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Rue sœur Joséphine-Kaboré : "Y a le bitume, on attend les gendarmes couchés"

mercredi 13 juillet 2011.

 

Les sautes d’humeur des populations riveraines de certaines voies pour réclamer le bitume commençaient à devenir une habitude. Désormais, il faut compter avec celles pour exiger certains aménagements annexes sur des voies bitumées.

Troncs d’arbres, barres de fer, ordures ménagères, cailloux, hommes et enfants armés de branches pour dissuader tous ceux qui veulent forcer le passage. Voilà le spectacle qui s’offrait aux premières heures du mardi 12 juillet 2011 sur la rue Sœur Joséphine-Kaboré, cette route qui va du commissariat de Sig-noghin au Collège Protestant en passant devant le marché à bétail du secteur 23 et le centre Delwendé. La cause d’une telle manifestation : le énième accident mortel sur la voie, cet accident qui s’est produit dans la nuit du dimanche 10 juillet 2011, a coûté la vie à un riverain, et une autre personne est toujours à l’hôpital avec plusieurs fractures. De retour du cimetière dans l’après-midi du lundi 11 juillet 2011, les populations riveraines ont décidé de changer les choses.

En bloquant la voie, elles entendent amener les autorités à se pencher sérieusement sur la situation avec des aménagements annexes comme des feux tricolores, ou des ralentisseurs, communément appelés gendarmes couchés. L’essentiel pour les manifestants, c’est d’avoir tout ce qui peut « forcer les gens à ne plus faire de la vitesse ». Rien que la semaine dernière, quatre personnes ont perdu la vie sur cette route, et cela semble devenir une routine. « Pour avoir une idée de la dangerosité du tronçon, entrez au centre Delwendé (Ndlr : centre accueillant des femmes accusées de sorcellerie) et demandez au responsable le nombre de vieilles qui sont restées sur cette voie au cours de l’année », a recommandé un des riverains, Denis Bandé. Ces barrières ont fait beaucoup de malheureux.

Malgré le supplice d’un candidat au baccalauréat pour rejoindre son centre de composition, rien n’y fit. Il dût se résoudre à prendre la déviation. Une déviation qui a provoqué également l’embourbement de camions de marchandises au milieu des concessions. Cependant, une visite des responsables de la police sur les lieux a permis de lever les barrières peu avant 09 heures.

Moumouni Simporé (Stagiaire)

L’Observateur Paalga