmes, des savons fabriqués à partir de plusieurs autres achetés sur le marché, aux effets miracles, sont vendues aux femmes sans que la compatibilité des composantes et leur réaction sur la peau ne soient testées.

La pub se fait de bouche à oreille. « As Tu vu le teint de l’autre ? » La spécificité des peaux et la réactivité des individus face aux produits chimiques ne constituent aucune préoccupation, encore moins les effets secondaires sur l’individu. Pour convaincre le consommateur, il arrive qu’on lui chuchote à l’oreille que la pommade destinée à faire pousser les cheveux est faite à base de drogue, réputée pour cela ! Au salon, les mêmes aiguilles passent d’une tête à l’autre pendant les « tissages » sans se soucier, de toutes les conséquences qui pourraient en découler. A cela s’ajoutent les faux cils et faux ongles posés avec de la colle, les tatouages de tout genre dont on ignore la composition, la manucure pédicure exécutées avec des objets tranchants…

En cette période de fêtes, où l’on se permet tous les excès, un peu de précaution s’impose, pour ne pas s’acheter des problèmes avec ses propres sous. Se faire belle oui ! Mais préserver sa vie et sa santé est encore mieux. Il est peut - être temps que l’Etat burkinabè jette un coup d’œil sur toutes ces pratiques et que les organisations faitières initient des activités de formation et de sensibilisation au profit de celles ou ceux qui exercent dans ce secteur. C’est une façon de défendre l’image d’un métier qui se banalise.

Assetou Badoh

Sidwaya



Vos commentaires

  • Le 4 janvier 2012 à 22:27 En réponse à : Chronique : Beauté, attention danger !

    On est en principe dans un état de droit qui est censé contrôler les produits qui entrent dans ce pays. Mais, comme les frontières sont poreuses et que tout et n’importe quoi rentre sans être contrôler par les services douaniers puisqu’il suffit de donner de l’argent POUR QUE TOUT ET N’IMPORTE QUOI ENTRE. Cf. affaire Guiro avec ces cantines remplient de billets. Si en Europe de tels scandales peuvent arriver, ne parlons pas d’ici, où on empoisonne le consommateur lambda de tout et n’importe quoi. Après, si une personne meurt subitement, on va accuser que l’on a wacker la personne....
    Il y a combien de produits, crèmes de beauté et autres qui circulent ici qui vont tuer nos femmes ???? de cancer..., ou, avoir une peau de véritables caméléons dont la couleur change tous les jours ?