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GREVE DES ENSEIGNANTS : Un affrontement évité de justesse à Pô

mercredi 8 juin 2011.

 

A l’instar de leurs collègues d’autres localités, les enseignants du Primaire du Nahouri ont observé le mot d’ordre national de grève lancé par leur syndicat, le SYNATEB (Syndicat national des travailleurs de l’Education de base), pour exiger l’apurement de leurs avancements. Si tout s’était bien passé jusque-là, par un sit-in au niveau de leur Direction provinciale de l’Enseignement de base (DPEBA) qu’ils ont fait fermer, les choses ont failli prendre une autre tournure le vendredi 27 mai dernier avec l’opération "Ecoles mortes", au cours de laquelle les enseignants devaient faire le tour de chaque école afin de faire fermer les classes.

La grève était bien suivie dans les autres Circonscriptions de l’enseignement de base (CEB) mais pas tout à fait à Pô et environnants. Par exemple, à l’école du secteur 1 de Pô, au niveau des écoles de Tiakané et de Songo, les cours étaient normalement dispensés. C’est en masse que les grévistes de Pô, de Ziou, Criaro et Tiébélé ont décidé d’aller déloger ceux qu’ils ont qualifiés de "traîtres". Informés, les non-grévistes ont, à la veille de ce mouvement, incité les parents d’élèves à venir les protéger afin qu’ils puissent dispenser leurs cours dans la quiétude. Très tôt dans la matinée du 27 mai 2011, des membres des Associations de parents d’élèves (APE) ont convié les responsables locaux du SYNATEB à une rencontre dans les locaux de la mairie de Pô, à quelques pas de la DPEBA.

Partis aux nouvelles, les responsables syndicaux tardaient à regagner leurs camarades en sit-in à la DPEBA. Las de les attendre, certains manifestants, visiblement très en colère, sont allés demander à leurs responsables de surseoir à cette rencontre car, disaient-ils d’un air très menaçant, "ce ne sont pas ces messieurs qui trouveront une solution à nos préoccupations". La rencontre avec les APE s’est tout de même poursuivie mais, à en croire les responsables syndicaux, elle était tendue. "Ils nous avaient fait savoir que c’était pour comprendre ce qui se passait, mais la façon dont ils se sont adressé à nous, nous a laissé deviner que la rencontre allait être houleuse. Car, nous avons plutôt eu droit à des récriminations. Ils nous ont fait savoir qu’ils avaient appris que nous avons demandé des renforts de Ziou et Tiébélé pour venir violenter les enseignants qui veulent travailler.

Ils ont même terminé leurs propos pas une sorte de mise en garde, parce qu’ils nous ont dit qu’ils ne sont ni enseignants, ni syndicalistes mais qu’en tant que communauté, ils peuvent eux aussi appeler les leurs et tout peut arriver...", ont rapporté les syndicalistes. Et certains de préciser qu’un scénario avait été monté pour les affronter s’ils s’hasardaient à descendre dans les écoles. Un scénario dans lequel des enfants devaient même jouer une part active (Ndlr : consigne leur aurait été donnée de lapider les manifestants). Toutes ces informations ont davantage courroucé les manifestants qui ont fait une descente en masse dans les "écoles rebelles" mais avec pour consigne d’éviter d’effrayer les enfants. Fort heureusement, il y a eu plus de peur que de mal. Même dans les écoles de Pô 1, Songo et Tiakané où l’on avait craint des affrontements, tout s’est passé sans anicroche.

Nouffou ZONGA (Collaborateur)

Le Pays