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Blaise Compaoré et Gilbert Djindiéré : Cure de jouvance à Bobo

jeudi 9 juin 2011.

 

L’expédition pacificatrice contre les mutins de la 2e région militaire à Bobo-Dioulasso, intervenue le 3 juin courant, est achevée. Mais les opérations de ratissage se poursuivent. C’est ainsi que, de 57 arrêtés dès la fin de l’intervention, on en est aujourd’hui à presque une centaine de mutins fuyards qui ont été alpagués.
On ne cessera jamais de le dire, si les cadences repétées des armes avaient bénéficié au départ d’une certaine sympathie des populations parce qu’elles sont venues rappeler à des gouvernants devenus des crésus tropicaux et dont l’arrogance le disputait à l’insouciance qu’ils ne sont pas sortis de la cuisse de Jupiter, la suite a produit l’effet inverse.

Car, les pillages, vols, viols et ratonnades ont fini par cristalliser sur ces mutins incompréhension, colère, indignation et rejet ; d’où un soulagement après le recadrage bobolais, qui s’apparente à une œuvre de salubrité publique.

Dans cette affaire de mutinerite, de nombreuses personnalités ont obtenu une sorte de cure de jouvence au premier rang desquelles Gilbert Diendéré, chef d’état-major particulier du chef de l’Etat et patron du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). "Golf" a codirigé les opérations avec le chef d’état-major général des armées, le général Nabéré Honoré Traoré.

Tout le monde l’aura remarqué, la silhouette spartiate et familière du général Diendéré était présente sur le tube cathodique et, constat quasi inédit, il a donné quelques interviews. Pour quelqu’un dont les paroles sont rarissimes, car exceptés lors des vœux de nouvel an ou à l’occasion de grands sommets, où il coiffe la commission sécurité et où l’homme s’exprime, il est habituellement muet comme une carpe. De telles sorties après des événements qui ont secoué la République peuvent donc être interprétées comme une reprise en main graduelle des choses.

A l’évidence, l’homme semble boire du petit lait et il y a de quoi, car, le 14 avril dernier, il a échappé de peu à la roquette de ses propres hommes, les éléments RSP.

Du reste, à mots couverts ou directs, ils sont nombreux, les Burkinabè à s’étonner de son maintien à son poste malgré la valse des bérets rouges. C’est qu’un Gilbert Diendéré n’est pas n’importe qui, puisqu’il semble incontournable dans le puzzle sécuritaire de Blaise Compaoré, et d’aucuns diraient même qu’un pacte lie ces 2 compagnons d’armes qui cheminent ensemble depuis un quart de siècle.

Politiquement également, s’il y a quelqu’un d’autre qui sort ragaillardi de cette équipée bobolaise, c’est bien le président du Faso, ministre de la Défense et chef suprême des armées. Par le truchement de la communication, le chef de l’Etat redore son blason ; d’ailleurs les réseaux de communicants de Kosyam n’ont pas dû chômer ces derniers temps en serinant la fin de la récréation sifflée par Blaise Compaoré.

Contesté par les militaires, ceux-là mêmes qui font sa force, et chahuté par la classe politique, dont certains réclament son départ inconditionnel, le président du Faso était dans le creux de la vague. L’image d’un Blaise Compaoré, autre guest star à l’investiture d’ADO, très ovationné mais au visage resté impassible, est encore sur les rétines. L’homme était physiquement présent à la Fondation Félix Houphouët-Boigny le 21 mai 2011, mais son esprit était au Burkina Faso, notamment dans les casernes en rébellion. Dix jours plus tard, les mutins de Bobo lui donneront raison, puisque la ville de Sya était en état de siège.

En réduisant cette insurrection à néant, Blaise semble réaffirmer de nouveau son autorité, mais attention ! La suite de la crise militaro-civile dépend désormais de son comportement : va-t-il maintenir le statu quo sur le sort de l’article 37, c’est-à-dire accepter qu’on lui prête toujours l’intention de charcuter ledit article ?

Va-t-il mettre fin à ce suspense en écoutant la clameur de désapprobation relative à son maintien à Kosyam après 2015 ? Toutes ces choses sont la preuve que tout est volatile en politique. Il faut souhaiter surtout que le virage vertueux amorcé à la faveur de ces 4 mois de tambouille soit maintenu, qu’il accouche d’un Faso qui fera un bond qualitatif.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga



Vos commentaires

  • Le 9 juin 2011 à 07:25, par KOHOLE En réponse à : Blaise Compaoré et Gilbert Djindiéré : Cure de jouvance à Bobo

    Grogne généralisé au Faso : un signal d’alerte à ne pas minimiser.
    La grogne généralisée qui se produit actuellement au Faso devrait être un signal d’alerte rouge des gouvernants susceptible de les amener à s’arrêter un moment, à faire leur propre autocritique pour en tirer des leçons qui puissent leur permettre de s’améliorer pour l’avenir. Un constat très significatif mérite cependant d’être souligné : au Faso, les services Étatiques et semi-étatiques payent mieux leur travailleurs qu’une bien grande partie des services privés. Une enquête bien diligentée dans ce sens pourrait confirmer ce constat. Quel paradoxe ? Le cas des travailleurs de certaines unités privées telles les boulangeries, les écoles privés d’enseignement scolaires, les maisons de commerce, les cliniques, les supermarchés, les hôtels, etc. n’est plus à démontrer. Je connais certaines ONG qui octroient des salaires aux nationaux Burkinabè très largement en dessous des normes requis et des montants versés aux nationaux des pays environnants. Les salaires sont très bas au Faso à tel enseigne que l’on se demande si les décideurs de ce pays ne sont pas de mèche avec ces structures et sociétés privées, soit à titre d’actionnaire ou des gens vendus, au regard du comportement d’inertie et de silence dont ils font preuve. Faites le tour des sociétés privées et ONG et essayer de compter celles qui respectent les textes en matière de paiement des salaires ; vous serez déçus. L’un des remèdes à cette grogne serait de revoir les textes en la matière qui pourtant existe, et de veiller à ce qu’ils soient appliqués. Pour que l’économie d’un pays prenne son envol, l’Etat doit veiller à ce que les travailleurs soient bien payes. Et plus les salaires sont intéressants, plus les familles sont mieux protégées et plus le commerce qui est à la base de l’économie se relève, et la grogne diminue, la paix sociale s’installe, la confiance des investissements voit le jour. La question des salaires constitue un élément très déterminent à prioriser et harmoniser. Il faut faire en sorte que le droit prenne le dessus sur l’informel, le favoritisme, l’affairisme. Qui parle de démocratie, parle d’abord du droit en premier. Il ne faut donc pas minimiser le contexte actuel généralisé de soulèvements des couches marginalisées au Faso. Il faut peut-être commencer par harmoniser les salaires pour faire régner le droit et réduire le niveau actuel de la grogne sociale.

    Que Dieu bénisse le Burkina Faso.

    • Le 9 juin 2011 à 13:54, par le veridique En réponse à : Blaise Compaoré et Gilbert Djindiéré : Cure de jouvance à Bobo

      mon ami kohole je suis entièrement d’accord avec vous le contrôle des salaires dans le privé c’est le travail des inspecteurs et controleurs du travail. mais malheuresement on se demande s’ils font leur travil oubien ce sont leurs superieurs qui bloquent leur rapports de contrôle. on compte sur le grand et dynamique ministre soungalo pourqu’il sevisse et que le droit du travail soit appliqué dans le privé

  • Le 9 juin 2011 à 10:00, par Taampouka de FUNES En réponse à : Blaise Compaoré et Gilbert Djindiéré : Cure de jouvance à Bobo

    Vous deux savez réellement où vous nous mener. A propos mon cher Gilbert, si on te demandais de proposer une dame pour succéder à Blaise, à qui penseras-tu ? Haha, je vois. Moi aussi je pense qu’elle le peut. Pas parce que c’est la tienne mais, sincèrement l’Honorable est une Présidente toute faite.

  • Le 9 juin 2011 à 12:06, par SAM En réponse à : Blaise Compaoré et Gilbert Djindiéré : Cure de jouvance à Bobo

    je suis d’accord avec kohole car on se demande souvent si ce silence du gouvernement là-dessus n’a pas été acheté par ces sociétés. On ns parle tous les jrs de controle de l’Etat. Ce contrôle ne concerne pas ttes les sociétés ou bien les contrôleurs ne voient pas claires. Et ce qui m’enerve plus c’est que c’est des sociétés d’étrangers qui exploitent nos pauvres parents et nos dirigents conditionnent cela. ça fait pitié. Dieu sauves-nous.

  • Le 9 juin 2011 à 12:16, par Ben En réponse à : Blaise Compaoré et Gilbert Djindiéré : Cure de jouvance à Bobo

    Pour rendre l’espoir aux Burkinabè, il faut aujourd’hui prendre le risque de leur dire la vérité, de leur proposer une vision politique de leur avenir et de celui du Burkina Faso.

  • Le 9 juin 2011 à 12:20, par Bakaridjan En réponse à : Blaise Compaoré et Gilbert Djindiéré : Cure de jouvance à Bobo

    Si les militaires savaient que les armes sans la légitimité populaire ne servaient pas.
    A force d’ignorer cette verité ils ont contribué a mettre la population sur leur dos. Et voici qu’on vient de choisir entre un régime imparfait et des militaires voyous.
    On est pas partant pour un pouvoir clanique, famillial certes, mais entre ce dernier et la barbarie des voyous de militaires le choix est sans équivoque.
    La leçon à retenir est que le crépitement seul des armes ne suffisent plus à prôner le changement.
    Quelqu’un avait dit dans ce forum que quand les Burkinabé imitent, ils imitent mal et il n’a pas eu tord. En Tunisie et Egypte c’est main dans la main, entre civile et corps habillés, que le changement s’est effectué.
    Ici nops ecervelés de militaires n’ont pas compris cela. Dommage qu’on nous oblige à choisir Blaise. Cette bande d’ignare saura maintenant que le pouvoir, le vrai, n’est celui des armes, mais un emanation du peuple.

  • Le 9 juin 2011 à 13:26, par Yelwingtiim En réponse à : Blaise Compaoré et Gilbert Djindiéré : Cure de jouvance à Bobo

    Bonjour,
    M. SAM, je comprends votre désarroi ! mais sachez que ce Pouvoir en place que beaucoup ne loupe pas l’occasion de crier le mérite,s’est éternisé grâce à l’appui inconditionnel de ces sociétés contre le silence des dirigeants.
    Cependant, nous sommes dans un monde capitaliste et c’est le profit qui guide les affaires.Au Faso,combien de travailleurs sont prêt à se battre pour obtenir un redressement de leur situation ? On dit que le syndicat n’est pas fort, mais qui doit faire le syndicat ? N’est pas les travailleurs ! Quel rôle pour le syndicat ? N’est ce pas de veiller aux intérêts des travailleurs ?
    Chaque peuple mérite ses dirigeants !
    Na an laara,an saara dixit Professeur Ki ZERBO(Paix à son âme)

  • Le 9 juin 2011 à 14:09, par kouka En réponse à : Blaise Compaoré et Gilbert Djindiéré : Cure de jouvance à Bobo

    slt,jéspère que la situation va se calmer definitivement et que les uns et les otres oront retenu la leçon.je pense que le président du faso a compris qu’il faut que lui mème il eecoute sa population.que la paix reviènne au faso

  • Le 9 juin 2011 à 14:48, par issaka sawadogo En réponse à : Blaise Compaoré et Gilbert Djindiéré : Cure de jouvance à Bobo

    SVP Blaise et compagnons, il faut en priorite voir le peuple au lieu de perdre le temps a jouer la politique des decideurs Occidentaux et autres. Eux s en fiche de nous et vous qui etes supposer malgre tout nous guides,nous martyrises. Le peuple a perdu son repere. Au pied du mur et de la mort plus rien ne fais peur. Je ne suis pas un opposant mais un vaillant travailleur a vos cotes. Merci
    NB nous sommes des millions qui veulent travailler pour le developpement reel de notre beau pays. J’ en suis certain.

  • Le 9 juin 2011 à 15:15 En réponse à : Blaise Compaoré et Gilbert Djindiéré : Cure de jouvance à Bobo

    Attention une réalité peut en cacher une autre

  • Le 9 juin 2011 à 15:21, par bilili En réponse à : Blaise Compaoré et Gilbert Djindiéré : Cure de jouvance à Bobo

    moi je pense bien que la question n’est pas de maitriser la situation de bobo ou quoi, nous avons une réelle situation en face qu’il faut voir.qui sont ces millitaires récrutés et de quelle façon et à quel niveau ? c’est bien à ça qu’il faut arriver.ils ont semé le desordre sans toucher au pouvoir rien est fait ils feront un desordre plus grandiose.que les caises noirs finissent, fin aux depenses unitiles et gerons bien b=nos recettes.pour un salarier bien renumerer il y a 10 burkinabès heureux.

  • Le 9 juin 2011 à 15:34, par seif dinne En réponse à : Blaise Compaoré et Gilbert Djindiéré : Cure de jouvance à Bobo

    ça aprandra au gouvernement de faire attention au recrutement dans l armee.mon fils vorien a l ecole,ou bandit pouris,cè l enfant de mon chef,mon ami,ma couchette de dehore,le frere de ma bordelle...tenez vous bien:eux tous sans niveau.cè eux qui vons vous tuer.revoyer vos recrutements dans l armee et nous serons tous sauver.j ai trop a vous dire mais j ai faim ;prener ce conseil d abord.

  • Le 9 juin 2011 à 16:07, par bilili En réponse à : Blaise Compaoré et Gilbert Djindiéré : Cure de jouvance à Bobo

    moi je pense bien que la question n’est pas de maitriser la situation de bobo ou quoi, nous avons une réelle situation en face qu’il faut voir.qui sont ces millitaires récrutés et de quelle façon et à quel niveau ? c’est bien à ça qu’il faut arriver.ils ont semé le desordre sans toucher au pouvoir rien est fait ils feront un desordre plus grandiose.que les caises noirs finissent, fin aux depenses unitiles et gerons bien b=nos recettes.pour un salarier bien renumerer il y a 10 burkinabès heureux.

  • Le 9 juin 2011 à 22:01, par le veteran En réponse à : Blaise Compaoré et Gilbert Djindiéré : Cure de jouvance à Bobo

    salut mes chers compatriotes ! je suis en fin content de savoir depuis l’etranger que la situation est entrain de se normaliser de jour en jour dans mon pays.je suis d’accord qu’on emploie des methodes fortes pour retablir l’ordre et la quietude de nos vaillantes populations mais une vive preoccupation demeure et je voudrais formuler cela a l’attention du chef de l’etat ministre de la defense ; une crise vient d’etre desamorcee mais je crains fort que le pire reste a venir. je ne suis pas de la trempe des personnes qui voit le mal et le mauvais partout mais j’estime que la situation est tres dangereuse et extremement preoccupante et a mon humble avis je pense que le chef de l’etat doit decider de la tenue des etats generaux de l’armee et la presider en personne. c’est le lieu pour moi ou les problemes qui touchent au fonctionnement des institutions de l’armee, a la vie des hommes et a la gestion de leur carriere doivent etre souleves et debattus. ceci permettra de toucher du doigt certaines realites de la « grande muette « et donner au citoyen lamda les elements d’appreciation des evenements recents.