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DIOCESE DE KOUDOUGOU : Mgr Joachim Ouédraogo dans son siège épiscopal

mardi 20 décembre 2011.

 

L’Eglise-famille de Dieu qui est à Koudougou était en action de grâce le 17 décembre 2011. C’est ce jour–là que le nouveau pasteur dudit diocèse a été installé dans son trône à l’Eglise Cathédrale Saint Augustin par l’archevêque de Ouagadougou. Désormais, c’est Mgr Joachim Ouédraogo qui occupe le siège épiscopal de Koudougou et devient ainsi le 4e évêque du diocèse après Mgr les regrettés Joseph Bretault, Anthyme Bayala et le désormais évêque émérite, Mgr Basile Tapsoba, qui a rendu sa démission.

L’Eglise Saint Augustin de Koudougou était pleine à craquer le 17 décembre dernier. Dix archevêques et évêques sont venus du Bénin et de diocèses du Burkina et du Niger et le représentant du Nonce apostolique pour soutenir le nouveau pasteur de Koudougou, nommé le 4 novembre 2011. En face d’eux, son père et sa mère, la délégation gouvernementale conduite par le ministre Gilbert Noël Ouédraogo, les autorités politiques, administratives, coutumières et religieuses du Centre–Ouest et de Koudougou. Parmi eux, des délégations de Ségou au Mali, du Togo et d’Angoulême en France.

Les chorales francophone, moréphone et liéléphone étaient en place pour distiller de belles mélodies. Et vint le moment où Mgr Philippe Ouédraogo, après lecture de la lettre apostolique nommant Mgr Joachim Ouédraogo à ce poste, prit le nouvel évêque par la main, l’installa dans son siège épiscopal avant de lui remettre la crosse pastorale. Ces moments ont été suivis par l’acclamation de l’assemblée. Mgr Joachim Ouédraogo prend désormais la célébration eucharistique du jour. Dans son homélie, il a rendu hommage à ses devanciers, dont Mgr Basile Tapsoba qui était physiquement présent à l’Eglise. Ses premiers mots sont le pardon, la paix et la réconciliation.

Le pardon est le propre de Dieu, dira-t-il, avant d’ajouter que « qui pardonne ressemble donc à Dieu ». Son programme est bâti sur trois socles : la pastorale de la famille (sanctuaire de la vie), la pastorale de la jeunesse et la pastorale des agents pastoraux et le tout basé sur la dévotion mariale. Et comme pour mieux résumer ses préoccupations, Mgr Joachim Ouédraogo a invité les uns et les autres à semer la graine de l’amour le matin, la graine de la paix à midi et la graine de la réconciliation le soir.

De forts liens avec Dori

A l’issue de cette adresse, le nouveau pasteur de Koudougou a voulu s’adresser au peuple de Dieu qui est à Dori. Le gouverneur de la région du Sahel a fait le déplacement de Koudougou. L’évêque était presqu’en larmes, la gorge nouée. Il était très ému et ne semblait pas aller au terme de son adresse aux fidèles de Dori d’où il a été nommé évêque de Koudougou. Et Mgr Joachim d’ajouter à l’endroit de ses fidèles de Dori, la tête penchée vers la droite : « Si vous croyez que je vous aime, croyez davantage que Dieu vous aime plus que moi. A Dori, on y va en pleurant, on retourne en pleurant ». Et ses larmes sont à la porte de ses paupières : « On se verra en intimité pour se dire certaines choses », a-t-il conclu précipitamment son mot pour ne pas davantage mettre l’assistance mal à l’aise.

En effet, cet évêque qui a passé 6 ans et 9 mois à Dori (c’était le premier évêque de Dori), avait commencé à s’enraciner au milieu de ce Sahel et surtout à semer la bonne graine du dialogue religieux à travers l’Union fraternelle des croyants (UFC). C’est pourquoi à son intronisation, la délégation de Dori composée de musulmans et de catholiques était présente. Son vicaire général, Abbé stanislas Balo, qui a su imager son propos dira à propos du « transfert » de Mgr Joachim Ouédraogo de Dori à Koudougou qu’ « on a déshabillé Pierre pour habiller Paul » avant de lancer tout impuissant : « Nous sommes tristes ; nous sommes inconsolables ».

Dori est triste parce que, ajoutera le vicaire général de Dori, « dans le plein élan de Mgr Joachim Ouédraogo, il vient de nous être arraché ». Et l’avenir semble incertain pour lui puisqu’il ironise en ces termes : « Nous ne savons plus ce qui nous attend ; nous sommes entre les mains de Dieu Dieu a donné, Dieu a repris ; que son saint nom soit béni ». Puis, une grande hilarité dans l’Eglise. Dori a tenu à rendre hommage à cet évêque « juste, bon, admirable et charmant » selon les propres termes de son vicaire général.

Les prêtres, les laïcs et tout le peuple de Dieu qui étaient à Koudougou, en remettant une brebis et un coq blanc à Mgr Joachim, ont tenu à préciser qu’ils seront des brebris fidèles à leur évêque, bien alerte du haut de ses 49 ans.

Alexandre Le Grand ROUAMBA

Le pays



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