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Filature traditionnelle : A plus de 80 ans, elle refuse la retraite

mardi 16 août 2011.

 

Par amour et par habitude, certaines vieilles personnes de nos sociétés traditionnelles ont du mal à se reposer malgré les soins de leur entourage. L’exemple de maman Karantao, en dit mieux. Lisez plutôt.

A l’âge de 88 ans, maman Karantao ne veut pas qu’on lui parle de retraite. Elle ne se sent à l’aise que lorsqu’elle est occupée à filer son coton. Rien ne manque à maman Karantao, car elle est sous le même toit que son fils, monsieur Sissao. Ce dernier, malgré le fait qu’il aime ce que fait sa maman, a tout fait pour l’en dissuader car il ne veut pas la voir travailler à cet âge. Toutes les tentatives du fils ont été vaines. Aussi, s’assoie-t-il très souvent à côtés de sa maman pour la regarder travailler. Sans doute une façon à lui de traduire son soutien à la maman. Contrairement aux vielles personnes sous d’autres cieux qui sont très souvent laissées dans des milieux toutes seules parce que leurs progénitures pensent qu’ils ne sont plus utiles, chez nous en Afrique c’est bien le contraire.

En dehors du fait que la vieille à cet âge continue de s’occuper, pour maintenir l’entretien physique de son organisme, il y a la survie de la culture traditionnelle. Sur nos différents marchés, la filature traditionnelle africaine est en voie de disparition au profit de la filature moderne asiatique. Les tenues traditionnelles qui faisaient la fierté surtout des conservateurs des nos Us et coutumes autre fois, sont désormais confectionnées avec du fil tissé à la machine. C’est pourquoi, des nostalgique de ce passé combien symbolique comme maman Karantao doivent être soutenus comme il se doit. Précisons que le coton filé par l’octogénaire qu’est maman Karantao est ensuite utilisé dans le tissage traditionnel pour ensuite habiller des fans de la vraie tenue traditionnelle.

« Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait », dit un dicton. Autrement, si la nouvelle génération savait que seules nos réalités locales peuvent nous servir de vrais fondements pour nous imposer face aux autres sociétés, elle allait apprendre à bien connaître nos Us et coutumes. Et si les vieilles personnes pouvaient obliger la jeunesse à s’intéresser à cette culture locale !

Souro DAO

L’Express du Faso



Vos commentaires

  • Le 16 août 2011 à 05:55, par Beurk En réponse à : Filature traditionnelle : A plus de 80 ans, elle refuse la retraite

    Cher journaliste,en ce qui concerne cette merveilleuse mamie,c’est plutot une passion pour éviter l’engourdissement,la mort lente et donc arrêtez de nous parler des mots importés d’ailleurs parcque le mot "retraite" concerne une personne qui a versé des cotisations liées à son activité professionnelle avec le maintien d’une partie de son revenu.Pour moi,elle s’amuse passionnement puisque personne ne pourra lui en venir en aide en dehors de la cellule familiale.En fait la seule chose à encourager,qu’elle puisse transmettre son savoir faire à la génération future,ce qui serait déjà une grande victoire.Longue vie mamie

  • Le 16 août 2011 à 11:04, par Alexio En réponse à : Filature traditionnelle : A plus de 80 ans, elle refuse la retraite

    Je vous demandes de filmatiser MAMAN KARANTAO avant qu il ne soit trop tard car en vieillard qui meurt en Afrique est un bibliotheque qui brule.Combien de Maman Karantao sont parties sans etre decouvertes ?

  • Le 16 août 2011 à 12:00, par le Pacifiste En réponse à : Filature traditionnelle : A plus de 80 ans, elle refuse la retraite

    Voilà des papiers, Mr Dao, qui sont bien par rapport à vos faits divers qui ressemblent à des faits inventés, parce que sans date et sans lieu de déroulement de la scène (même on fait les masquer un peu. Ce papier a le mérite de sensibiliser nous les jeunes à l’intérêt qu’il y a à nous intéresser à nos savoirs-faire. Des personnes comme Yaaba Karantao , il en existe ailleurs dans d’autres contrées lointaines du Burkina et il faut les rechercher et faire savoir leur savoir-faire traditionnels et les préserver.

  • Le 16 août 2011 à 13:13, par Tiraogo En réponse à : Filature traditionnelle : A plus de 80 ans, elle refuse la retraite

    Je crains fort que cela ne soit très tard pour la nouvelle génération. Nous avons tout fait pour dénigrer notre culture dans tous les sens. Nous avons tout fait pour dégoûter nos progénitures de notre culture à travers des croyances et des pratiques venues de très loin. Cela fait bien de maîtriser la culture des autres que la nôtre. Nous sommes plutôt fiers de nous prénommer Albert, Robert, Saïdou, Madi que Larré, tampouré,Yaoua, Wamara, Wazou, etc... Je crains fort que maman Karantao fasse partie des derniers dinosaures de la cultures burkinabè. Tout mon respect pour elle.