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ARRONDISSEMENT DE BOULMIOUGOU : Les résidents de Zongo mettent en garde le maire intérimaire

vendredi 10 juin 2011.

 

Le jeudi 2 juin 2011, les résidents de Zongo, notamment ceux des zones 9, 12, 14, 15, 16 et 17 de l’arrondissement de Boulmiougou, ont tenu une assemblée générale dans ladite localité. Leur objectif était, selon eux, de mettre en garde le maire intérimaire, Joani Ouédraogo, sur des éventuelles malversations dans les attributions des parcelles et d’inviter la population à rester vigilante et mobilisée.

Micro en main, arrêté au milieu d’une foule immense, le représentant des manifestants, Nestor Zongo, tente d’expliquer à la population les raisons de leur convocation le jeudi 2 juin 2011 : "Je vous ai demandé de vous réunir ce matin pour vous faire part de certaines informations concernant nos parcelles. Nous avons été reçus par le maire intérimaire Joani Ouédraogo la semaine dernière. Après l’exposé de nos problèmes que vous connaissez tous ici, celui-ci nous a fait comprendre qu’il n’était pas au courant des malversations commises par le maire suspendu, Séraphine Ouédraogo.

Chose que nous trouvons bizarre. En plus, il nous a demandé, après nous avoir rassurés que nous aurons nos parcelles, s’il y a assez de parcelles sur le terrain. Donc, vous comprenez un peu ce que cela signifie." "Ce n’est pas possible, comment le maire intérimaire, qui était premier adjoint au maire suspendu, peut tenir de tels propos ?", disaient les uns et les autres dans la foule. Et les supputations vont bon train. C’est dans ce brouhaha que le porte-parole reprend : "Nous pensons que la suspension de madame le maire, Séraphine Ouédraogo, et la nomination de son premier adjoint, Joani Ouédraogo, en tant qu’intérimaire, ne sont pas les solutions à la crise que traverse notre arrondissement.

Nous estimons que les autorités doivent suspendre toute l’équipe qui a travaillé avec Séraphine parce qu’ils sont tous des complices. Ce qui fait que nous ne faisons aucune confiance au maire actuel et à son équipe. Nous vous avons invités ce matin pour vous demander d’être vigilants et également faire savoir au maire intérimaire que le vent qui a emporté Séraphine Ouédraogo peut également le balayer s’il n’y prend garde." "Bravo, c’est bien dit. Il faut qu’il résolve nos problèmes sinon lui aussi va partir", murmurait la foule. A sa suite, le représentant de la zone 12, Dieudonné Zampédré prend la parole pour demander aux autorités de créer une commission spéciale qui se chargera du lotissement à Boulmiougou. "Sinon les problèmes demeureront toujours puisque les maires chercheront toujours à vendre les parcelles pour se remplir les poches et construire des châteaux", a-t-il dit.

"Nous voulons nos parcelles et rien d’autre. C’est ce que nous sommes venus dire au maire intérimaire ce matin. `Pouvez-vous comprendre qu’on réside dans une zone pendant plus de 15 ans et qu’on ne puisse pas avoir de parcelles ? En tout cas, notre message de ce matin est clair : nous voulons nos parcelles", a affirmé Relwendé Nikiema, représentant de la zone 16. C’est sur ces notes que les manifestants se sont quittés aux environs de 11h, le jeudi 2 juin 2011. Beaucoup semblaient, en quittant les lieux, se poser la question de savoir si réellement ils auront leurs parcelles parce que cela fait la énième fois qu’ils tiennent ce genre d’assemblée. "J’espère que cette fois-ci nous serons entendus même si les lotissements sont suspendus", a conclu Nestor Zongo.

Yannick SANKARA

Le Pays