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Mgr Vito Rallo, nonce apostolique au Burkina et au Niger : "La nonciature apostolique est une ambassade"

mercredi 29 juin 2011.

 

La communauté catholique célèbre, ce dimanche 3 juillet 2011, le 60e anniversaire de l’ordination sacerdolatle du pape Benoît XVI, ainsi que le 6e anniversaire de son pontificat. A cette occasion, Mgr Vito Rallo, nonce apostolique au Burkina et au Niger a accordé une interview à Sidwaya. Le représentant du Vatican y explique certains concepts liés à sa mision et à celle de l’Eglise catholique.

Sidwaya (S). : Est-ce que vous pouvez vous présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Monseigneur Vito Rallo je suis né à Mazara del Vallo (Italie), le 30 mai 1953. J’ai été ordonné prêtre le 16 mars 1979 et consacré archevêque titulaire d’Alba, le 28 octobre 2007. J’ai été nommé nonce apostolique au Burkina Faso et au Niger, le 12 juin 2007. J’ai commencé officiellement mes fonctions lorsque j’ai présenté les lettres de créance à S.E M. le président du Faso, le 23 novembre 2007.

S. : Expliquez nous un peu la notion de "nonce apostolique".

Mgr V. R. : Le nonce apostolique représente le pontife romain, de manière stable, auprès des églises particulières et auprès du gouvernement et des autorités du pays, là où il est envoyé. Concernant l’Eglise, le nonce est le signe d’unité entre le Saint-Siège et les évêques des églises particulières. En tant que représentant du Saint-Père, sa mission est de rendre étroits, solides et efficaces les liens entre le siège apostolique et les Eglises locales. Il doit promouvoir ce signe d’unité entre eux et aider les évêques dans leurs besoins.

Dans les limites de son ressort, il appartient donc au légat pontifical : d’informer le siège apostolique de la situation des Eglises particulières et de tout ce qui touche la vie de l’Église et le bien des âmes, d’aider les évêques par son action et ses conseils, d’entretenir des relations fréquentes avec la Conférence épiscopale des évêques, en lui apportant toute aide possible, en ce qui concerne la nomination des évêques, de transmettre au siège apostolique, ou de lui proposer, les noms des candidats, ainsi que l’enquête concernant les personnes à promouvoir, selon les règles données par le siège apostoliqe.

S. : En quoi consiste sa mission ?

Mgr V. R. : Le nonce est l’interprète de la sollicitude du pontife romain pour le bien du pays dans lequel il exerce sa mission. Il doit s’intéresser avec zèle aux problèmes de paix, en particulier et aux questions du progrès et de la collaboration des peuples, en vue du bien spirituel, moral et matériel de la famille humaine entière. Au représentant pontifical, incombe aussi le devoir de veiller, dans le territoire où il exerce son service, à la mission de l’Église et du Saint-Siège. Dans sa qualité d’envoyé du Pasteur suprême, le représentant pontifical promouvra, en harmonie avec les instructions qu’il reçoit des dicastères compétents du Saint-Siège et en accord avec les évêques du lieu, des contacts opportuns entre l’Église catholique et les autres communautés chrétiennes, et il favorisera des rapports cordiaux avec les religions non chrétiennes.

Il a aussi la mission de défendre auprès des chefs d’Etat, en action concertée avec les évêques, ce qui concerne la mission de l’Église et du siège apostolique ; enfin, il a la charge d’exercer les facultés et de remplir les autres mandats qui lui sont confiés par le siège apostolique. Le légat pontifical, accrédité en même temps auprès de l’État selon les règles du droit international, a en plus la charge particulière : de promouvoir et d’entretenir les rapports entre le siège apostolique et les autorités de l’Etat, de traiter les questions concernant les relations de l’Église et de l’Etat et, en particulier, de travailler à l’élaboration et à la mise en œuvre de concordats et autres conventions du même genre.

S. : Qu’est-ce qu’il y a derrière la terminologie "nonce apostolique" ? Pourquoi ne vous appele-ton pas simplement ambassadeur comme les autres diplomates accrédités ?

Mgr V. R. : Les légats pontificaux exercent leur représentation selon deux modes. Auprès des Églises locales ou Etats et des gouvernements. Lorsque leur représentation s’exerce seulement auprès des églises locales, ils prennent la dénomination de délégués apostoliques. Lorsqu’une telle représentation, de nature religieuse et ecclésiale, se conjugue aussi avec la représentation diplomatique auprès des Etats et des gouvernements, ils reçoivent le titre de nonces. Le titre « nonce » est un terme antique qui vient du latin « Nuntius » et signifie « messager ». Le Saint Siège continue à utiliser ce titre pour désigner ses ambassadeurs. Nous ne devons pas oublier que la diplomatie du Saint-Siège est la plus antique du monde occidental. Déjà au IVème siècle, les Papes envoyaient leurs représentants auprès de la cour des empereurs de Constantinople. Plus tard, comme légats apostoliques auprès des rois médiévaux. Et par la suite, à partir du XVe siècle, comme nonces apostoliques résidents, quand se formèrent les Etats nationaux en Occident.

S. : Qu’est-ce qu’une nonciature apostolique ?

Mgr V. R. : La nonciature apostolique est une ambassade, l’ambassade du saint-siège où habite et travaillent la nonciature apostolique, le secrétaire de la nonciature apostolique et les collaborateurs locaux de la nonciature.

S. : Concrètement, quel est le quotidien du nonce que vous êtes ? Quels sont les services que compte la nonciature à Ouagadougou ?

Mgr V. R. : Je consacre la première partie de la matinée avant tout, à la prière, à la méditation et à la célébration de la sainte messe. De 9 heures jusqu’à 13 heures et de 15h 30 à 19 heures, je reste au bureau et je m’occupe de tout le travail ordinaire de la nonciature. Je coordonne le travail du secrétaire diplomatique et des collaborateurs locaux. Je reçois les évêques, les ambassadeurs, les autorités burkinabè, les prêtres, les religieux, religieuses et les laïcs qui demandent à me rencontrer. Nous répondons aux lettres, aux coups de téléphone, nous participons aux réunions du corps diplomatique et répondons aux convocations du gouvernement. Je lis les rapports et les correspondances qui arrivent des diocèses et des instituts religieux. Je lis les journaux pour m’informer de la situation du pays. Je reçois les documents du Saint-Siège qui doivent être transmis aux diocèses.

Je lis les demandes de subsides que les évêques envoient à la nonciature pour être transmises aux Œuvres pontificales missionnaires. Nous délivrons la note verbale aux prêtres, religieux et religieuses qui doivent se rendre à Rome pour motifs d’études, en vue de l’obtention du visa à l’ambassade d’Italie. Je prépare les homélies et les discours que je devrai prononcer à l’occasion des saintes messes ou des rencontres dans les diocèses ou dans les paroisses. Nous préparons les rapports que la nonciature apostolique transmet au saint-siège pour informer de la vie de l’Église ou de la situation sociale, religieuse et politique du pays. Au début de mon séjour au Burkina, presque deux dimanches sur quatre dans le mois, j’étais souvent hors de la nonciature. Ainsi, j’ai visité Koubri, Koupèla, Kaya, Ouahigouya, Bobo-Dioulasso, Manga etc. et quelques paroisses de l’archidiocèse de Ouagadougou, où j’ai présidé un certain nombre de célébrations : la Ste messe de la nuit de Noël, la Semaine Sainte, la fête des Saints Apôtres Pierre et Paul et bien d’autres célébrations de l’Église-Famille au Burkina.

Chaque année, je célèbre également la sainte messe à la prison de Ouagadougou (MACO). En 2008, après avoir béni un déjeuner pour 1400 détenus, j’ai visité les différents bâtiments de cette prison. A partir de 2009, à cause d’une intervention chirurgicale de hernie discale, j’ai été obligé de réduire mes déplacements sur les routes non bitumées du Burkina Faso. En dépit de cette situation, j’ai pris part à la grande célébration du pèlerinage national à Yagma et célébré des messes durant la semaine sainte dans des paroisses à Ouagadougou. J’ai présidé aussi l’installation des nouveaux archevêques de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, la consécration épiscopale du nouvel évêque de Manga, l’ordination de plus de 40 diacres au Grand séminaire Saint Jean-Baptiste et de 47 diacres au Grand séminaire Saint Pierre Claver à Koumi. En outre, comme ambassadeur, j’ai pris part à plusieurs rencontres avec le président du Faso, les ministres et les autres diplomates.

La nonciature apostolique, grâce à la générosité de plusieurs amis d’Italie, d’Espagne, du Mexique, de l’Irlande et de la Corée du Sud, suit personnellement plusieurs programmes de charité et de promotion humaine. Ainsi, elle a promu l’adoption de 59 enfants, soutenu la réalisation de 22 forages et de 60 000 personnes. Parmi ces forrages on compte 12 à Dori et 1 à Niamey. La nonciature apostolique a initié aussi la promotion de quelques œuvres de charité et de solidarité, à travers la distribution de céréales à des familles nécessiteuses et par la distribution de semences améliorées à des agriculteurs, de concert avec l’OCADES-CARITAS-Burkina. Elle a financé aussi la construction de 30 maisons pour des familles de personnes frappées par la lèpre et la construction d’un pavillon de pédiatrie au Centre médical Paul VI à Ouagadougou, qui entre 2010-2011, a soigné 12 000 enfants et hospitalisé 3 100 autres. La nonciature a financé aussi un Centre médical et social à Nouna, et donné des bourses d’études à 22 étudiants universitaires de l’USTA.

En outre, elle a fait parvenir à plusieurs centaines de familles catholiques, musulmanes et animistes etc. des vivres. Une goutte d’eau devant les grands besoins des Burkinabè, mais sans cette goutte, l’océan n’aurait pas le même goût (Mère Thérèse de Calcutta). En trois ans et demi, les aides offertes par la nonciature apostolique s’élèvent à 434 848 326 francs CFA. (cf. compte rendu annexe).

S. : Pour être nonce, faut-il forcément être évêque ou est-ce que le Pape peut confier cette charge à des laïcs ?

Mgr V. R. : Ceux qui représentent le Saint-Siège s’appellent représentants pontificaux, et cette appellation désigne les clercs, qui, de manière ordinaire, revêtent la dignité épiscopale et reçoivent du pontife romain la charge de le représenter, de manière stable, dans les diverses nations ou régions du monde. Un laïc peut représenter officiellement le Saint-Père dans une conférence internationale, comme cela a été le cas à Pékin où une femme a représenté le Saint-Siège durant la convention sur les femmes. Auparavant, le nonce qui s’occupait du Burkina résidait à Abidjan. Maintenant, il est sur place à Ouagadougou. Pourquoi ce changement ? L’Église du Burkina est très active et unie. Ce sont les évêques et le gouvernement qui ont demandé au Saint-Siège que le nonce apostolique réside à Ouagadougou. Le Saint-Père, voulant être représenté de manière stable au Burkina Faso, a décidé de nommer un nonce apostolique résident.

S. : Aujourd’hui, le Burkina est-il le seul pays que vous couvrez ou est-ce que la juridiction de votre nonciature s’étend à d’autres pays de la sous-région ?

Mgr V. R. : Le Saint-Père m’a nommé nonce apostolique au Burkina Faso et au Niger. Je le représente donc dans ces deux pays, même si j’ai ma résidence à Ouagadougou.

S. : En tant que représentant du Pape, dans l’imaginaire populaire, les gens croient que vous êtes le responsable des évêques de notre pays ou, en tout cas, celui à qui ils doivent rendre compte. Qu’en est-il exactement ?

Mgr V. R. : Le Motu proprio de Paul VI et le code de droit canonique synthétisent la mission du nonce apostolique. « Il n’est pas un observateur passif et pas plus un ambassadeur engagé seulement pour exécuter un dessein imposé de l’extérieur : par contre, il est le protagoniste actif, l’agent diligent d’une représentation que nous dirions totale, en tant que sa mission doit s’adapter ou plutôt être en lien immédiat avec celle du Pape, en s’ordonnant justement au service des pasteurs des Églises locales avec celui du Pasteur de l’Église universelle ».

Trois principes sous-tendent et justifient la mission du représentant pontifical : le premier principe est le charisme de Pierre, c’est-à-dire le ministère du Pape, comme centre et garantie de l’unité de l’Église, avec sa dimension missionnaire et œcuménique. Le pontife romain, comme successeur de Pierre, est le principe perpétuel et visible, le fondement de l’unité, tant des évêques que de l’ensemble des fidèles et a, par conséquent, comme fonction principale dans l’Église de tenir uni et indivisible le collège épiscopal. Ayant confié à son vicaire, le pouvoir des clés et l’ayant constitué comme pierre et fondement de son Église, le Pasteur éternel lui attribua aussi le mandat de confirmer ses propres frères (cf. Lc 22, 32) : ceci se réalise non seulement avec le mandat de les guider et les tenir unis en son Nom, mais aussi avec le mandat de les soutenir et les réconforter, certainement par sa parole, mais d’une façon ou d’une autre aussi, par sa présence.

Le deuxième principe est celui de la communion vivante à l’intérieur de l’Église, rendue plus visible par l’exercice de la collégialité, dans un mouvement ininterrompu d’échange vers le centre et à partir du centre vers la périphérie. Ce mouvement apporte à toutes les Églises locales, à tous et à chacun des pasteurs et des fidèles, la présence et le témoignage de ce trésor de vérité et de grâce dont le Christ a rendu son vicaire participant, dépositaire et dispensateur. La mission des représentants pontificaux est modelée sur la mission même du Pape. Nous lisons encore dans le Motu proprio que “L’activité du représentant pontifical apporte un service précieux, avant tout, aux évêques, aux prêtres, aux religieux et à tous les catholiques du lieu qui trouvent en lui soutien et tutelle, en tant que représentant d’une autorité supérieure, qui est à l’avantage de tous. Sa mission ne se superpose pas à l’exercice du pouvoir des évêques, ni le remplace ou l’entrave, mais il le respecte et il le favorise au mieux, il le soutient avec son conseil fraternel et discret.

Le Saint-Siège, en effet, a toujours considéré comme norme valide de gouvernement dans l’Église celle que notre prédécesseur, saint Grégoire le Grand, énonce ainsi : si nous ne respectons pas la juridiction de chaque évêque, nous créons nous-mêmes la confusion ; or nous devons sauvegarder l’ordre dans l’Église ». (Registrum epistolarum). Le troisième principe est celui de favoriser le mieux possible un rapport permanent et bénéfique avec les communautés civiles organisées de manière autonome en qui l’Église catholique s’est enracinée ou est présente. Et ceci non seulement en vertu du droit de légation active et passive qui appartient constitutionnellement et historiquement, à son chef et de la responsabilité qui en découle, mais aussi en harmonie avec la constitution pastorale du concile Vatican II Gaudium et Spes, avec le principe annoncé dans le message final du concile aux gouvernants : aucune dichotomie, donc, ni personnelle ni sociale.

S. : Quel est le processus de nomination d’un évêque, d’un archevêque, d’un cardinal et d’un pape ?

Mgr V. R. : Dans l’Église catholique il n’y a pas des mystères spécialement en ce qui concerne les nominations de la hiérarchie. Le code de droit canonique prévoit tout dans le moindre détail.

« Chaque fois qu’un évêque diocésain ou un évêque coadjuteur doit être nommé, il appartient au légat pontifical pour les trois noms à proposer au siège apostolique, de s’informer sur chacun et de communiquer au siège apostolique avec son propre avis, les suggestions du métropolitain et des suffragants de la province où se trouve le diocèse à pourvoir ou à laquelle il est rattaché, ainsi que du président de la conférence des évêques ; en outre, le légat pontifical entendra des membres du Collège des consulteurs et du chapitre cathédral, et, s’il le juge à propos, il demandera secrètement et séparément l’avis de quelques membres de l’un et l’autre clergé et de laïcs reconnus pour leur sagesse » (Can.377,3).

(Can. 364,4) En ce qui concerne la nomination des évêques, c’est le nonce apostolique qui doit transmettre au siège apostolique ou lui proposer les noms des candidats, ainsi que l’enquête concernant les sujets à promouvoir, selon les règles données par le siège apostolique.

Ensuite, après un examen auprès d’une Commission des Cardinaux membres de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples, qui donnera son avis sur les trois noms des candidats proposés par la nonciature apostolique, le dossier sera donné au Saint-Père qui, selon le Can. 377 - § 1, nomme librement les évêques, ou confirme ceux qui ont été légitimement élus.

Le nonce apostolique en trois ans et demi de présence au Burkina Faso a présenté au Saint-Père, le Terne de candidats pour la nomination de l’archevêque de Ouagadougou, l’évêque de Ouahigouya, l’archevêque de Bobo-Dioulasso et le nouvel évêque de Manga. Actuellement sont en cours de formation les Terne pour la nomination des Évêques de Gaoua, Fada N’Gourma et Tenkodogo. En 2012, il y aura d’autres Terne pour d’autres diocèses à pourvoir.

S. : Le second synode des évêques pour l’Afrique s’est tenu autour du thème : « L’Eglise en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix ». Quel est la teneur du message qu’il a adressé aux pays de l’Afrique ?

Mgr V. R. : L’Eglise en Afrique vient de vivre un important événement avec le synode à elle consacré qui s’est conclu le 25 octobre 2009 avec la messe célébrée par le Saint-Père, entouré de 215 pères synodaux. Dans son discours à la fin du repas de clôture le 24 octobre 2009, le Saint-Père a dit : « Le thème, en soi, représentait un défi difficile, avec deux dangers, je dirais. Le thème ‘‘Réconciliation, justice et paix’’ implique certainement une forte dimension politique, même s’il est évident que la réconciliation, la justice et la paix ne sont possibles, sans une profonde purification du cœur, sans un renouvellement de la pensée, une ‘‘metanoia’’, sans une nouveauté qui doit résulter justement de la rencontre avec Dieu. Mais même si cette dimension spirituelle est profonde et fondamentale, la dimension politique est aussi très réelle, parce que, sans réalisations politiques, ces nouveautés de l’Esprit ne se réalisent généralement pas. C’est pourquoi, la tentation pouvait être celle de donner une dimension politique au thème, de parler moins en qualité de pasteurs et plus comme hommes politiques, avec une compétence qui, ainsi, n’est pas la nôtre. L’autre danger a été – justement pour fuir cette tentation – de se retirer dans un monde purement spirituel, dans un monde abstrait et beau, mais qui n’est pas réaliste. Le discours d’un pasteur doit au contraire être réaliste, toucher la réalité, mais dans la perspective de Dieu et de sa Parole.

Cette médiation comporte donc d’une part, le fait d’être réellement en relation avec la réalité, attentif à parler de ce qui existe, et d’autre, à ne pas tomber dans des solutions techniquement politiques ; ceci veut dire indiquer une parole concrète, mais spirituelle. C’était le grand problème du synode, et il me semble que, grâce à Dieu, nous avons réussi à le résoudre, ce qui représente pour moi une source de gratitude, car l’élaboration du document post-synodal est ainsi beaucoup facilitée ».

Les Pères synodaux ont présenté 57 propositions qui seront utilisées par le Pape pour la préparation de l’exhortation post-synodale que le Pape remettra aux évêques de l’Afrique lors de sa visite au Benin du 18 au 20 novembre 2011 et nous souhaitons tous que les fruits de ce synode apportent les grâces d’un renouveau profond à l’Église en Afrique et à l’ensemble des sociétés africaines. Pour ma part, j’espère que ce synode donnera un nouvel élan pour une évangélisation toujours plus enracinée et pour évangéliser ceux qui ne connaissent pas encore le Christ, dans un esprit de dialogue, de respect mutuel et d’amour pour tous, sans distinction de peuple, race, tribu ou religion.

S. : A quel type de coopération peut-on s’attendre entre le Saint-Siège et le Burkina quand on sait que, souvent, les pays des autres représentants diplomatiques financent ici et là, des projets. Peut-on attendre ou espérer autant du Saint-Siège ?

La coopération du Saint-siège et de l’Église catholique n’est pas, pour commencer, une coopération technique et financière comme celle que plusieurs ambassades présentes à Ouagadougou offrent à l’Etat burkinabè. Notre coopération est de l’ordre spirituel et matériel, en même temps. Autrement dit, nous annonçons l’Évangile et nous sommes engagés pour la promotion des valeurs morales et spirituelles de tout homme et toute femme. Au même moment, nous réalisons des projets pour la promotion intégrale et le développement des Burkinabè. Par ailleurs, si on entend par coopération les financements de quelques projets, je peux vous dire que la coopération entre le Saint-siège et le Burkina Faso se fait à travers plusieurs canaux et directement avec chaque diocèse et communauté.

Avec tout le respect dû aux ONG et aux organisations internationales pour le grand travail qu’elles accomplissent en faveur des plus défavorisés, il faut dire que le Saint-siège et l’Église catholique ne sont pas une ONG ou une Organisation Internationale. Le Saint-siège et l’Eglise catholique ne font pas de la philanthropie ou de la « charité » dans le but de faire du prosélytisme. En conséquence, la mission de l’Eglise est de manifester, à travers la charité vécue, cet amour qui est Dieu lui-même.

Le Pape Benoît XVI, dans sa première encyclique « Deus caritas est », a voulu réaffirmer le caractère central du témoignage de la charité pour l’Eglise de notre temps. A travers ce témoignage, rendu visible dans la vie quotidienne de ses membres, l’Eglise rejoint des millions d’hommes et de femmes et leur rend possible de reconnaître et de percevoir l’amour de Dieu, qui est toujours proche de toute personne qui se trouve dans le besoin. Pour nous chrétiens, Dieu lui-même est la source de la charité, et la charité est entendue non pas seulement comme une vague philanthropie, mais comme don de soi, même jusqu’au sacrifice de sa propre vie en faveur des autres, à l’imitation de l’exemple de Jésus Christ. L’Eglise prolonge dans le temps et dans l’espace, la mission salvatrice du Christ : elle veut rejoindre tout être humain, mue par le désir que chaque individu parvienne à connaître que rien ne peut nous séparer de l’amour du Christ (Cf. Rm 8, 35) (Discours du Pape Benoît XVI aux participants à l’Assemblée générale de la Caritas Internationalis à l’occasion du 60ème Anniversaire de sa fondation, Rome 27 mai 2011).

Avant de continuer sur ce thème, je voudrais faire d’abord une clarification : le Vatican n’est pas le Saint-siège. Le Saint-siège est un sujet de droit international et a établi des relations diplomatiques avec 177 pays et 20 organisations internationales. Alors que le Vatican n’a de relations diplomatiques avec aucun Etat. Le Saint-siège ne poursuit pas des objectifs politiques ou économiques. Il s’agit sans doute, de diplomatie, mais bien particulière, dépouillée de menaces, de pressions, d’intentions secrètes, de rivalités, au service d’intérêts non pas divergents mais convergents, d’un dialogue ouvert et constructif. Mais quels sont les thèmes de ce dialogue entre le Saint-Siège et les États ?

Dans l’esprit de sa mission de service auprès des peuples divers, il s’agit des questions et des problèmes les plus brûlants de l’humanité. Par exemple : les droits à la liberté religieuse, qui sont ceux de Dieu et de la conscience humaine, les droits humains, la conscience de l’ordre et du progrès international, la justice et spécialement, la paix. Il faut le dire : parfois les raisons profondes des interventions du Saint-siège échappent au regard des observateurs superficiels, parce qu’elles naissent de motivations spirituelles et morales et parce qu’elles ne se confondent avec aucune action d’ordre temporel. Et c’est pour cela que ses interventions déconcertent ceux qui aimeraient les interpréter en fonction de critères politiques ou simplement les juger au collimateur des seuls intérêts nationaux. Revenant à votre question, je peux vous dire que beaucoup de projets de développement, de solidarité, d’éducation, de santé, sont financés directement ou indirectement, par le Saint-siège.

Par exemple, le Saint-siège, à travers les Œuvres pontificales missionnaires, finance beaucoup d’œuvres destinées à l’éducation et à l’évangélisation. Le Saint-siège, à travers la Fondation Jean-Paul II pour le Sahel, qui a célébré d’ailleurs son vingt-cinquième anniversaire de fondation, finance beaucoup d’œuvres de développement dans les pays du Sahel dont le Burkina Faso fait partie.

Le Saint-siège indirectement, à travers l’OCADES-Caritas-Burkina, finance beaucoup d’œuvres de développement, d’éducation, de santé dans tout le pays. Il y a aussi la louable et généreuse œuvre accomplie par le « Catholic relief service » des États-Unis d’Amérique, grâce à la charité des catholiques et à l’appui financier de l’Etat américain. Ce sont là des œuvres que tous les Burkinabè connaissent. En outre, beaucoup d’aides proviennent de paroisses ou de diocèses français, italiens, espagnols, américains, coréens, allemands… Je vous donne en annexe, un compte rendu sur l’œuvre de charité que l’Eglise catholique et le Saint-siège accomplissent chaque année au Burkina Faso, sans oublier que l’Église catholique a été la première Eglise qui est arrivée au Burkina Faso en 1900 et qui a promu depuis lors, l’évangélisation et la promotion intégrale de l’homme et de la femme.

Par ailleurs, j’aimerais rappeler ce que l’Eglise catholique et le Saint-siège apportent eux aussi, comme contribution à la promotion humaine de ce pays et de tout le continent. Le quotidien du Saint-siège, « L’Osservatore Romano » a publié dans son édition italienne du 27 janvier 2010, un article d’Alexander Douglas dans lequel le ministre britannique du développement international affirme que : « Un quart de toute l’assistance sanitaire en Afrique subsaharienne est offert par l’Eglise catholique et que les écoles catholiques fournissent à peu près douze millions de postes, donnant ainsi à beaucoup, des opportunités dans ce continent ». En outre, 27% de toute l’assistance Sida est offerte par l’Eglise catholique. Au Burkina Faso, au plan formel, il y a par exemple, le Centre des Pères camilliens, le CANDAF (Centre d’accueil Notre-Dame de Fatima).

Sur le plan de l’enseignement, selon des statistiques de 2008-2009, la participation de l’Eglise catholique au Burkina Faso s’évalue à 236 établissements, (contre 118 en 2006-2007), allant du préscolaire au supérieur, pour un total de 52.120 élèves (contre 46.924 en 2006-2007) dont 51,8% de filles.

En ce concerne par ailleurs les structures médicales, on en compte, toujours au Burkina, 104, réparties dans 11 diocèses où sont mobilisés 107 religieux et religieuses et 908 médecins et infirmiers, toutes confessions religieuses confondues, soit 12% de personnes consacrées, et où passent en moyenne 643 176 patients par an. Toutes ces structures bénéficient de l’appui de divers organismes ecclésiaux, même si l’apport de l’effort des communautés locales n’est pas négligeable et est même louable. Si vous voulez faire un calcul selon le compte rendu en annexe, on peut dire que le Saint-Siège et l’Église catholique aident tous et toutes les Burkinabè avec un apport qui va de 25 à 30 millions d’euros par an, c’est-à-dire, entre 16 398 925 000 et 19 678 710 000 francs CFA. Ces fonds sont le fruit de la charité des catholiques qui vivent dans les autres pays du monde et qui désirent partager avec les frères et sœurs burkinabè ce qu’ils ont et qui est aussi le fruit de leur amour (cf. annexe)

Les aides de l’Église catholique et du Saint-Siège sont utilisées dans le domaine de la santé, de l’éducation, de l’eau, du microcrédit, des adoptions d’enfants, des bourses d’études et pour les constructions d’églises. Il faut souligner que les aides qui arrivent directement ou indirectement du Saint-Siège, ne servent pas seulement aux catholiques, mais elles sont au bénéfice de tous les Burkinabè sans distinction de religion, parce que tous les hommes sont fils du même Dieu.

Il y a aujourd’hui un besoin de paix, et la paix est le fruit de la justice, du respect, du dialogue, de la fraternité. Le Saint-Siège et l’Église catholique doivent s’engager dans la défense et la promotion des droits et des libertés humains. « L’engagement de l’Église dans ce domaine correspond à sa mission religieuse et morale. L’Église défend avec vigueur, les droits de l’homme parce qu’elle les considère comme nécessaires à la reconnaissance qui doit être donnée à la dignité de la personne humaine, créée à l’image de Dieu et rachetée par le Christ ». (Jean Paul II, le 8 octobre 1988, Strasbourg, immeuble des Droits de l’homme). La foi chrétienne ne s’impose pas, mais se propose par la force du témoignage et de l’amour envers le plus pauvre, parce que tout être humain a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu qui est Amour.

S : Quel message avez-vous à adresser aux Burkinabè à l’occasion du double anniversaire du Pape Benoît XVI ?

MGR V. R. : Célébrer un anniversaire d’ordination sacerdotale et celui d’une élection pontificale, c’est célébrer la surabondante générosité de Dieu qui associe des hommes à sa mission, mais c’est célébrer aussi la fidélité de l’homme qui s’est laissé saisir par cette grâce. Je voudrais donc présenter, au nom des évêques et de tous les fidèles catholiques du Burkina-Niger, mes vives félicitations au Saint-Père pour sa fidélité à la grâce durant ses 60 ans de vie sacerdotale et durant ses 6 ans de pontificat. En rendant grâce pour les merveilles que le Seigneur accomplit à travers sa personne et son ministère, je Lui demande de le combler encore de la force de son Esprit pour conduire son Église dans la fidélité totale au Christ.

Pour terminer, je tiens à remercier le Journal Sidwaya et sa direction de m’avoir donné l’occasion de faire connaître la nonciature et le travail du nonce apostolique. Je souhaite vivement que par l’information au quotidien, vous puissiez contribuer largement et profondément au développement culturel et intellectuel de votre pays, gage de son développement économique et social aussi. Par ailleurs, je sais que ce temps-ci est la grande période des examens et concours pour nombre d’élèves. C’est un temps d’espérance et d’angoisse pour les enfants, pour les parents et pour les familles. Je souhaite à tous donc beaucoup de sérénité, beaucoup de courage et beaucoup de chance.

Interview réalisée

par Sylvestre SEREME

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Curriculum vitae de S.E. Mgr Vito Rallo

Mgr Vito Rallo a fréquenté l’école publique de ma ville et j’ai été élève au séminaire diocésain et au lycée public « Jean Jacques Adria » à Mazara del Vallo. Après les études supérieures, il a été envoyé à Rome comme élève au Grand séminaire pontifical romain et ensuite, au Séminaire pontifical de la Lombardie.

Il a fait des études de philosophie (1973-1975) et des études de théologie (1975-1978). Il a obtenu une Licence en théologie morale à l’Académie pontificale de Saint Alphose (1978-1980) et un Doctorat en droit canon et civil (1980-1987) à l’Université pontificale Saint Jean du Latran.

Ordonné prêtre le 1er avril 1979 à Mazara del Vallo, il a occupé successivement les postes ecclésiastiques suivants :

- Chancelier du diocèse de Mazara del Vallo ;

- Secrétaire du Conseil presbytéral ;

- Secrétaire du Collège des consulteurs diocésains ;

- Secrétaire du Conseil pour les affaires économiques ;

- Chanoine de la basilique cathédrale ;

- Assistant diocésain de l’action catholique, section des jeunes ;

- Fondateur et premier Recteur de l’église Sainte Claire à Mazara del Vallo ;

- Recteur de l’église Saint François et assistant du Tiers Ordre franciscain ;

- Conseiller ecclésiastique (1980-1984), puis président du comité urbain « Lu Fistinu di Santu Vitu » (1986) ;

- Professeur de religion au lycée public « Jean Jacques Adria » ;

- Professeur de théologie morale à l’Institut diocésain de théologie (1980-1986).

- Étudiant à l’Académie pontificale ecclésiastique à Rome, de 1986 à 1988, où il a obtenu le diplôme « de Universa Diplomatie » en 1988.

Après son entrée dans le corps diplomatique du Saint-Siège (20 février 1988), il a assumé les responsabilités suivantes :

1988-1990 : attaché et secrétaire de nonciature de 2ème classe en Corée du Sud ;

1990-1992 : secrétaire de nonciature de 2e classe au Sénégal, Mali, Cap-Vert, Guinée-Bissau et Mauritanie ;

1992-1995 : secrétaire de 1re classe au Mexique ;

1995-1999 : secrétaire de nonciature de 1re classe et conseiller de nonciature de 2e classe au Canada ;

1999-2000 : Conseiller de nonciature de 2e classe au Liban ;

2000-2004 : Conseiller de nonciature de 1re classe en Espagne ;

De 2004 au 12-6-2007 : Envoyé spécial, Observateur permanent du Saint-Siège auprès du Conseil de l’Europe (Strasbourg) ;

12-06-2008 : Archevêque titulaire d’Alba (de Numidie) et nonce apostolique au Burkina Faso et au Niger.


Décorations

- Le 15 juin 1992, membre de l’Académie Selinuntina à Mazara del Vallo ;

- Le 14 juillet 2003, a reçu le titre de commandant de l’Ordre d’Isabelle la Catholique en Espagne.

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Processus de nomination d’un évêque, d’un archevêque, d’un cardinal et d’un pape Les évêques en général

Can. 375 - 1. Les évêques qui, d’institution divine, succèdent aux apôtres par l’Esprit Saint qui leur est donné, sont constitués pasteurs dans l’Église pour être, eux-mêmes, maîtres de doctrine, prêtres du culte sacré et ministres de gouvernement.

2. Par la consécration épiscopale elle-même, les évêques reçoivent avec la charge de sanctifier, celles d’enseigner et de gouverner, mais en raison de leur nature, ils ne peuvent les exercer que dans la communion hiérarchique avec le chef et les membres du collège.

Can. 376 - Sont appelés diocésains, les évêques auxquels est confiée la charge d’un diocèse ; titulaires, les autres évêques.

Can. 377 - 1. Le pontife suprême nomme librement les évêques, ou il confirme ceux qui ont été légitimement élus.

2. Tous les trois ans au moins, les évêques d’une province ecclésiastique ou bien, là où les circonstances y invitent, les conférences des évêques dressent d’un commun accord et en secret, une liste de prêtres, même membres d’instituts de vie consacrée, les plus aptes à l’épiscopat, et ils la transmettent au siège apostolique, demeurant ferme le droit de chaque évêque de faire connaître séparément au siège apostolique le nom de prêtres qu’il estime dignes et idoines pour la charge épiscopale.

3. A moins de disposition autre légitimement établie, chaque fois qu’un évêque diocésain ou un évêque coadjuteur doit être nommé, il appartient au légat pontifical pour les trois noms à proposer au siège apostolique, de s’informer sur chacun et de communiquer au siège apostolique avec son propre avis les suggestions du métropolitain et des suffragants de la province où se trouve le diocèse à pourvoir ou à laquelle il est rattaché, ainsi que du président de la conférence des évêques ; en outre, le légat pontifical entendra des membres du Collège des consulteurs et du chapitre cathédral, et, s’il le juge à propos, il demandera secrètement et séparément l’avis de quelques membres de l’un et l’autre clergé et de laïcs reconnus pour leur sagesse.

A moins de disposition autre légitimement établie, l’évêque diocésain qui estime que son diocèse a besoin d’un auxiliaire proposera au siège apostolique une liste d’au moins trois prêtres les plus aptes à recevoir cet office.

5. Désormais, aucun droit ou privilège d’élection, de nomination, de présentation ou de désignation d’Évêque n’est accordé aux autorités civiles.

Can. 378 - 1. Pour l’idonéité à l’épiscopat, il est requis du candidat :

1- qu’il ait, à un degré élevé, une foi solide, de bonnes mœurs, la piété, le zèle des âmes, la sagesse, la prudence et les vertus humaines, et qu’il soit doué par ailleurs, des autres qualités qui le rendent capable d’accomplir l’office dont il s’agit ;

2 - qu’il jouisse d’une bonne renommée ;

3 - qu’il ait au moins trente-cinq ans ;

4 - qu’il soit prêtre depuis cinq ans au moins ;

5 - qu’il ait obtenu le doctorat ou au moins la licence d’Écritures Saintes, de théologie ou de droit canonique dans un institut d’études supérieures approuvé par le siège apostolique, ou qu’il soit au moins vraiment compétent en ces matières.

2. Le jugement définitif sur l’idonéité d’un sujet à promouvoir appartient au siège apostolique.

Can. 379 - A moins qu’il ne soit retenu par un empêchement légitime, celui qui est promu à l’épiscopat doit recevoir la consécration épiscopale dans les trois mois qui suivent la réception des lettres apostoliques et, en tout cas, avant la prise de possession de son office.

Can. 380 - Avant la prise de possession canonique de son office, celui qui est promu émettra sa profession de foi et prêtera serment de fidélité au siège apostolique selon la formule approuvée par celui-ci.

Can. 351-1. Pour la promotion au cardinalat, le pontife romain choisit librement des hommes qui sont constitués au moins dans l’ordre du presbytérat, remarquables par leur doctrine, leurs mœurs, leur piété et leur prudence dans la conduite des affaires ; ceux qui ne sont pas encore évêques doivent recevoir la consécration épiscopale.

2. Les cardinaux sont créés par décret du pontife romain de fait publié devant le Collège des cardinaux ; à partir de cette publication, ils sont tenus aux devoirs et jouissent des droits définis par la loi.

Can. 353 - 1. Les Cardinaux apportent leur aide aux Pasteurs Suprême de l’Église par une action collégiale surtout dans les consistoires où ils sont réunis sur l’ordre et sous la présidence du pontife romain ; les consistoires sont ordinaires ou extraordinaires.


Le pontife romain

Can. 331 - L’évêque de l’Église de Rome, en qui demeure la charge que le Seigneur a donnée d’une manière singulière, à Pierre, premier des apôtres, et qui doit être transmise à ses successeurs, est le chef du Collège des évêques, vicaire du Christ et pasteur de l’Église tout entière sur cette terre ; c’est pourquoi il possède dans l’Église, en vertu de sa charge, le pouvoir ordinaire, suprême, plénier, immédiat et universel qu’il peut toujours exercer librement.

L’élection du pape est décidée par les cardinaux réunis en conclave. C’est une forme d’élection qui remonte à l’an 1059, établie par un concile au Latran, convoqué par le Pape Nicolas II. L’élection se fait par vote secret à la majorité des deux tiers. Le conclave ne se réunit pas avant quinze jours et pas au-delà de vingt-deux jours après la mort du Pontife précédent. Pendant toute la durée du conclave, les cardinaux ne peuvent pas avoir de contacts avec l’extérieur. Pour les scrutins, on tient quatre votations par jour et leur résultat est signalé aux fidèles à l’extérieur par une fumée, noire, si négatif, blanche, si positif. Quiconque est mâle, baptisé, célibataire, peut être élu pape, quoique l’élection de quelqu’un qui n’ait pas été évêque soit rarement arrivée. S’il n’a pas encore reçu les ordres sacrés, ils lui sont conférés tout de suite et il est consacré évêque. Les règles en vigueur pour le siège vacant, pour le déroulement du conclave et pour l’élection du nouveau pape ont été promulguées dans la constitution apostolique « Univers Dominici Gregis » par le Pape Jean-Paul II en 1996.

Par un Motu proprio du 26 juin 2007, le Pape Benoît XVI a établi que la majorité nécessaire pour l’élection du pape doit être des deux tiers des votants pour tous les scrutins et qu’à partir du treizième jour du conclave, on doit procéder au ballottage entre les deux cardinaux qui ont eu le plus de voix au dernier scrutin. Mais on maintient toujours la majorité des deux tiers pour la validité de l’élection. Ces deux cardinaux perdent le droit de vote. Ainsi a été abolie la règle établie par le Pape Jean-Paul II, qui prévoyait une réduction du quorum à la majorité absolue des votants à partir du trente-quatrième scrutin ou du trente-cinquième, si on avait aussi voté le jour de l’ouverture du conclave.

Can. 332 - 1. Le pontife romain obtient le pouvoir plénier et suprême dans l’Église par l’élection légitime acceptée par lui, conjointement à la consécration épiscopale. C’est pourquoi, l’élu au pontificat suprême revêtu du caractère épiscopal obtient ce pouvoir, dès le moment de son acceptation. Et si l’élu n’a pas le caractère épiscopal, il sera ordonné aussitôt évêque.

2. S’il arrive que le pontife romain renonce à sa charge, il est requis pour la validité que la renonciation soit faite librement et qu’elle soit dûment manifestée, mais non pas qu’elle soit acceptée par qui que ce soit.

Can. 333 - 1. En vertu de sa charge, non seulement le pontife romain possède le pouvoir sur l’Église toute entière, mais il obtient aussi sur toutes les Églises particulières et leurs regroupements la primauté du pouvoir ordinaire par laquelle est à la fois affermi et garanti le pouvoir propre ordinaire et immédiat que les Évêques possèdent sur les Églises particulières confiées à leur soin.

2. Dans l’exercice da sa charge de pasteur suprême de l’Église, le pontife romain est toujours en lien de communion avec les autres évêques, ainsi qu’avec l’Église toute, entière ; il a cependant le droit, selon les besoins de l’Église, de déterminer la façon personnelle ou collégiale, d’exercer cette charge.

3. Contre une sentence ou un décret du pontife romain, il n’y a ni appel ni recours.

Can. 334 - Les évêques assistent le pontife romain dans l’exercice de sa charge en lui apportant leur collaboration sous diverses formes, entre autres, celle du synode des évêques. Il est aidé en outre, des Pères cardinaux, ainsi que d’autres personnes et par diverses institutions selon les besoins du moment ; toutes ces personnes et institutions remplissent en son nom et sous son autorité, la tâche qui leur est confiée pour le bien de toutes les Églises, selon les règles définies par le droit.

Can. 335 - Quand le siège de Rome devient vacant ou totalement empêché, rien ne doit être innové dans le gouvernement de l’Église toute entière ; les lois spéciales portées pour ces circonstances seront alors observées.

Can. 336 - Le Collège des évêques dont le chef est le pontife suprême et dont les évêques sont les membres en vertu de la consécration sacramentelle et par la communion hiérarchique entre le chef et les membres du Collège, et dans lequel se perpétue le corps apostolique, est lui aussi en union avec son chef et jamais sans lui, sujet du pouvoir suprême et plénier sur l’Église toute entière.

Sidwaya



Vos commentaires

  • Le 29 juin 2011 à 10:32, par Général Galland En réponse à : Mgr Vito Rallo, nonce apostolique au Burkina et au Niger : "La nonciature apostolique est une ambassade"

    Je connais une personne qui a été dans une congrégation religieuse (Frères des Ecoles Chrétiennes) pendant 15 ans. La personne a quitté la congrégation et réclame sa CNSS. Il parait que les Frères ne sont pas déclarés à la caisse à cause des conditions de la vie religieuse. Comment comprendre que les Frères des Ecoles Chrétiennes Français sont déclarées à la caisse de sécurité sociale depuis 1959, tandis que les Frères Burkinabè ne le sont pas. Les Frères français sont soumis au droit canon et aux constitutions des frères au même titre que les Frères Burkinabè.
    Des rumeurs dans les coulisses disent que la raison est que les Frères Français qui dirigeaient les Frères au Burkina ne voulaient déclarer les noirs. Si tel est le cas comment se fait-il depuis 30 ans que les noirs sont aux commandes, ils n’ont pas régularisé la situation.
    Selon le droit du travail Burkinabè tout travailleur doit être déclaré à la caisse. Et il n’y a aucun texte qui autorise les congrégations à ne pas déclarer les membres à la CNSS.
    Je ne suis pas religieux mais je veux comprendre.

    • Le 29 juin 2011 à 11:26, par 77 En réponse à : Mgr Vito Rallo, nonce apostolique au Burkina et au Niger : "La nonciature apostolique est une ambassade"

      Général Galland, demandez à cet ex-FEC (Frères des Ecoles Chrétiennes) de déposer une plainte avec son certificat de prise de service chez les FEC. C’est bien la comparaison, mais c’est mieux de connaître les particularités de chaque groupe. Tout n’est pas rose chez les FEC, mais il est bien de connaître leur organisation et formation interne.

      Avant que votre ex-FEC ne prononce des voeux, qui avaient en charge les frais de sa formation depuis son juvénat. S’il a passé quinze ans chez les FEC, il a dû prononcer des voeux et donc des voeux perpétuels ; quelle est la nature des voeux prononcer.
      Vous parlez des FEC en France, pourquoi ne pas évoquer les réalités de la société française. Au Burkina Faso, quand un FEC est malade qui prend en charge ses soins ?
      A mon humble avis, je pense que les FEC vivent en communauté et toute communauté à son organisation, son fonctionnement. Elle s’adapte à l’évolution du temps sans pour autant renoncer à ses valeurs intrinsèques.
      Si un FEC veut avoir un bulletin de salaire étant chez les FEC, je pense qu’il s’est trompé de congrégation.

      • Le 29 juin 2011 à 18:51, par Sarkozy Ier En réponse à : Mgr Vito Rallo, nonce apostolique au Burkina et au Niger : "La nonciature apostolique est une ambassade"

        Pour qu’il y ai contrat de travail, voici les éléments d’appréciation. le contrat de travail :
        1. C’est un contrat bilatéral et synallagmatique : En ce sens qu’il produit des obligations réciproques interdépendantes pour les parties. En l’espèce, le travailleur fournit la prestation de service et en contrepartie l’employeur lui verse une rémunération qui est le salaire (salarium = sel). On a alors en relation « Travail-salaire » et inversement « pas de travail pas de salaire.
        2. C’est un contrat dominé par le lien de subordination : Induit par le fait que le travailleur est sous la direction et l’autorité de l’employeur. Il se crée ainsi un lien de subordination qui confère à l’employeur le droit de donner des ordres, des instructions et le cas échéant, d’infliger des sanctions disciplinaires.
        3. Du lien de subordination découle le caractère personnel des obligations du travailleur : Pour ce dernier, le contrat est conclu intuitu personae c’est-à-dire que c’est le travailleur lui même qui doit exécuter le travail. Il ne peut pas en cas d’indisponibilité, le faire exécuter par quelqu’un d’autre.
        4. C’est un contrat à titre onéreux : Il faut qu’une rémunération ait été consentie qui peut être un salaire en espèces ou en nature. Cependant, le fait qu’aucune rémunération n’a été stipulée ne signifie pas qu’il n’y a pas de contrat de travail. Il appartient au juge de restituer au contrat sa véritable qualification et, s’il y a contrat de travail, de condamner le co-contractant reconnu comme étant l’employeur à verser une rémunération et même des dommages et intérêts.

        Le fait que les frères travaillent jour et nuit pour la congrégation, cela ne constitue-t-il un contrat de travail. En plus les formations sont commandées par la congrégation, c’est donc du travail.
        Si les Frères ne sont pas considérés comme des travailleurs, les Frères Français le sont. Ne font-ils pas le même boulot ?

        Je voudrais demander un renseignement à Monsieur 77.
        Qui paie la formation des Frères Français du juvenat aux études supérieures, n’est pas la communauté ? Comment se fait-il qu’ils sont déclarés à la caisse et la Frères Burkinabè ?
        Qui paie les soins des Frères Français quand ils sont malades ? N’est-ce pas la communauté ? Comment se fait-il qu’ils soient déclarés à la caisse et pas les Frères Burkinabè ?
        Les Frères Français ont-ils des bulletins de salaires pour être déclarés à la caisse ?

      • Le 29 juin 2011 à 23:36, par ricarno En réponse à : Mgr Vito Rallo, nonce apostolique au Burkina et au Niger : "La nonciature apostolique est une ambassade"

        77 j’apprécie ta façon de voir les choses, chapeau bas pour cette réflexion !!!

    • Le 29 juin 2011 à 19:10, par Santa Maria En réponse à : Déclaration des religieux à la CNSS

      Général Galland dit à ton ex-frère de ne pas commettre l’erreur de porter une plainte contre ces hommes de Dieu de l’Eglise catholique. Les conséquences lui pourraientt être fatales.
      Souvenez-vous que quand le cardinal Paul Zoungrana avait dit qu’il ne pouvait pas aller négocier avec Thomas Sankara et sa clique parce que ce sont des délinquants, la suite ne s’est pas attendre. On la connaît. Quand le Blaiso tout puissant à oser fouler au pied les recommandations du collège des sages présidé par un évêque de l’Eglise catholique et qu’il ait poussé l’affront jusqu’à ignorer l’appel lancé par les évêques de ne pas modifier l’article 37, la suite on la connait : une mutinerie de militaires jusque dans son palais. Comme quoi, ne se moque pas de ces évêques.
      Qui est ce petit ex-frère qui veut s’attaquer à la toute puissance Eglise Catholique. Je crois qu’il est infiniment minuscule pour le faire. C’est parce qu’il a encore un petit à manger qu’il pête. On verra quant il n’aura plus de boulot. Qu’il s’attaque à l’Eglise catholique, même en Enfer, il n’aura plus de travail.
      Bon attendeur salut.

  • Le 29 juin 2011 à 19:48, par Raymond En réponse à : Mgr Vito Rallo, nonce apostolique au Burkina et au Niger : "La nonciature apostolique est une ambassade"

    Un grand merci frère , bien repondu.

  • Le 1er juillet 2011 à 11:16, par Sarkozy Ier En réponse à : Mgr Vito Rallo, nonce apostolique au Burkina et au Niger : "La nonciature apostolique est une ambassade"

    Je ne suis pas religieux mais je souhaite que Monsieur 77 m’éclaire un peu.
    Qui paie la formation des Frères Français, n’est pas la communauté ? Comment se fait-il qu’eux sont déclarés à la caisse ?
    Qui paie les soins des Frères Français ? N’est-ce pas la communauté ? Comment se fait-il qu’eux sont déclaré à la caisse ?
    La congrégation est venue de la France au Burkina, les Français sont déclarés et les Burkinabè non Ou bien les Frères Burkinabè sont plus royalistes que le roi.
    C’est peut-être ça aussi le noire.

  • Le 1er juillet 2011 à 11:20, par Santa Maria En réponse à : Mgr Vito Rallo, nonce apostolique au Burkina et au Niger : "La nonciature apostolique est une ambassade"

    J’avais oublié une chose : en quoi déclarer des personnes à la CNSS est contre des valeurs intrinsèques de la vie religieuse. Il paraît qu’il y a des congrégations au Burkina où les membres sont déclarés à la CNSS.

  • Le 1er juillet 2011 à 11:48, par Ancien religieux En réponse à : Déclaration des religieux à la CNSS

    Comme Monsieur Général Galland a levé le lievre, on le poursuivre ensemble.
    Je suis entré dans une congrégation lorsque j’avais 20 ans et quand j’y sortais j’avais 40 ans. Lorsque je quittais ma congrégation, le supérieur m’a remis (cent mille) 100 000 F CFA. C’est tout ce que j’avais pour chercher du travaile et me nourrir. Mes parents sont paysans, pour qu’ils m’aident, cela était difficile. Quant à quelques oncles ou Frères, ils me couvraient d’insultes sous prétexte que j’ai fait la honte de la famille. Néanmoins, il s’en est trouvé quelques amis qui m’aidaient de temps en temps. Pendant un an j’ai vecu comme un mendiant avant d’avoir un travail. Rejeté par ma famille, sans ressources. Certains membres de ma ancienne congrégation sont allé dire à un de mes oncles que : votre fils, c’est l’alcool et les femmes. Aujourd’hui, je travaille, je ne bois plus, et je me demande si ce n’est pas la pression à l’intérieure de la communauté qui me faisait boire. Quant au problème de femme, quel mal y a-t-il à aimer une femme. N’est-elle pas une créature de Dieu. Moi, au moins j’ai eu le courage d’assumer mon choix. Les chrétiens Burkinabè savent ce qui s’y passent.
    J’ai commencé à travailler à 41 ans. si je prends ma retraite à 60 ans, je vais me retrouver avec moins de 30% de mon salaire qui actuellement de 150 000 F Brute. en un mot je n’aurai pas plus de 60 000 F par mois avec des enfants en bas âge. ça veut dire je finirai ma vie dans la misère pour avoir servi Dieu. Est-ce normal ?
    Quand vous quitté une congrégation vous n’avez droit à rien.
    Je me pose cas même des questions : les Frères Français sont déclarés à la caisse de sécurité sociale et pas les Burkinabè. Durant tout le temps que j’étais religieux, je n’avais pas refléchis à ce problème.
    Est-ce une manière de dissuader ceux qui veulent quitter la congrégation.
    J

  • Le 18 juillet 2011 à 19:14, par Général Galland En réponse à : Mgr Vito Rallo, nonce apostolique au Burkina et au Niger : "La nonciature apostolique est une ambassade"

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