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PENURIE D’EAU A KOUPELA ET A POUYTENGA : La faute au barrage d’Itengué

mercredi 1er juin 2011.

 

Depuis le dimanche 15 mai 2011, les habitants des villes de Koupéla et de Pouytenga n’arrivent pas à s’approvisionner en eau potable. Le manque d’eau est si criard qu’ils sont obligés de se tourner vers les forages des quartiers périphériques et des villages environnants. Si certains imputent cette pénurie à une grève des agents de l’ONEA, pour le Directeur régional (DR) du Nord – Est de l’ONEA, Gilbert Bassolé, il n’y a pas grève. La principale cause de cette pénurie est que l’eau du barrage de Itengué qui approvisionne les deux villes a complètement tari.

"Cela fait plus d’une dizaine d’années que nous n’avions pas vu une telle pénurie à Koupela", a laissé entendre le directeur régional de l’ONEA, Gilbert Bassolé, avant de faire l’historique du barrage. Construit en 1987, le barrage avait un volume d’environ trois millions (3 000 000 m3) de mètres cubes. A notre arrivée sur les lieux, nous n’avons constaté que de la boue et un peu d’eau à deux endroits du lit. La grande pompe est aux arrêts. La petite pompe seule travaille dans une petite eau boueuse que se partagent aussi des bovins qui viennent se désaltérer.

C’est ce barrage qui dessert Pouytenga à 70% et les 30% vont en appui aux forages de Koupèla en temps normal selon M. Bassolé. Actuellement, Koupèla a été écarté du circuit de distribution de ce barrage. En dehors de la cause visible qui est le tarissement du barrage, il y a d’autres facteurs qui expliqueraient la pénurie d’eau, selon le directeur régional. Il s’agirait, entre autres, de l’accroissement galopant des populations des deux villes ; Pouytenga serait l’une des villes les plus denses du Burkina, l’aménagement du périmètre irrigué sur près de 50 hectares où les maraîchers y travaillent jusqu’à présent alors que cette activité doit être arrêtée au plus tard en mars de chaque année, environ 2/3 des quantités d’eau des barrages s’évaporent et s’infiltrent dans le sol, le retard de l’installation de la saison des pluies lié aux changements climatiques. Des solutions sont proposées à court terme.

Selon M. Bassolé, il sagit de la réalisation de deux forages à Koupèla et deux forages à Pouytenga, de travaux de protection des installations, de l’augmentation des temps de pompage des 6 forages de Koupèla de 4h à 16h par jour, de l’aménagement d’une zone de prise au niveau du barrage par un curetage autour de la prise et de l’intallation d’une pompe au niveau de la zone. Il y a aussi la sensibilisation des fontainiers sur le respect des clauses des contrats de gérance des bornes fontaines qui interdisent la spéculation, de l’élaboration d’un programme de distribution alterné par secteur dans les deux villes, de l’appui du laboratoire central de la qualité de l’eau de l’ONEA pour le traitement.

Les solutions envisagées à moyen terme sont la sensibilisation des riverains et des exploitants par une redynamisation du comité local de l’eau du barrage, la mise en œuvre des mesures de protection du plan d’eau par des reboisements, l’élaboration d’un plan de gestion du barrage, le relèvement du déversoir du barrage, le renforcement des ressources en eau dans les deux villes par la réalisation de raccordement de forages.

Abdoulaye Keynes KOUANDA (Collaborateur)

Le Pays