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BITUMAGE DE LA ROUTE DEDOUGOU/KOUDOUGOU : Des producteurs de Moundasso protestent contre les dégâts causés par la pluie

lundi 22 août 2011.

 

Dans la matinée du 20 août 2011, des producteurs de Moundasso ont érigé des barrières au PK 119,950 de la route Koudougou/Dédougou en bitumage. L’écroulement de trois maisons et l’inondation de plus de 15 hectares de champs de coton et de maïs suite à une pluie torrentielle de la veille, sont la cause de cette furie contre l’entreprise chargée des travaux.

Armés de machettes et de gourdins, la vingtaine de jeunes producteurs, riverains de la route Dédougou /Koudougou, est sortie très tôt dans la matinée du 20 août 2011 pour déverser sa bile, suite aux dégâts causés par les eaux de pluie dans la nuit du vendredi à samedi. Pendant plus de 3 heures d’horloge, ils ont érigé des barrières au PK 119, 950, bloquant la circulation aux usagers de cette route en construction. Il a fallu l’arrivée des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) de Dédougou pour les faire entendre raison. La négociation engagée par le commandant de cette unité d’élite de la police et les protestataires a fini par aboutir à la levée des barrières aux environs de 8 h 53 mn.

Moussa Lokoun Sangaré, le porte-parole des frondeurs, reproche à l’entreprise la remontée des eaux en amont de l’ouvrage qui a noyé les cultures, emporté des ustensiles de cuisine et fait tomber trois maisons. Il justifie sa colère par le fait que les propriétaires des champs ont appliqué plus d’une quinzaine de sacs d’engrais 24 heures avant le déluge. A ses yeux, le préjudice subi est très grand et aurait pu être évité si un autre dalot avait été réalisé en plus de celui existant. Aussi entend-il maintenir la pression jusqu’à la réalisation d’un second dalot qui facilitera l’écoulement naturelle des eaux. "Si dans les 48 heures qui suivent, rien n’est fait, nous prendrons nos responsabilités pour couper la route et évacuer les eaux des champs", a-t-il prévenu avant d’ajouter qu’ils auraient pu emblaver d’autres cultures qui supportent plus l’eau en amont des ouvrages s’ils avaient été informés d’une éventuelle inondation.

Côté entreprise, on regrette ce qui est arrivé. Cependant Bernard Ouédraogo, le conducteur des travaux, affirme que l’entreprise ne fait qu’exécuter les travaux conformément au cahier des charges. La hauteur du remblai, dit–il, fait qu’à terme l’eau restera toujours dans ladite zone. Il explique que l’eau pourra être délectée et non évacuée en aval. A son avis, ce qui est arrivé est une question d’incompréhension et assure qu’une solution sera trouvée. La mission de contrôle qui a été appelée d’urgence a également rassuré les producteurs riverains, qu’une solution allait être vite trouvée. A cette fin, Jean Gustave Ouédraogo a instruit l’entreprise de débarrasser immédiatement les batardeaux en amont et en aval des agrégats et autres déchets, afin de faciliter l’écoulement naturel des eaux.

« Si à l’issue de ce nettoyage, il y a la nécessité de mettre un ouvrage en plus, on le fera », a-t-il soutenu. Le second adjoint au maire de Dédougou accompagné du préfet de Dédougou et des agents des services techniques municipaux, ont également échangé et apaisé les esprits des frondeurs, dont une délégation s’était rendue à Dédougou pour manifester son mécontentent. Le moins que l’on puisse dire, c’est que bon nombre d’usagers de cette route ont un peu souffert le martyre. Ils sont restés bloqués pendant plus de deux heures. Fort heureusement, la sagesse a prévalu de part et d’autre.

Serge COULIBALY

Le Pays



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