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FILSAH : Le torchon brûle

vendredi 30 décembre 2011.

 

Le jeudi 22 décembre 2011, le personnel de la Filature du Sahel (FILSAH) tenait une Assemblée générale au sein de l’entreprise. L’objet : la présentation d’une plate-forme revendicative qu’ils ont déposée à la Direction générale. Ce qui semble avoir entraîné des remous. Par la suite, des délégués du personnel seraient sur la voie du licenciement. Ce qui a entraîné des remous hier, jeudi 29 décembre 2011.

Des centaines de gendarmes et de policiers, à l’intérieur comme à l’extérieur assuraient la sécurité de la société Filature du Sahel (FILSAH). De l’autre côté vers l’entreprise Sol confort et décor, un groupuscule de travailleurs y était rassemblé sous la garde des forces de sécurité. Impossible de protester. La mission a donc échoué. Mais, l’un d’entre eux affirme : « Nous n’allons pas nous laisser faire ». D’ailleurs dit-il : « Nous ne voulons faire du mal à personne. Nous voulons tout simplement pouvoir subvenir à nos besoins ». Pourquoi donc ce mouvement ?

En effet, après l’AG, et selon l’avis du directeur des ressources humaines, Moussa Rock Fofana et en plus des réunions préparatoires, ils sont surpris d’apprendre à travers la presse que les points revendicatifs des travailleurs n’ont pas aboutie. Les auteurs de ces rumeurs ont même dit qu’il se passait des choses décevantes à FILSAH qui sont entre autres, l’augmentation de salaire, la classification des postes de travail (...). Pire, a-t-il poursuivi : « Nous avons reçu l’information comme quoi, ils allaient observer un arrêt de travail ce matin à 5 h 30 (ndrl, jeudi 29 décembre). Ils se sont envoyés des sms afin de faire passer l’information ». C’est pourquoi, à entendre le DRH, ils ont immédiatement alerté la Direction générale qui a pris des dispositions pour sécuriser la société et les travailleurs. A la question de savoir pourquoi cet arrêt brusque de travail alors que les négociations devaient être entamées, Moussa Rock Fofana dit en ignorer les raisons.

« Peut-être que cela est lié à la déclaration qui a été faite dans la presse. Sinon de notre côté, nous ignorons les raisons. Nous voulons d’ailleurs les comprendre ». C’est donc dans la démarche de cette compréhension que ces sms ont été lancés. La direction qui les a pris au sérieux, d’où la présence des forces de sécurité. Qu’a cela ne tienne, la direction rassure qu’elle informera l’opinion une fois qu’elle aura compris les raisons supplémentaires de la situation de crise.

« Ce sont des traîtres, des gâteux.... »

A la première assemblée, 14 délégués défendaient la cause des ouvriers. Hier, ils n’étaient que 10, parce que les 4 autres se sont retirés de la lutte après que l’information ait été relayée dans la presse. Pour cause, explique un des agents, la direction a exigé une lettre d’explication. Les quatre en ont écrit pour dire qu’ils ne savaient pas que la presse a assisté à l’AG. Aussi, a-t-il renchérit : « On avait convenu que ce sont tous les travailleurs qui devaient arrêter momentanément le travail, mais nous constatons qu’une équipe est montée ce matin. Ils nous ont trahis ». Les grévistes justifient alors leur mouvement par le fait qu’ils auraient appris qu’ils vont licencier les 10 autres.

En outre, les travailleurs de Filsah disent ne pas comprendre l’indifférence de la direction par rapport aux conditions de travail désastreuses qu’ils vivent. « Nous touchons que 45 000F sans compter les traites bancaires, alors que de dehors, les gens croient que nous percevons 80 000FCfa », déploraient-ils. Et un autre d’ajouter que les 45 000F sont tellement insignifiants qu’ils se retrouvent souvent à 8000F après les taxes bancaires et autres. Les travails de nuit ne sont pas payés… et il n’y a pas de prime pour les jours fériés. « Voyez-vous, ils se sont fâchés parce qu’ils voient que leur secret a été dévoilé », ont-il conclu.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso



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