Rood Woko : Querelles autour d’un lieu de culteDes jeunes commerçants installés au couloir de la sortie ouest du marché central Rood Woko ont manifesté bruyamment leur colère, le vendredi 21 octobre 2011 contre le pasteur de « L’église universelle du royaume de Dieu ». Les marchands jugent ce lieu de prière « encombrant » de par sa présence dans la zone commerciale. Les bisbilles entre le pasteur Issiaka Karaboué et les commerçants remontent à trois mois. Elles ont pris une tournure des plus virulentes le vendredi 21 octobre 2011 dans la matinée, lorsque les protestataires ont été convoqués à la gendarmerie de Baskuy par le pasteur de « L’église universelle du royaume de Dieu ». Selon Zakaria Sawadogo, commerçant installé à quelques mètres de ce lieu de culte, c’est la 2e fois que lui et ses compagnons sont convoqués par monsieur Karaboué. « Nous sommes allés répondre à la gendarmerie, mais sur les lieux, on nous a fait savoir que nous étions nombreux et qu’on ne sollicitait que nos représentants », a-t-il -seriné. C’est donc de retour de chez les gendarmes que les commerçants ont tenu à manifester leur-ras-le-bol. Toute chose qui a suscité la curiosité des passants, d’où un attroupement brusque et massif devant l’église. Même s’il y avait du soufre dans l’air, aucun acte de vandalisme n’a été perpétré. Le pasteur Issiaka Karaboué, s’était retranché par peur dans son église hermétiquement fermée. Il hésite à recevoir les hommes de médias qui veulent en savoir davantage. Sur insistance de ces derniers, « L’homme de Dieu » se résout à répondre et lâche sans détours ceci : « en réalité, leur revendication n’a rien à voir avec la sonorisation". Selon lui, les jeunes commerçants ont menacé de brûler son église . Autant de menaces qui justifient sa plainte à la gendarmerie. Mais avant, a-t-il poursuivi, j’ai voulu une solution à l’amiable en diminuant le nombre de baffles de mon église. « J’avais six baffles qui fonctionnaient, mais suite à leurs exigences, je les ai réduits à deux. De plus, nos cultes ont lieu à partir de 19 heures, donc des moments où les commerçants ont déjà fermés leurs boutiques », a soutenu M. Karaboué. Pour savoir si le berger de l’Eglise universelle entend abandonner ses brebis en mettant la clé sous le paillasson, il est catégorique sur le « Non ». Et d’ajouter : « j’ai investi près de 40 millions de nos francs et j’ai aussi tous mes papiers en règle, donc pas question ». Et de présicer : « je n’entends pas fermer mais je ne vais pas aussi céder à leur provocation ». Face à cette épreuve, Issiaka Karaboué compte garder sa sérénité tout en prêchant que la religion doit unir et non diviser les hommes. A notre retour sur les lieux au lendemain des évènements, l’église avait ses portes rouvertes. Nombamba Didier OUEDRAOGO Sidwaya Vos réactions (94)
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