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REDOUBLEMENT AU SECONDAIRE : Quelles stratégies pour sa réduction

mercredi 4 janvier 2012.

 

Le ministère des Enseignements secondaire et supérieur (MESS) est en campagne depuis le 23 décembre 2011 pour la limitation du redoublement au niveau du post-primaire et du secondaire. L’objectif est d’affiner les stratégies qui seront mises en œuvre en ce qui concerne la formation et l’encadrement des enseignants, l’environnement de l’école, etc.

Un chiffre pas très heureux. 25,3%, c’est le pourcentage de redoublement de l’année 2010-2011. Un chiffre révélateur des contre-performances du système éducatif. Comment limiter les dégâts ? Un arrêté conjoint a été pris en 2009 par les ministères en charge de l’Education nationale pour réglementer le redoublement au post- primaire et au secondaire. Pour le secondaire, il n’est pas question de passage automatique des élèves. C’est pourquoi, le MESS a décidé d’initier cette campagne de sensibilisation pour permettre aux différents acteurs de réfléchir sur les stratégies. Selon le directeur général des inspections et de la formation des personnels de l’éducation (DGIPE), François Souilli, la même concertation devrait avoir lieu dans les 13 régions du Burkina pour poser tous les problèmes de fond.

D’ores et déjà, les stratégies dégagées concernent notamment la formation et l’encadrement des enseignants, l’inventaire des méthodes pouvant permettre un meilleur apprentissage (pédagogie de groupe, remédiation, l’enseignement différencié en fonction des difficultés des élèves). Le MESS espère, à travers cette campagne, recueillir les préoccupations des différents acteurs du monde éducatif afin d’asseoir les bases d’une éducation de qualité. Pour le DGIFPE, chacun doit jouer son rôle, les enseignants comme les parents. Or à ce niveau, ça coince parce que souvent ils ne sont pas attentifs au travail des enfants. Il faut donc une synergie d’actions pour minimiser au fur et à mesure les contre-performances du système éducatif.

Dayang-ne-Wendé P. SILGA

Le Pays



Vos commentaires

  • Le 4 janvier 2012 à 10:55, par leregard En réponse à : REDOUBLEMENT AU SECONDAIRE : Quelles stratégies pour sa réduction

    Sans préjuger de ce à quoi les rencontres vont aboutir, j’essaie de faire une analyse de la situation. Quels sont les acteurs en place ? Il y a bien sûr i)les élèves, ii)leurs parents, iii)les enseignants, iv)les structures d’enseignement, v)la société et l’environnement technologique, vi)et toutes les images et autres clichés de personnes sans aucun diplôme, devenues riches dans le sport, les arts, les "affaires", etc.
    i)Les élèves ont une part de responsabilité dans ces échecs. Ils sont moins enclin à prendre à bras le corps ce pourquoi ils sont à l’école qu’à penser à autres choses. La facilité (gain facile et rapide de l’argent) est devenue une préoccupation de premier ordre. La personnalité de l’élève, son regard sur la société, son accès aux technologies de l’information, le nombre pléthorique des élèves par classe, etc. dans une certaine mesure sont des causes de ces échecs.
    ii) les parents:jusqu’à présent, la plupart des parents d’élèves n’ont pas été à l’école. Ils ne sont donc pas capables de suivre véritablement leurs enfants. cependant, ils peuvent les amener à faire de leur formation une priorité. Pour les parents instruits (surtout quand les 2 parents ont un travail en dehors de la maison), les enfants ont laissés à eux-mêmes. Cette situation est criarde dans des couples de cadres supérieurs qui, pour des raisons professionnelles, sont appelés à faire de nombreuses missions hors du pays. La seule chose que ces couples font, est de "gâter" leurs enfants en les inondant de cadeaux (voire d’argent et quelque fois de beaucoup trop d’argent ). Moralité, la facilité s’installe. Pire certains parents font croire à leurs enfants que la vie est ainsi belle et faite pour eux. Des exemples sont nombreux où des enseignants même au primaire, ont dû, croyant bien faire, interpeler des parents à cause des sommes d’argent mises à la disposition des enfants. les réponses des parents ne sont pas toujours à la hauteur de personnes responsables (c’est exactement celles de personnes ayant accumulé très souvent frauduleusement des sommes d’argent par la corruption, des détournements et autres malversations, de nouveaux "riches" ou ayant beaucoup souffert à l’enfance parce que leurs parents étaient trop pauvres, c’est un peu la revanche sur la société, qui veulent que tous sachent qu’ils sont aujourd’hui riches). Il y a donc une nécessité de sensibiliser les parents, peut-être par le biais des associations de parents d’élèves.
    iii) les enseignants : la qualité des enseignants est importante (formation professionnelle et dans leur rôle d’éducateur , pas seulement d’instructeur), revalorisation de la fonction, amélioration du cadre professionnel (introduction de moyens modernes comme l’ordinateur, le rétro-projecteur ou vidéo-projecteur en lieu et place de la craie, etc.), création de cadres conviviaux de discussion avec les élève sur les choses de la vie, etc.
    iv)structures d’enseignement : améliorer l’environnement des écoles : classes plus aérées, moins pléthoriques, espaces récréatifs /éducatifs pour élèves, enseignement de la morale et instauration de la tenue scolaire pour diminuer les différences trop criardes entre les élèves, faire la culture de l’excellence, etc.
    v) la société et l’environnement technologique : la société au quotidien renvoie aux élèves de très mauvaises images (la facilité d’enrichissement au détriment du travail, et des valeurs morales naguère partagées par les sociétés traditionnelles : courage, loyauté, honnêteté, respect,dignité, etc.). Ce sont des valeurs qu’il faut réintroduire à l’école.
    Pour l’environnement technologique, la téléphonie mobile, les réseaux sociaux, l’internet, la télévision (multitude de chaines accessibles) ont créé un genre nouveau d’enfants.les parents, pour la plupart, sont loin de mesurer les dégâts que ces moyens de communication et d’information peuvent faire sur leurs enfants.IL faut que le Gouvernement y réfléchisse et apporte des réponses conséquentes sans restreindre les libertés individuelles
    vi)Images et autres clichés : on cultive certains clichés, par exemple des défilés de mode pour enfants, concerts pour enfants /jeunes, l’existence de salles de jeux (machines à sous) dans les villes et près des écoles : tout cela fait l’apologie de la facilité, enlevant à l’enfant le goût de l’effort, du travail, de l’excellence, Notre pays a besoin de jeunes aimant le travail et convaincus que c’est par le travail qu’ils vont se créer une place dans la société. Il y a un travail tant de la part des parents que du Gouvernement à faire, pour inculquer aux jeunes d’autres valeurs que celles de la facilité. Nous savons tous que la facilité ne paie pas, mais se paie (voir le fait divers de la saint sylvestre !!). La moralité de la gouvernance publique devient obligatoire.

  • Le 4 janvier 2012 à 18:07, par Bèru En réponse à : REDOUBLEMENT AU SECONDAIRE : Quelles stratégies pour sa réduction

    M. le Ministre, il est bon de donner l’impression que les problèmes du secondaire et du postprimaire vous préoccupent.En réalité nous connaissons vos ambitions à la tête de ce département.Sinon les problèmes du secondaire, vous les connaissez très bien ; inutile de tourner en rond.Nous avons besoin de suffisamment d’enseignants, des effectifs raisonnables dans les classes, du matériel pédagogique disponibles pour enseignants et élèves. Faites seulement cela et vous verrez que les choses vont positivement changer.