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ECHANGEURS A OUAGADOUGOU : Ces gros gabarits qui détruisent les panneaux

mercredi 31 août 2011.

 

Ouagadougou est une ville qui se modernise au fur et à mesure. Ces dernières années, la capitale a connu de nombreuses innovations dont, entre autres, la construction d’échangeurs. Trois au total, les premières autorités ont inauguré le dernier échangeur en fin d’année 2010 en grande pompe. Ce sont des infrastructures, il faut le signaler, qui désengorgent la circulation dans la capitale burkinabè. Mais le constat ces derniers temps fait état d’une dégradation progressive des panneaux de signalisation qui accompagnent ces échangeurs. Les raisons sont multiples mais les grands gabarits sont les premiers responsables du délabrement de ces panneaux d’indication sur les échangeurs. Constat fait dans la capitale le 29 août 2011.

L’on se rappelle les inaugurations successives des échangeurs dans la capitale burkinabè dans le courant du dernier trimestre de l’année 2010. A pas de course, les autorités ont ouvert à la circulation, les deux derniers échangeurs que sont celui de l’Ouest, sortie de Bobo-Dioulasso et celui dit de l’Est, sortie de Fada. Lors de ces différentes cérémonies, le maire de la capitale, Simon Compaoré s’est évertué à expliquer la nécessité de leur bon entretien. Moins d’une année après, les échangeurs offrent mauvaise mine. La preuve, les panneaux de signalisation qui donnaient une certaine allure aux échangeurs souffrent de beaucoup de maux.

A une centaine de mètres environ avant l’entrée de chaque échangeur, l’on remarque des clochettes suspendues à une barre transversale qui avertissent les conducteurs quant à la hauteur de leur chargement. Situées à une hauteur de 4,5 mètres, la plupart de ces clochettes ont été soit emportées, soit détériorées par des camions surchargés. Au nombre de 15 clochettes suspendues à la barre transversale, à l’entrée de l’échangeur de l’Est, il n’en reste que 7 qui sont à une distance de 4,5 mètres du sol. Partant du boulevard de Tansoba pour rejoindre l’échangeur de Ouaga 2000, point de clochettes. Où sont-elles passées ? Le support des clochettes a été percuté et arraché par un camion. C’est ce qui explique sans doute, le fait que des camions se retrouvent souvent coincés sous les ponts entraînant ainsi des embouteillages.

Si au niveau des échangeurs de l’Est et de l’Ouest les clochettes sont plus ou moins présentes, il n’en est pas de même pour celui de Ouaga 2000. Quant aux panneaux proprement dits, ils ont été soit endommagés, soit arrachés. A l’échangeur de Ouaga 2000, un panneau en lambeaux est sur le point de tomber. Des riverains expliquent qu’il venait d’être heurté par un camion, cinq minutes avant notre arrivée. Le spectacle est des plus désolants sur l’échangeur de Ouaga 2000. Les panneaux de signalisation sont en sens dessus-dessous. Aucune plaque de signalisation n’a été épargnée. Des panneaux de signalisation au sol, d’autres renversés ou même arrachés, c’est le triste visage que nous offre le premier échangeur de Ouagadougou.

Des ouvriers au travail nous confient que la plus part des panneaux et plaques arrachés ou endommagés sont le fait du gros gabarit des camions et de leurs surcharges. L’échangeur est censé porter des garde-fous qui assurent la sécurité, aussi minime soit-elle des usagers. Mais force est de constater que, par endroits, ceux-ci ont perdu leurs boulons, certains ont été déformés et d’autres sont littéralement couchés, fauchés certainement par les camions. Des trois échangeurs, c’est surtout l’état de celui de Ouaga 2000 qui est le plus déplorable. Les camions ne constituent pas le seul facteur de dégradation de l’état des panneaux de signalisation. A ceux-là, il faut ajouter l’incivisme de certains usagers de la circulation et aussi les vents violents qui soufflent ces derniers temps. Des infrastructures comme les échangeurs à Ouagadougou ont besoin d’être protégées et c’est le cas ; quand bien même l’effectivité de cette protection laisse à désirer.

A l’échangeur de l’Ouest, des agents rencontrés sous les ponts disent y assurer la sécurité de l’infrastructure. "Notre travail est de contrôler les camions qui font des surcharges" a expliqué Madeleine Sawadogo, agent de sécurité. Selon elle, leur rôle est d’empêcher les embouteillages. Les conducteurs sont avertis quant à leur charge et sont obligés de suivre les directives données par les éléments de l’agent Madeleine Sawadogo. Au cas où les conducteurs refuseraient de s’exécuter, la police est appelée en renfort a confié l’agent Madeleine Sawadogo. L’agent fait remarquer que les chauffeurs indélicats, ne respectant pas les règles de circulation sur l’échangeur sont fréquents.

En plus des chauffeurs indélicats, les agents de sécurité doivent faire face aux marchands ambulants, aux fumeurs de drogue et bien d’autres personnes mal intentionnées qui considèrent les dessous de pont comme un refuge. Madeleine Sawadogo a conclu en affirmant que des agents sont répartis par équipe de deux à tous les échangeurs. Malgré ce dispositif de sécurité, le constat reste déplorable sur les échangeurs. Face à une telle situation, une question reste posée : la qualité de ces infrastructures fait-elle foi ?

Aimé NABALOUM (Collaborateur) et Ousséni SEBRE (Stagiaire)

Le Pays



Vos commentaires

  • Le 31 août 2011 à 11:53, par Malick En réponse à : ECHANGEURS A OUAGADOUGOU : Ces gros gabarits qui détruisent les panneaux

    Du tic au tac. Non respect du code de la route et destruction de biens publics, c’est assez pour condamner ces personnes à réparer TOUT le préjudice causé

  • Le 31 août 2011 à 13:56, par Pacco En réponse à : ECHANGEURS A OUAGADOUGOU : Ces gros gabarits qui détruisent les panneaux

    Messieurs les reporters, votre travail est inachevé. Vous avez fait un constat. Vous vous êtes rendu sur le terrain. Et vous vous êtes limité à ça. Dans ce genre de reportage, il y a lieu d’interroger les acteurs : 1. LEs autorités en charge de la gestion des ouvrages pour savoir leur diagnostic du problème et les actions qu’ils mènent ou qu’ils comptent mener ; 2. Interroger les routiers pour avoir également leurs points de vue sur cette situation ; 3. Toute personne qui a une expérience sur le sujet et pouvant apporter des contributions.

    Pour ma part, le problème de la destruction des portiques au niveau des échangeurs peut être résolu comme suit :
    1. Installer des portiques avec les limitations requises aux postes frontalières et aux péages. Etant donné, que l’on marque un arrêt forcé à ces endroits, le contrôle se fait naturellement. Les camions surchargés ne franchiront pas ces barrières et seront obligés de se mettre en règle.
    2. Installer des caméras de surveillances qui flashent les poids lourds de sorte qu’on puisse retouver les fuyards qui ont causé la destruction des portiques au niveau des échangeurs. Cela permettra de leur appliquer des contraventions. Ainsi, tu détruis = tu répares. Cela pourrait dissuader les transporteurs à ne pas faire des surcharges.

  • Le 31 août 2011 à 15:19 En réponse à : ECHANGEURS A OUAGADOUGOU : Ces gros gabarits qui détruisent les panneaux

    On s’en fiche de vos échangeurs,on veut de bonnes routes

  • Le 31 août 2011 à 19:42, par Mb En réponse à : ECHANGEURS A OUAGADOUGOU : Ces gros gabarits qui détruisent les panneaux

    Je pense que chez nous au Burkina nous n’avons aucune politique de maintenance. Déjà que le choix des matériaux de construction est discutable, il faut néanmoins assurer l’entretien. Certains diront que c’est la pauvreté.. Absolument faux. Je me souviens d’une visite à Yalagdo en 2009. J’ai noté qu’il y avait des flaques d’eau dans les couloirs, avec des sachets d’eau sans parler des feuilles mortes et de la puanteur des poubelles. Simplement un nid de maladie. A-ton besoin d’argent pour balayer sa maison ? Je ne crois pas. C’est simplement par manque de civisme et de responsabilité. Que les responsables de ces services aient au moins de la dignité pour exhorter leurs équipes à travailler. Il nous reste du chemin à faire..