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Lutte contre la peine de mort : L’action des chrétiens pour l’abolition de la torture lève de la voix

mardi 27 septembre 2011.

 

En marge de la rencontre de la présidente de la Fédération internationale de l’action des chrétiens pour l’abolition de la torture(FIACAT) et des présidents des ACAT de 13 pays d’Afrique, les participants ont tenu un point de presse, le samedi 24 septembre 2011, à Ouagadougou. Au menu des échanges, les conclusions de la rencontre et la lutte contre la peine de mort.

« La peine de mort, ce n’est pas de la justice, c’est une vengeance ». Ces mots de la présidente de la Fédération internationale de l’action des chrétiens pour l’abolition de la torture (FIACAT), Sylvie De Pontual, lors d’un point de presse tenu le samedi 24 septembre 2011 à Ouagadougou, en dit long sur la position de sa structure sur le sujet. Selon elle, la peine de mort devrait être abolie dans le monde entier car, contrairement à la perception selon laquelle elle dissuaderait les criminels, des études ont montré que la criminalité serait même en hausse dans les pays où elle est pratiquée.

Elle s’est dit indignée qu’à la veille de la célébration de la Journée internationale de la lutte contre la peine de mort, c’est-à-dire le 10 octobre prochain, des pays comme les Etats-Unis continuent d’appliquer la peine capitale, notamment l’exécution de Troy Davis. Face à cette situation, elle a lancé un appel aux 54 pays ayant toujours la peine de mort dans leur législation à souscrire à un moratoire universel sur cette pratique. Et pour des pays comme le Burkina qui ont toujours la peine de mort dans leur législation mais qui ne l’appliquent pas depuis une dizaine d’années, la présidente de l’ACAT-Burkina, Lucienne Ariane Zoma, a invité les autorités politiques à faire le pas pour aller à l’abolition.

Cependant, elle reconnaît qu’avant toute décision, il existe des préalables à remplir. Il s’agit non seulement de mener un débat national sur la question, de sensibiliser la population et de lutter contre l’impunité. Pour ce faire, il faut que les citoyens aient l’impression que la justice est la même pour tout le monde, a-t-elle ajouté. En dehors de la question de la peine de mort, le président de la FIACAT, Sylvie de Pontual, a indiqué que la rencontre a été l’occasion de discuter de la situation des détentions dans les prisons africaines. A son avis, la situation des prisonniers est très critique dans beaucoup de pays. « La surpopulation carcérale, le manque d’hygiène, les actes de torture, etc. sont autant de maux dont nous devons nous débarrasser », a précisé Mme Pontual.

A cet effet, elle a affirmé que la rencontre a permis de créer un observatoire des détentions préventives à l’échelle africaine. Son rôle serait de lutter pour le respect des délais légaux, l’assistance judiciaire et l’application des textes en matière de prévention en Afrique. Par ailleurs, elle a fait savoir qu’un bureau régional des ACAT a été installé à Ouagadougou. Il est chargé de coordonner les travaux des ACAT en Afrique pour un accès à une justice impartiale et équitable, pour l’abolition et la réduction de la torture, pour la lutte contre les violences politiques, l’impunité et la peine de mort.

Raphaël KAFANDO

Sidwaya



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