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Avenue Joseph-Ouédraogo : « Si goudron ne passe pas, l’homme ne passe pas »

mardi 14 juin 2011.

 

Les riverains de l’avenue Joseph-Ouédraogo ont érigé des barricades sur toute la voie dans la journée d’hier lundi 13 juin 2011. Objectif : exiger des autorités compétentes le bitumage et l’éclairage de la route.

Ce tronçon qui va de l’échangeur de l’Ouest pour rallier l’avenue Bassawarga à hauteur du lycée Saint-Joseph était donc obstrué hier matin. D’habitude décriée à cause des nids-de-poule qui le parsèment, cette fois-ci, la voie a été rendue impraticable par la population. Les obstacles : barres de fer, branches d’arbres, déchets domestiques, incendies de pneus. Au secteur n°08, derrière le lycée Mixte de Goughin d’où est parti le mouvement, il n’y avait pas de leader. Les uns apportaient de quoi barricader, les autres réprimandaient les usagers qui tentaient de forcer le passage. Ils parlaient tous et de tout à la fois.

Néanmoins, un des riverains, Judicaël Ilboudo s’est proposé de nous servir de guide après avoir manifesté son mécontentement : « Nous ne sommes pas contents. Chaque année des topographes viennent faire des inspections et puis plus rien. Pourtant sur cette voie, il y a, entre autres, une maternité, l’ancienne mairie, la Direction régionale des enseignements supérieur, et le Centre d’études et de formation intégrée des sourds-muets ».

Si le bitumage de l’avenue Joseph-Ouédraogo est la principale revendication, le ras-le-bol des manifestants est venu suite à la pluie du samedi 11 juin 2011. Cette pluie a provoqué une inondation dans le quartier par un fossé aménagé pour les travaux de bitumage de la voie qui relie l’échangeur de l’Ouest au rond-point de la Patte-d’Oie. Du coté de l’entreprise, SOGEA-SATOM incriminée, on a dit ne pas être au courant de cette revendication des riverains.

Le responsable du chantier en réunion de travail, le Chargé du génie civil caniveaux, Kinda Idrissa, nous dira que la source en question de l’inondation est un ancien caniveau qu’ils ont curé et agrandi pour dévier plus d’eau de pluie. « Ils s’attendaient à une canalisation bien aménagée, mais comme ce n’est pas le cas, c’est peut-être pour cela qu’ils expriment leur mécontentement », a-t-il expliqué cette saute d’humeur.

Chez les riverains, c’est la consternation après le passage des eaux : deux personnes auraient été emportées à leurs dires. L’école Gounghin sud et le lycée Mixte ont perdu une partie de leur clôture. Idem pour certaines habitations. Au centre chrétien ELIM, les ordinateurs et les fournitures de bureau ont été noyés.

Les "demandeurs de bitume" ont dit avoir reçu il y a quelques jours le ministre des Infrastructures et du Désenclavement qui a estimé le coût des travaux à plus de trois milliards de FCFA. Le budget actuel de l’Etat ne pouvant pas l’honorer cette année, il leur avait donné rendez-vous pour 2012. A quand donc la levée des barrières ? Réponse d’un groupe de jeunes s’apprêtant à grossir le nombre des barrages : « Si goudron ne passe pas, l’homme ne passe pas ».

Moumouni Simporé (Stagiaire)

L’Observateur Paalga



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