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Situation nationale : Arrêtons de jouer aux oiseaux de malheur !

mercredi 8 juin 2011.

 

Depuis le début de la crise, de nombreuses personnes morales ou physiques usent de leur temps, de leur autorité, de leur énergie et parfois de leur argent pour un retour durable de la paix au Faso. En témoignent ces marches, meetings, prières, appels qui sont organisés, lancés ça et là. Dans le même moment, d’autres s’évertuent à les décourager, à les dissuader s’ils ne travaillent même pas ouvertement à saper leurs efforts, leur moral.

Il s’en trouve même des médias pour relayer sinon promouvoir les actions de ces va-t-en guerre, convaincus qu’un autre Burkina est possible à travers le chaos, la déstabilisation et la désolation. C’est vrai, le chaos mène sans doute quelque part mais sont-ils sûrs d’atteindre leurs objectifs lorsqu’ils auront ramené le Burkina Faso à l’âge de la pierre taillée ou, du règne de la loi du Talion ?

Les Burkinabè, dans leur grande majorité, après avoir bu aux sources de la liberté, de la démocratie et du progrès aspirent à toujours plus dans cette direction. Et nul doute que les apprentis sorciers, eux qui profitent des acquis de l’approfondissement démocratique pour faire valoir également leurs refus de l’expression plurielle, de la différence et de la diversité, trouveront à faire dans leur projet.

A ce sujet, ils peuvent se référer à ce conte populaire africain qui rapporte ceci : par un matin paisible et calme, un chat se dorait au soleil tandis que deux coquelets se disputaient les faveurs des poules de la basse-cour. Vieux et jeunes devisaient sous l’arbre à palabre. La bagarre prenait de l’ampleur et chacun bandait du muscle, pardon des plumes. Les poules pour qui ils se battaient s’affairaient à picorer le maximum de grains. La scène était tout simplement surréaliste.

Par finir, une personne âgée conseilla de mettre un terme à la bagarre mais les jeunes qui pouvaient le faire venaient de débuter une partie de jeu « Awalé », fort passionnant ! Impossible de s’arrêter pour séparer des coquelets en manque de sensations fortes. La bagarre continua de plus belle. Ce qui devait arriver arriva. Les coquelets finirent par déranger Baga, le chien dans son sommeil matinal. Baga, très vexé se mit à les poursuivre et ensemble ils mirent les concessions sens dessus-dessous. Le raffut suscité finit par inquiéter le chat qui décida de se retirer en hauteur, sur le hangar de Maman Téné, la mère de famille pour plus de tranquillité. Dans sa retraite, il renversa la marmite de Maman Téné qui bouillonnait sur le feu doux du foyer. La marmite, dans sa chute, projeta des braises sur les seccos qui entouraient le hangar. Résultat, toute la concession brûla. Baga et le chat furent abattus car jugés responsables du sinistre. La volaille et les autres animaux de la basse-cour furent vendus pour réparer le sinistre mais les fruits de la vente étaient loin de couvrir tous les besoins et le village mis des années et des années à se remettre…

Ce conte nous enseigne que ne rien faire pour un retour à la paix peut être préjudiciable à tous. Alors, ne décourageons pas ceux qui s’emploient pour l’instauration de la quiétude et du bonheur pour tous. Il faut arrêter de jouer aux oiseaux de mauvais augure. Et cela vaut davantage pour tous les prophètes de l’apocalypse et leurs thuriféraires.

Aux médias, plus particulièrement, il n’est jamais assez de rappeler que leur métier est un sacerdoce basé également sur une responsabilité sociale et que jouer aux apôtres de la haine peut se révéler un couteau à double tranchant pour eux-mêmes. Radio mille collines est tristement rentrée dans l’histoire pour avoir participé au génocide au Rwanda. Ce genre de célébrité n’est sans doute pas celui dont rêve la grande majorité des travailleurs des médias qui font correctement leur travail. Ceux-là, on les encourage. Aux autres, nous disons qu’il n’est jamais tard pour se ressaisir et de rentrer dans l’histoire par la grande porte, celle des héros et des bâtisseurs. Marc-François Bernier, disait que « la vérité, la rigueur et l’exactitude, l’intégrité, l’équité et l’imputabilité » constituent les « piliers normatifs du journalisme ». Mais le devoir d’informer, le respect du lecteur, l’intérêt public, le droit de savoir invitent à ne point tromper ses lecteurs et surtout à s’abstenir de toute propagande nocive. Sans commentaire.

Quant à toutes ces bonnes volontés, ces apôtres de la paix, continuez d’œuvrer pour la paix au Faso car, Houphouët Boigny l’a dit : « la paix, ce n’est pas un mot, c’est un comportement ». Or pour que ce comportement s’ancre, il faut : des marches, des meetings, des appels, des prières, etc. C’est, en effet, par nos actions concertées que nous restaurerons la paix, cette paix chère au Faso. Dieu bénisse le Burkina Faso !

Sou sammy Serge



Vos commentaires

  • Le 7 juin 2011 à 23:53, par le presi. En réponse à : Situation nationale : Arrêtons de jouer aux oiseaux de malheur !

    <>et non <>.Pour le Vieux la paix n’est pas um mot inutile.

  • Le 8 juin 2011 à 00:09, par 100% d’accord En réponse à : Situation nationale : Arrêtons de jouer aux oiseaux de malheur !

    Je suis d’accord avec vous sur toute la ligne...on doit arreter de proclamer la catastrophe pour le pays...On peut parler des maux qui minent la societe mais on peut toujours rester positif et avoir l’esperance d’un Burkina meilleur...c’est tout cela dont nous avons besoin...Ce n’est pas un ’ca va aller’ passive...mais un ’ca va aller’ active...un ’ca va aller’ qui se leve et se bat pour trouver les solutions...Le ’yelkaye’ ne doit pas dire qu’il n’ya pas de yele, mais c’est pour dire que...on est debout pour regler les ’yeles’...Fraternellement !

  • Le 8 juin 2011 à 00:25, par Siida En réponse à : Situation nationale : Arrêtons de jouer aux oiseaux de malheur !

    Mr. Sou, nous sommes tous d’accord pour la paix au Burkina Faso. Mais nous ne voulons pas de la paix des cimetières. Reconnaissez avec nous que sans une certaine presse, sans certains leaders de la société civile et même de certains partis politiques, le burkina serait une grosse mamite bien fermée (puisque selon votre analyse personne ne dirait rien sinon faire l’éloge des grands qui nous gouvernent), laquelle marmite exploserait un jour ou l’autre de la pire manière car dit-on "ventre creux n’a point d’oreille".
    Il vaut mieux prévenir que guérir et la plupart de ceux que vous calomniez et condamnez ne font que prévenir, parfois en des mots durs, certes, mais c’est cela aussi qui fait avancer le Faso.

  • Le 8 juin 2011 à 02:53 En réponse à : Situation nationale : Arrêtons de jouer aux oiseaux de malheur !

    Vraiment trop d’accord avec toi, tu as trop raison !!

  • Le 8 juin 2011 à 04:01, par justice En réponse à : Situation nationale : Arrêtons de jouer aux oiseaux de malheur !

    Bjr ! beau commentaire ! En fait, la plus grosse erreur de ceux qui attisent la haine croyant qu’en opérant ainsi ils peuvent parvenir à leurs fins, c’est qu’ils sont convaincus que quand "la maison va bruler, ça va consumer seulement ceux-là qu’ils haïssent, et eux seront épargnés, et ils atteindrons ainsi leur bonheur rêvé. Sinon, s’ils pensaient un temps soit peu qu’ils pouvaient être les premières victimes d’une telle situation, je pense que leur attitude allait être différent. Que Dieu nous comble de sa sagesse !

  • Le 8 juin 2011 à 05:34, par Sidi l’impertinent En réponse à : Situation nationale : Arrêtons de jouer aux oiseaux de malheur !

    Tout d’abord merci au frère Sou pour son écrit et son partage d’idées. Pour en venir aux faits, je me rappelle que des journaux de la place avaient titré il n’y a pas si longtemps que le Burkina n’était pas la Cote d’Ivoire, ni le Niger que cela nous plaise ou non. Fortement discutable. En effet, il y’a des événements qui depuis un certain temps s’enchainent et viennent rappeler aux burkinabé que le Burkina pourrait également faire l’amère expérience du chaos et de la violence, simplement parce que partout au monde, les mêmes causes ont toujours produit les mêmes effets, que cela nous plaise ou non. C’est simpliste, stupide, mais hélas vrai. La pauvreté, associée a l’analphabétisme, en passant par l’impunité et la corruption ont toujours constitué un cocktail social explosif, en déplaise a certains. Et justement, le Burkina a mal a ces 4 endroits et ça nous a explosé en pleine gueule récemment. Peut être que certains pour des projets inavoués se réjouissent de la situation, mais je pense en toute franchise et humilité mon cher frère Sou Serge que l’heure au Faso est très grave, et je ne pense même pas que le mot soit assez fort pour appréhender le mal, que dise-je les maux qui ont fait du Faso un champ de mines au bord de l’implosion interne. On s’est soudainement rendu compte que notre maison le Burkina Faso que l’on disait propre (nous avons tout fait pour nous convaincre nous même qu’elle était propre), était en fait très sale, parce qu’on avait pris soin de dissimuler ses saletés sous le tapis ou lieu de les ramasser franchement avec une pelle pour les mettre définitivement dans une poubelle. Il ne s’agit pas de prononcer le mot paix paix, de marcher en scandant paix paix, d’ organiser des fora axés sur la thématique de la paix, pour qu’un pays soit en paix. Au delà du comportement, la paix c’est d’abord et surtout une volonté a t’on créé un environnement favorable a une paix sociale durable ? Cher ami regardez un peu autour de vous. Pensez-vous que la majorité analphabète qui croupit dans la misère et qui voit la minorité s’enrichir impunément va rester indéfiniment les bras croises a dire Yel Kaye, ça va aller, ou Dieu est grand ? Pensez-vous que la nouvelle jeunesse burkinabé (oui la nouvelle car elle est plus alphabétisée et plus ouverte au monde que celle des années 80 et 90) n’a pas soif de justice, d’une vie meilleure et de lendemains bien différents ? Encore une fois, ce qui s’est récemment passé est grave, très grave, et c’est le moment de faire preuve d’humilité, d’écouter tout le monde, et surtout ces oiseaux de mauvaise augure, car il est mieux d’appuyer trop fort sur l’alarme que de ne pas l’appuyer du tout. DES PAYS ONT PLONGE DANS LE CHAOS A CAUSE DE CERTAINES ERREUR DE JUGEMENT OU PAR EGOISME DE LEURS DIRIGEANTS. LE FASO LUI EST AU PIED DU MUR, LA CROISEE DES CHEMINS, L’HEURE DE VERITE SI VOUS VOULEZ... ANTICIPONS, NE PRENONS PAS LE MEME CHEMIN QUE CES PAYS QUI ONT SOMBRE. LA VERITE ROUGIT LES YEUX MAIS NE LES CREVENT PAS, DONC N’AYONS PLUS PEUR DE DIRE HAUT ET FORT CE QUI NE VA PAS, QUE CA NE VA PAS. DONC, SURPASSONS-NOUS, INNOVONS, PENSONS AU FASO QUE NOUS VOULONS LEGUER AUX GENERATIONS FUTURES ET NE PERDONS PAS DE VUE QUE PERSEVERER DANS L’ERREUR EST DIABOLIQUE ET DANS LE CAS DU FASO NE PAS ANTICIPER, NE PAS CHANGER DE FUSIL D’EPAULE RESSEMBLERA BEAUCOUP PLUS A DE LA BETISE. Je ne doute pas une seule seconde que les burkinabé aient la capacité et l’intelligence nécessaires pour écrire les nouvelles pages de leur histoire, mais ont-ils la volonté ? Cette volonté qui vient du sommet et qui doit guider et inspirer le peuple ? Bonne chance au gouvernement Tiao.

    Salut !

  • Le 8 juin 2011 à 09:02, par DODO En réponse à : Situation nationale : Arrêtons de jouer aux oiseaux de malheur !

    Je suis parfaitement d’accord que pour ramener la paix il faut prier, faire des meeting, marcher etc mais il faut en même temps aussi que les dignaitaires cessent dêtre arrogants, menteurs, trompeur ,detourneur de denier publique ,juste pour la justice etc. Tant qu’on ne va pas changer de comportement , vos prieres, meeting ect n’apaiseront rien. C’est la aussi la verité. Le probleme ,les gens n’ont plus confianmce a nos leader religieux, coutumiers, nos soit disant sage du pays. Parce que ces gens la , a cause d’une enveloppe d’argent ils sont du coté du pouvoir. Du coup , tout ce qu’ils disent les gens ne crois plus. Dans ces conditions que faire ?Les gens ne disent plus la verité. Le drame tout s’achete actuellement , la verité , le mensonge etc. Donc prenons tous conscience de la situation. Comme quelqu’un l’a dit : Asseyons nous et discutons au lieu d’envoyer des emissaires par portion et chacun racontant sa vie.

  • Le 8 juin 2011 à 09:34 En réponse à : Situation nationale : Arrêtons de jouer aux oiseaux de malheur !

    « la paix, ce n’est pas un mot, c’est un comportement »
    Alors comportons "nous" d’une façon "exemplaire" pour une véritable paix dans le temps.

  • Le 8 juin 2011 à 12:30, par Tapsoba En réponse à : Situation nationale : Arrêtons de jouer aux oiseaux de malheur !

    Faites une analyse carthésienne de la situation nationale,en cherchez les causes profondes et subséquemment les solutions rationnelles pour y remédier si vous en êtes capables plutot que cette récitation truffées de lieux communs.Les causes sont parmis tant d autres,la corruption,l injustice sociale,la concussion,l impunité ,etc... qu’il faut,comme solutions pour ramener la paix,combattre tout simplement plutot que d aller chercher dans les prières,meetings,marches et que sais-je encore qui ne sauraient être ,en aucun cas ,une panacée. OK ?

  • Le 8 juin 2011 à 17:38, par mère de famille En réponse à : Situation nationale : Arrêtons de jouer aux oiseaux de malheur !

    Article interressant. Si vous même journalistes, vous prenez conscience de votre rôle dans le retour de la paix, c’est une bonne chose.

    Continuez sur cette lancée.

    Certains burkinabè sont excités de voir le burkina en feu, peut être par manque de sensations fortes, peut être parce qu’ils se disent que n’étant pas autorités ou dirigeants, ils ne seront pas touchés, mais ce qu-ils oublient, c’est qu’une guerre n’épargne personne...

    Continuez par vos messages à sensibiliser les femmes et hommes de ce pays, et faites le en langues nationales aussi.

    • Le 8 juin 2011 à 20:09, par citoyen lambda En réponse à : Situation nationale : Arrêtons de jouer aux oiseaux de malheur !

      "Situation nationale : arrêtons de jouer aux oiseaux de malheur !"

      En effet, ce bel article ne suffit pas à lui tout seul, il faut appronfondir l’analyse.
      A mon humble avis, il y a lieu de s’attaquer aux causes de la situation de crise que nous vivons. Il ne s’agit pas uniquement de mener des manifestations pour le retour de la paix, il s’agit plutôt de réunir sinon de favoriser les conditions d’un retour à la paix. Sans paraphraser ce diplomate en fin de séjour au Faso, "la résolution durable de la crise passe necessairement par des réformes du système judiciaire au B F". Et un autre diplomate de réenchérir que les revendications des différentes corporations doivent trouver des solutions dans l’équité. En fait ces amis du Burkina, de par leur prise de position violent notre souveraineté et commettent le délit d’ingérence, si je ne m’abuse. Bref, ils ont dit ce que bon nombre de burkinabè ont déjà dit. L’équité, le justice, c’est de ça qu’il s’agit le peuple du Burkina Faso à une soif de justice pour des faits actuels et pour des actes à venir, notamment le sujet controversé de l’article 37 de notre loi fondamentale.

  • Le 8 juin 2011 à 19:51, par En réponse à : Situation nationale : Arrêtons de jouer aux oiseaux de malheur !

    pour un retour à la paix et la fin des mutineries, pouviez vous conseiller à qui de droit de faire retourner en prison les 5 militaires jugés et comdanés dans les affaires de fesse. il faut d’abord que les garants de la republique respectent d’abord la republique !! n’est-ce pas ?