Planification familiale au Burkina : Des chiffres qui font froid dans le dosDes chercheurs de Guttmacher Institute et de l’Institut de Recherche en Science de la Santé (IRSS) ont mené une étude sur la problématique de la planification familiale au Burkina Faso. « Les avantages de satisfaire les besoins de contraception moderne au Burkina Faso », tel est le thème de cette étude dont les conclusions ont été rendues publiques ce lundi à Ouagadougou. L’étude a été réalisée, entre autres, par Michael Vlassoff, Aparna Sundaram et Akinrinola Bankole de Guttmacher Institute ; par Dr Danielle Yugbaré/Belemsaga de l’IRSS et Lisa Remez, consultante indépendante. Parmi les femmes qui veulent actuellement éviter une grossesse, presque les deux tiers n’utilisent aucune méthode de contraception efficace. Par ailleurs, la présente recherche est parvenue à cette conclusion : Elargir les services de contraception confère des avantages substantiels pour les femmes, leurs familles et la société burkinabè. Car, investir dans les services de contraception moderne pour satisfaire, ne serait-ce que la moitié des besoins non satisfaits, permettrait de faire une économie annuelle dans les frais médicaux associés à des grossesses non planifiées ou à leurs conséquences. C’est pour Donatien Ouédraogo, représentant du directeur national de l’Association Burkinabè pour le Bien-Être Familial du Burkina Faso (ABBEF), les résultats de l’étude confortent son institution dans sa mission qui est de contribuer, par le plaidoyer, à la prise de conscience sur les bénéfices à tirer d’un investissement conséquent et approprié dans la planification familiale, mais aussi les dangers encourus dans tous les secteurs de la vie si rien n’est fait pour inverser la tendance actuelle de nos indicateurs en matière de population. « Il est urgent d’investir dans la planification familiale parce qu’elle est pour des pays comme les nôtres avec des ressources limitées l’une des stratégies la moins coûteuse et la plus efficace pour réduire la mortalité maternelle et infantile, et impulser la croissance économique », a-t-il plaidé. La présente étude se veut d’ailleurs un outil de plaidoyer et d’aide à la prise de décision pour les pouvoirs publics. Mais, combien faudrait-il au Burkina pour satisfaire tous les besoins des femmes en méthodes de contraception moderne ? Selon l’étude, une quarantaine de millions de dollars est nécessaire. Grégoire B. BAZIE Lefaso.net Vos réactions (15) |