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Autonomisation des femmes en milieu rural : A l’heure du bilan d’une initiative encourageante au Burkina

vendredi 27 mai 2011.

 

Les acteurs nationaux d’ « Utiliser la loi comme un outil pour l’autonomisation des femmes rurales en Afrique de l’Ouest » sont réunis depuis hier à Ouagadougou. Au menu de cette rencontre de 2 jours placée sous le patronage de la ministre de la Promotion de la femme burkinabè Dr Nestorine Sangaré/Compaoré : le bilan du projet pilote mené avec succès dans les provinces du Bazèga et de l’Oubritenga.

« L’Afrique connaît les plus grandes inégalités entre hommes et femmes sur le plan des droits civils, politiques, économiques et sociaux. Le Burkina Faso n’échappe pas à ce constat et les femmes constituent les pauvres parmi les pauvres. En effet, malgré leur importante contribution dans le domaine agricole, qui constitue l’activité principale au Burkina, les femmes en milieu rural souffrent de graves méconnaissances et violations de leurs droits en matière d’accès aux sources de productions, aux technologies et opportunités économiques ».

C’est en ces termes que Marceline Tiendrébéogo, représentante de la ministre de la Promotion de femme, a entamé son allocution d’ouverture de la rencontre.

Dans un tel contexte d’injustice sociale, « Utiliser la loi comme un outil pour l’autonomisation des femmes rurales en Afrique de l’Ouest » mis en oeuvre par WOMEN in LAW AND DEVELOPMENT In AFRICA (WiLDAF- Burkina) s’était fixée un certain nombre d’objectifs à atteindre dans sa zone d’intervention, à savoir les provinces du Bazèga et de l’Oubritenga. Primo, il s’agissait de faire en sorte que 50 femmes paysannes connaissent les droits des femmes et oeuvrent à les faire connaître et appliquer dans les familles, les communautés et les activités économiques des femmes. Secondo, travailler à ce qu’au moins 60% des cas de violence et de conflits familiaux, notamment ceux liés aux problèmes d’héritage, sont réglés dans le sens du respect des droits des femmes.

Tertio, œuvrer à ce que des terres soient attribuées par les autorités locales en vue des champs collectifs ou individuels de femmes en pleine propriété ou dans des conditions non précaires. Quarto, faire de sorte à favoriser l’amélioration d’au moins 30% la représentation des femmes dans les instances de décision communautaires et dans les coordinations d’organisations paysannes.

A l’heure du bilan, à entendre la présidente de WiLDAF- Burkina, Haridiata Dakouré, des acquis ont été enregistrés sur ces différents points. Ainsi, une cinquantaine de femmes para-juristes ont été formées dans la promotion, la défense et la protection des droits des femmes. De même des femmes rurales ont pu obtenir des terres et accéder à des sphères de décision. Mais, tout ne fut pas rose. Les difficultés se sont posées lorsqu’il s’est par exemples agi d’amener les maris à accepter que leurs femmes participent aux formations, à des instances de décision ou quand il était question de leur permettre de posséder des terres.

« Tout compte fait, nous avons obtenu de bons résultats. Je suis vraiment satisfaite », a indiqué la présidente Dakouré.
Pour saluer ces efforts et voir dans quelles mesures œuvrer à la pérennisation de la démarche, la coordinatrice sous- régionale de WiLDAF Afrique de l’Ouest, Kafui Adjamagbo-Johnson a fait le déplacement de Ouagadougou. Pour elle, pas question d’arrêter le projet en si bon chemin car le contexte international plaide en faveur de sa poursuite. Pour ce faire, elle dit compter sur l’engagement des autorités nationales, des organisations s’intéressant à la question de la femme.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net