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Promotion de l’assainissement au Burkina : La bataille gagne aussi le milieu carcéral

vendredi 2 décembre 2011.

 

En 2010, le Président du Faso, à l’occasion du lancement de la campagne nationale de plaidoyer pour l’assainissement, exhortait ses compatriotes à se laver les mains au savon avant et après les repas, et après les toilettes. Selon l’UNICEF, le simple fait de se laver les mains à l’eau et au savon contribuerait, six fois sur sept, à éviter les cas de dysenterie contractés en famille. Si en société, ce geste simple mais salvateur est parfois difficilement à observer par bon nombre de Burkinabè, il l’est encore davantage en milieu carcéral,où règne en maître la promiscuité. Et c’est pour contribuer à inverser la tendance qu’une campagne « Mains propres en prison », a été lancée le lundi dernier.

Simultanément à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), à la prison de Tenkodogo et de Koudougou. Initiée par WaterAid en partenariat avec les ministères de la justice et des droits humains ; de la santé ; de l’Agriculture et de l’Hydraulique ; et le ministère de l’action sociale ; la campagne vise un certain nombre d’objectifs. Il s’agit de sensibiliser les détenus et les responsables pénitentiaires sur l’importance du lavage des mains ; de plaider pour l’amélioration des conditions d’hygiène des détenus ; d’amener les associations intervenant en milieu pénitentiaire à discuter régulièrement du lavage des mains lors de leurs actions ; et de mettre à la disposition des prisons des dispositifs de lavage des mains. « Je suis en prison mais j’ai les mains propres », pouvait-on lire sur les banderoles lors du lancement de l’initiative à la MACO.

Construit en 1962 avec une capacité d’accueil de 400 personnes, l’établissement compte aussi plus 1600 détenus. Cette surpopulation carcérale pose avec acuité des problèmes d’hygiène et d’assainissement. Cette situation, selon le régisseur adjoint de la MACO, Auscar Ouédraogo, est souvent source de maladies comme la dermatose ou la gale chez les détenus. En outre, il y a des difficultés d’évacuation des eaux usées et des fosses septiques qu’il faudrait reprendre. « Ca va beaucoup nous soulager », ajoute t-il.

Dans son intervention, la secrétaire générale du ministère de la Justice et des droits humains, Kibora Victoria Ouédraogo, n’a pas manqué de saluer, à sa juste valeur, la campagne « Mains propres en prison », invitant les pensionnaires des lieux à en profiter pour améliorer leurs conditions de vie et de santé.
Bien sûr, le problème d’assainissement au Burkina Faso ne se pose pas qu’en milieu carcéral.

Ainsi, dans le pays, les maladies infectieuses font partie des premières causes de consultation dans les formations sanitaires. Ces maladies tuent chaque année 20 000 enfants.
Au-delà du Faso, c’est un problème général dans les Etats subsahariens, comme a su si bien le souligner le directeur régional des programmes de WaterAid, Joe Lanbongang. D’où la nécessité de se mobiliser à tous les niveaux pour contribuer à l’amélioration des indicateurs dans le domaine de l’hygiène et de l’assainissement. Et partant ceux de la santé et du bien-être social des populations de façon globale.

Grégoire B. BAZIE

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