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Société industrielle burkinabè d’épices et d’aliments : La justice, dernier espoir des employés au chômage technique

mardi 6 décembre 2011.

 

Les employés de la Société industrielle burkinabè d’épices et d’aliments (SIBEA) de Bobo-Dioulasso, ont organisé un point de presse le vendredi 2 décembre 2011. Il s’agit, selon eux, de situer l’opinion sur la situation de crise qu’ils vivent depuis fin mai dernier, et aussi joindre leurs voix à celles de leurs camarades de Ouagadougou pour interpeller les autorités compétentes.

Trois doléances parmi lesquelles, le payement des cinq mois d’arriérés de salaires, la réouverture de la société, et le retour à l’école de leurs enfants chassés pour scolarité non payée, sont les points de revendications des agents de la société de production et de commercialisation des bouillons cubes déshydratés sous la marque « Jumbo ». Ils les ont fait savoir à travers une déclaration liminaire livrée à la presse le vendredi 2 décembre 2011, au siège de la société à Bobo-Dioulasso. Par cette activité, les employés de la section/Sya de cette unité veulent manifester leur soutien à ceux de Ouagadougou qui, dès le début, se sont fortement mobilisés pour défendre leur outil de travail, à travers des rencontres avec des autorités. Ils se sont réunis, à cet effet, autour de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B).

Selon le porte-parole des travailleurs de Bobo-Dioulasso, Dougoucolo Coulibaly, la société vit une crise depuis la fin mai 2011 et les conséquences directes ont été la mise au chômage technique des agents, avec cinq mois de salaires impayés.

De l’avis des travailleurs, le problème est né de la volonté du Président directeur général (PDG) Soutong-Noma Rémy Ali Compaoré, fils du fondateur de cette unité, de faire couler l’entreprise et l’ouvrir sous une autre forme à son profit. En effet, arrivé à la tête de l’unité en 2000 après le départ de Jean-Baptiste Béré, M. Compaoré aurait créé de façon parallèle, l’Entreprise commerciale du Faso (ECF) qui mène les mêmes activités que celles qu’il dirige, à en croire des témoignages. « Il a débauché et utilisé des travailleurs de la SIBEA, en leur faisant croire qu’ECF est une branche commerciale de la SIBEA », soutiennent les employés qui disent ne pas comprendre grand’chose au comportement de leur patron. Ce n’est que plus tard qu’ils se rendront compte de la « supercherie », lorsqu’en fin mai 2011, des produits Jumbo arrivés au Burkina ont été livrés directement à ECF, contre toute attente.

Là-dessus, le PDG à qui il est reproché son double-jeu, aurait affirmé que le partenaire espagnol « PASA » a résilié le contrat de la SIBEA, parce qu’elle n’arrivait pas à payer sa dette, a-t-on appris aussi. Egalement, le comité de crise apprendra que les comptes de la SIBEA seraient au rouge. Pour Kader Nitiéma, un autre travailleur de la société, c’est bien cette situation qui aurait conduit les autres actionnaires non membres de la famille Compaoré à intenter un procès contre le PDG, afin que justice leur soit rendue. A nos jours, certains agents auraient rejoint la nouvelle entreprise mise en place par Rémy Ali Compaoré.

Cette situation plongerait environ 190 personnes au chômage technique, dont 39 permanents et contractuels pour la ville de Bobo-Dioulasso. L’ensemble des travailleurs lésés et entraînés dans cette crise se posent à présents moult questions, notamment sur l’avenir de la société qui les employait. Comme Dougoucolo Coulibaly, tous les regards sont tournés vers la Justice, leur dernier recours. « Nous faisons confiance à la Justice et gardons espoir, car le droit sera dit », ont-ils indiqué.

Tielmè Innocent KAMBIRE

Sidwaya