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Fait de chez nous : Makoura, l’espoir d’une famille abusée par une autorité

vendredi 8 juillet 2011.

 

Dans notre parution du vendredi 24 juin 2011, le fait de chez nous traitait du comportement d’une autorité départementale qui a transformé son logement en chambre de passe. Aujourd’hui encore nous reparlons de la même autorité qui fait perdre à une famille son espoir. Makoura, très naïve parce que très jeune (16 à 17 ans), a interrompu ses études malgré son intelligence. Pourtant, elle était l’unique espoir d’une famille qui s’était engagée par tous les moyens pour qu’elle puisse réussir à l’école du Blanc. Ainsi, pagnes neufs, bœufs de trait et autres animaux de la famille ont été vendus pour faire face aux dépenses scolaires de Makoura.

Nonobstant la modestie des moyens de cette famille, elle avait toujours écouté les conseils des enseignants de Makoura. Tous ceux qui ont eu à enseigner Makoura, étaient unanimes à reconnaître son intelligence et son dévouement pour le travail. Malheureusement pour cette famille, sa volonté nourrit par l’espoir de voir sa fille devenir « quelqu’un » demain, est pour le moment un rêve utopique. Et pour cause ! La petite Makoura est tombée dans le piège d’Alex, première autorité administrative d’un département. Après des virées nocturnes avec la petite, l’autorité lui a dit d’abandonner les études pour rester auprès de lui.

Très naïve, et sa jeunesse oblige, Makoura a obéi malgré les menaces des siens pour l’en dissuader. Alex passait ainsi tout son temps avec la petite. Une habitude qui ne lui permettait pas de bien remplir sa fonction, ce pourquoi l’Etat l’a embauché. Ses administrés se sont toujours plaints du fait que leurs différentes pièces administratives séjournaient longtemps dans les locaux du service de l’autorité avant d’être signées. Ni les plaintes de la population, encore moins la détresse des parents de Makoura n’a pu faire raisonner monsieur l’autorité suprême du département.

Trois mois sont passés, soit un trimestre sans que Makoura ait mis les pieds dans son collège où elle devait faire la classe de 5ème. Son rêve d’être épouse d’Alex a pris fin, le jour où la femme légale de celui-ci devait le rejoindre pour son congé annuel. Madame Alex est en service dans une autre localité du pays. Alex y a d’ailleurs servi avant d’être affecté dans son poste actuel. Une affectation que madame a bien applaudie, parce que monsieur courait les petites filles et les échos lui parvenaient. Le faire loin d’elle, était préférable pour l’épouse de l’autorité. C’est pourquoi quand elle a appris que son mari devait aller dans une autre localité, madame était contente. Pendant ses congés, elle le rejoint, car deux de leurs enfants vivent avec lui.

Quand madame a informé Alex de sa venue, il a tout de suite renvoyé Makoura qui n’a que ses yeux pour pleurer. Non seulement, elle ne peut plus retourner au collège pour avoir perdu tout un trimestre, mais ne peut non plus rejoindre sa famille qui l’a presque reniée. Pendant que Makoura pleure à tarir ses larmes, monsieur l’autorité vit paisiblement sans se soucier du cas de la pauvre qui, si rien n’est fait pour la récupérer, est une nation qui s’ébranle si, « éduquer une fille c’est éduquer toute une nation ».

Souro DAO /daosouro@yahoo.fr

L’Express du faso



Vos commentaires

  • Le 8 juillet 2011 à 18:41, par Mambia En réponse à : Fait de chez nous : Makoura, l’espoir d’une famille abusée par une autorité

    Ah oui !! c’est ainsi qu’ils vivent ces autorités qui malheureusement pillent les pauvres pysans dans les campagnes et détruisent les socles sociaux des enfants de ces paysans. Wallaye parfois je préfère la colonisation. Nos propres autorités font pire que les colons. Oui je le dis parce que quand le colon était là au moins sachant qu’il nous pillait il faisait au moins des efforts comme gratuité de l’école, des soins etc. Mais de nos jours dans les campagnes l’école coûtent plus chers sans parler des soins. Simplement pcq ceux qui y sont ont appris qu’on fait des affaires en haut donc chacun y va. et puisse que eux n’ont pas de grosses caisses à piller ils pillent les pauvres paysans. Regarder à Sebba au Yagha les gendarmes et policier sont toujours heureux d’y être parce qu’une virée en brousse on revient avec le pactol. On fait des contrôles à but de racket non pas pour sécuriser. Pauvre de nous

  • Le 8 juillet 2011 à 19:54, par fioro En réponse à : Fait de chez nous : Makoura, l’espoir d’une famille abusée par une autorité

    Du courage Makoura,Dieu ne t’abandonnera pas ;il veillera sur toi.

  • Le 10 juillet 2011 à 17:10, par Common sense En réponse à : Fait de chez nous : Makoura, l’espoir d’une famille abusée par une autorité

    La seule facon de mettre un frein a ces choses c de trouver une maniere de publier les noms de ces authorites a chaque fois qu’ils portent atteintes aux moeurs !!! Je vous assurent qu’ il y aura un changement lorsqu’ils verront que tout Le pays sera au courant de chacune de leur debauches !!!

  • Le 11 juillet 2011 à 19:22, par STEPHBIL En réponse à : Fait de chez nous : Makoura, l’espoir d’une famille abusée par une autorité

    "Le pire n’est pas la méchanceté des hommes mauvais mais le silence des gens biens" dixit Norbert Zongo, alors monsieur le journaliste, pour ne pas paraître coupable il aurait été préférable de nous donner l’identité de cet individu malfaisant.