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Promotion de l’Education nationale : OPEN EDUCATION BURKINA est née

vendredi 23 décembre 2011.

 

Un groupe de jeunes burkinabè vient d’inscrire la promotion de l’éducation dans ses prérogatives. Devant plusieurs partenaires nationaux et internationaux, les géniteurs du projet ont procédé au lancement officiel des activités, le jeudi 22 décembre 2011 à Ouagadougou en présence du ministre des enseignements secondaire et supérieur.

Le monde de promotion de l’éducation au Burkina compte désormais un nouvel allié nommé Organisation pour la promotion de l’éducation nationale (OPEN). Reconnue par le Ministère de l’Administration territoriale en septembre dernier, OPEN EDUCATION BURKINA est née de la volonté de jeunes burkinabè, étudiants et autres jeunes promoteurs d’initiatives privées. Ils ont décidé de s’engager sur le chemin de promotion de l’éducation dans leur pays.

Galvanisés dans leur réflexion par des amis étudiants burkinabè à l’extérieur (notamment à Oklahoma aux USA et à Paris en France) ainsi que par des amis hollandais, les promoteurs de ce qui allait devenir OPEN EDUCATION BURKINA n’ont pas hésité à soumettre leurs idées aux structures nationales et aux organisations internationales oeuvrant dans le domaine de l’éducation. L’appropriation du projet est allé vite. En témoigne le soutien qu’a reçu les géniteurs au lancement des activités.

En plus du Ministère des enseignements secondaire et supérieur, on notait la présence de l’Ambassade du Danemark, la Commission nationale de la Francophonie, l’UNESCO, du Ministère de la jeunesse, du ministère de l’Environnement, du FAIJ(Fonds d’appui aux initiatives des jeunes), du CIOSPB (centre national de l’information, de l’orientation scolaire et professionnelle, et des bourses), du FONER (Fonds national pour l’éducation et la recherche), de la Mairie de Ouagadougou, du proviseur du Lycée Marien N’Gouabi, de professeurs, d’instituteurs et de nombreux élèves et étudiants.

« OPEN EDUCATION BURKINA a pour mission principale de contribuer à l’amélioration de l’accès des élèves et étudiants, des enseignants du secondaire et du primaire, à une documentation aussi riche que variée, où qu’ils se trouvent sur le territoire national », a laissé entendre le coordonnateur, Bachir Ismaël Ouédraogo dans la présentation de l’organisation. Elle est un espace numérique de collecte de documents (leçons, sujets, examens, exposés, etc). « Les structures de l’Etat en charge de la question déploie de nombreux efforts en la matière mais force est de reconnaître qu’elles se heurtent à des réalités objectives du volume de la demande face à une ressource humaine limitée. Il faut donc, dans la mesure du possible, des initiatives privées pour soutenir ces nombreux efforts car, l’éducation reste le moyen le plus sûr pour valoriser le capital humain et partant, aller au développement tant espéré par tous », a affirmé M. Ouédraogo.

Cependant, relève-t-il, OPEN EDUCATION BURKINA n’est pas détentrice de connaissances ; elle est plutôt venue pour susciter le partage de connaissances, pour inviter chaque personne à contribuer à l’enrichir afin qu’elle soit utile à l’ensemble du monde éducatif du Burkina. Tout cela, sous le contrôle des structures de l’Etat en charge de l’homologation des programmes d’enseignement.

La priorité au "Burkina profond"

A en croire les géniteurs de OPEN EDUCATION BURKINA, les actions seront axées sur les "zones reculées" du Burkina où le besoin d’information, d’accès à une documentation abondante, variée et de qualité reste encore précaire. De ce fait, et cela constitue l’autre volet important de l’organisation, elle a pour mission d’effectuer des sorties de terrain auprès des écoles et établissements secondaires de ces localités. Ses équipes constituent en quelque sorte des relais d’information auprès des élèves des classes d’examen surtout, en leur apportant toutes les informations utiles (les étapes à une inscription à l’université, les filières disponibles, les conditions d’accès aux filières, les œuvres universitaires, la disponibilité des universités, etc.).

Selon les explications du coordonnateur, ce choix se justifie par le fait que, la quasi-totalité des "penseurs" du projet ayant fait tout leur cursus scolaire dans le milieu rural, ils ont été ’’victimes’’ de ce manque d’éclairage lorsqu’était venue le moment de poursuivre les études à l’université. Il s’agit pour eux de faire en sorte que leurs petits-frères ne vivent pas les mêmes situations. "Pour tenir compte de nos principales zones d’intervention, OPEN s’est dotée d’un logiciel à même d’adapter toute la documentation du site Web sur support mobile pour la mettre à la disposition des acteurs de ces zones sans la moindre connexion Internet. Des partenariats avec des institutions internationales et certaines bonnes volontés sont en voie d’être tissés pour trouver des équipements adaptés au projet au profit des écoles et établissements de ces localités défavorisées. Elle prend en compte également le domaine du primaire à travers le volet « programme enseignant du primaire »" a clarifié Bachir Ismaël Ouédraogo.

OPEN EDUCATION BURKINA, c’est aussi travailler à promouvoir l’auto-emploi, le leadership au sein de la jeunesse en mettant la priorité sur le combat de ce qu’ils ont convenu d’appeler « l’esprit défaitiste », c’est-à-dire le fait d’échouer dans la tête avant même d’avoir commencé son projet.
Ce projet naissance a vite rencontré l’assentiment d’un groupe d’instituteurs qui ont tenu non seulement à être témoin du lancement mais aussi à saisir l’occasion pour appeler de tous leurs vœux les activités de l’association, surtout le « programme enseignant du primaire ».

Pour Dr. Arthur Van Noord, membre d’honneur de OPEN EDUCATION BURKINA venu de la Hollande pour assister au lancement, promouvoir l’éducation c’est refuser la léthargie. Il s’est réjoui que l’initiative vienne de jeunes, et sur la base de leçons tirées de situations qu’ils ont vécues. Il a les invités à faire en sorte à combattre l’esprit qui ne partage pas, qui déçoit l’initiative. « Vous avez refusé la léthargie et cela est une bonne chose. Tout début est difficile et vous êtes allés avec vos propres moyens et votre seule volonté. Vous allez rencontrer des difficultés. Mais n’abdiquez pas. Car, tout ce qui est bon se construit difficilement », a conseillé Dr. Noord.

« L’initiative prise par ce groupe de jeunes de se consacrer à faire en sorte que l’éducation devienne la chose la mieux partagée est une initiative qui montre qu’ils sont déjà devenus matures… », a indiqué le ministre en charge des enseignements secondaire et supérieur, le Pr. Albert Ouédraogo.
Il a apprécié l’esprit de sacrifice qui anime ce groupe de jeunes à constituer un apport à la formation du capital humain dans leur pays. Selon le ministre, œuvrer dans ce domaine est un sacrifice et difficile. Il les invités à s’armer de courage pour conduire avec sérénité les nobles objectifs qu’ils se sont assigné à travers OPEN EDUCATION BURKINA.

Dans son intervention, le Pr. Albert Ouédraogo a pris l’exemple des nations émergentes pour soutenir que l’éducation "est une vraie richesse". C’est à "coeur joie" qu’il s’est-il engagé, à travers son département, à soutenir "le désormais" partenaire afin qu’ensemble, ce soit toute la nation qui en bénéficie. Il n’a pas tari d’éloges, d’encouragements et de conseils pour les membres de cette jeune structure qui viendra certainement apporter sa contribution aux efforts déjà existants.

Hosni Ben Hamed OUEDRAOGO pour Lefaso.net