Retour au format normal
lefaso.net

GREVE A KALSAKA MINING : Le directeur général en fuite

mercredi 1er juin 2011.

 

La mine d’or de Kalsaka ne se porte pas bien. Et pour cause : suite à un mouvement des travailleurs exigeant de la direction générale de meilleures conditions de vie et de travail à travers la satisfaction de leur plateforme revendicative déposée le 29 octobre 2010, le directeur général a abandonné le site minier pour se réfugier dans un hôtel à Ouagadougou. Pour donner plus de précision sur le sens de leur action et une lecture claire de la situation, les délégués syndicaux ont donné une conférence de presse le jeudi 26 mai dernier à Ouagadougou.

Le directeur général de la mine d’or de Kalsaka a déserté le site minier. Et pour cause : les travailleurs mettent la pression sur la direction générale afin que soient satisfaites leurs revendications. Le jeudi 26 mai 2011, les travailleurs de ladite mine ont donné une conférence de presse pour situer l’opinion nationale sur leurs conditions de vie et la situation générale qui prévaut sur leur lieu de travail.

Les revendications Les travailleurs revendiquent un reclassement du personnel et une augmentation de salaire de 80%, une révision du mode de calcul du bonus de production avec une base de 6%, la définition des objectifs de production à temps, une prime de quart égale à 14% du salaire de base et un panier forfaitaire de 20 000 F CFA par mois, une amélioration des conditions de sécurité , d’hygiène et de santé au travail, le transfert des compétences, une augmentation à 100% des indemnités de logement et de transport, un bureau pour les délégués du personnel, le retour au système de repos des travailleurs seniors avec amélioration, et le respect des textes et règlements par la direction générale.

Pour les responsables syndicaux présents à la conférence de presse, la direction générale a reçu la plateforme revendicative depuis le 29 octobre 2010. Trois rencontres auraient permis aux deux parties de discuter. Les trois rencontres ( les 11 et 15 novembre 2010 et le 1er décembre 2011) ayant accouché d’une souris, aux dires des travailleurs de la mine, et vu la détermination des travailleurs à aller jusqu’au bout de leur lutte, le directeur a « décidé de façon unilatérale de rompre les négociations et de rejoindre un hôtel de luxe à Ouagadougou aux frais de la société » selon Moussa Zéba, délégué du personnel.

Sur quelle base les travailleurs fondent-ils leurs revendications ?

Selon les délégués du personnel, la mine fonctionne depuis 3ans et aucun travailleur n’a encore eu d’avancement. En plus de cela, ils estiment qu’en 2010, la mine aurait fait une surproduction à hauteur de 36% et les travailleurs n’ont rien eu en termes de bénéfices. Par ailleurs, ils affirment que la mine a été ouverte sur la base du prix de l’or sur le marché mondial qui était de 500 dollars américains le carat. Or aujourd’hui, le carat d’or est à 1500 dollars américains soit le triple des prévisions de départ. Toute chose qui laisse croire aux travailleurs de ladite mine que leurs conditions de travail peuvent être améliorées. Ce d’autant plus qu’ils disent qu’une mine du même groupe, Cluff Gold PLC en Côte d’Ivoire, a traversé des difficultés mais ses employés étaient mieux traités sur le plan salarial que ceux du Burkina.

Inégal traitement entre nationaux et expatriés

Selon les conférenciers du jour, la masse salariale des nationaux s’élève à 80 millions par mois pour 345 travailleurs et de 68 millions pour 21 expatriés. Pour eux, il est inadmissible que ceux qui abattent le plus gros boulot soient moins bien traités que ceux expatriés. Il y a des travailleurs qui ont 60 000 francs CFA comme salaire mensuel alors que des expatriés, qui ne sont pas des cadres de surcroît, ont jusqu’à 4 millions de F CFA par mois. C’est pourquoi ils en appellent au sens de la responsabilité de l’Etat pour remettre de l’ordre dans le secteur et au respect des textes que la société a ratifiés car, disent-ils, la délégation gouvernementale qui a effectué une mission sur le site serait d’avis avec eux sur les difficultés qu’ils y rencontrent.

Wilfried BAKOUAN

Le Pays