Retour au format normal
lefaso.net

ROUTE DE KONGOUSSI : Après un énième accident mortel, les riverains se révoltent

mercredi 21 septembre 2011.

 

Dans l’après midi du dimanche 18 septembre 2011, des manifestants ont dressé des barricades sur une partie de la route de Kongoussi, suite à un accident de la circulation qui a fait deux morts, toutes des femmes dont l’une avec une grossesse presque à terme. Ces manifestants réclamaient des lampadaires et des ralentisseurs, vue le nombre important d’accidents sur cette portion de la route.

Il est malheureux de le reconnaître, mais la route au Burkina Faso tue et la capitale, Ouagadougou, semble en tirer le lourd tribut. Ce qui s’est passé dans l’après midi du dimanche 18 septembre 2011 sur la route de Kongoussi fait frémir et donne à réfléchir. Un véhicule de marque Mercedes, venant de la ville, conduit par un garagiste, à plus de 30 mètres de freinage, percute par derrière deux dames sur une moto, circulant à leur droite. Les deux dames ont perdu la vie. Une des victimes a rendu l’âme sur le coup avec une grossesse presque à terme. Son bébé dans le ventre succombera à son tour en présence de secouristes impuissants.

Dans un instinct de secourir, deux personnes ont perdu connaissance ; difficile de calmer les uns et les autres, qui avec des cris et des pleurs occupèrent tristement la voie. De cette compassion, s’est nourri un esprit de révolte qui a fini par gagner les cœurs des riverains ? une main posa la première pierre et le reste fut fait. Ainsi en six points, des barricades se sont dréssées sur une bonne partie de la voie, allant de l’Aspirat des sœurs à la cour Lavigerie. Des briques, des blocs de pierres, des branches, les tables des vendeurs des abords de la chaussée ont servi à dresser ces barrages. Sur cette route de Kongoussi, force est de reconnaître que les cas d’accidents mortels sont légion.

Chaque semaine qui passe a son lot de victimes si bien que le tronçon allant des rails au monument des martyrs et le virage de Kamboinsin est réputé être dangereux et donne l’allure d’une zone à "mines anti-personnelles". "Nous n’avons pas le cœur tranquille une fois le pied dehors, nous vivons la psychose et tout bruit de freinage nous resserre le cœur," martelle une manifestante. Au premier barrage (en venant de la ville) l’agitation était à son comble, la CRS en face observait sereinnement. Et dans cette clameur, par moment, des voix s’élevaient : "Nous voulons le maire, il doit voir et nous entendre, nous voulons des lampadaires et des ralentisseurs."

Les usagers de la route en ce moment se pressaient pour passer et la file d’attente devenait de plus en plus longue. Personne ne passe et les plus malins sont interceptés. L’arrivée du maire de sighnonghin, Pascal Ouédraogo, aux environs de 19 heures, après discussions, on procéda à la levée des premières barricades. Jusqu’à 21 heures 30 où nous quittions les lieux, la dernière barricade n’était pas encore levée. En attendant que des mesures soient prises, les usagers doivent faire preuve de prudence et de lucidité lorsque ils sont en circulation.

Rémi ZOERINGRE

Sidwaya



Vos commentaires

  • Le 21 septembre 2011 à 23:31, par atanase de bobo En réponse à : ROUTE DE KONGOUSSI : Après un énième accident mortel, les riverains se révoltent

    vraiment c’est dommage dans ce pays on fait toujours les choses à moitié. le régime a démissionné depuis c’est dommage pour le bas peuple. A bobo c’est le même problème la route qui mene à waga n’est pas éclairé. Sur cette voie une personne perd la vie chaque semaine et je parle même pas des blessés.