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Koudougou : Des syndicats d’enseignants à couteaux tirés

jeudi 26 mai 2011.

 

Le climat se dégrade entre les militants du SYNATEB qui observent depuis le lundi 23 mai, un sit-in illimité pour exiger l’épuration sans condition de leurs avancements, et les militants du SNEAB, qui, eux, n’observent pas le mouvement. Protestant contre la mesure prise par les militants du SYNATEB de faire fermer les classes de gré ou de force, les militants du SNEAB s’en sont allés aussi observer un sit-in (sic) à la mairie pour exiger d’être protégés.

Le ton est encore monté d’un cran au troisième jour du sit-in des enseignants du primaire à Koudougou, entre partisans (militants et sympathisants SYNATEB) et non-partisans (ceux du SNEAB) du sit-in.

Les premiers ne démordent dans leur désir de voir bloquer tout le système éducatif afin, disent-ils, d’amener le gouvernement à leur prendre au sérieux. Comme le mardi, hier mercredi, on a assisté à des affrontements entre les militants de ces deux syndicats qui, pourtant, par moments, avaient lutté ensemble, côte à côte, dans une unité d’action. Ce qui fait que cet instituteur, nouvellement intégré dans le corps, ne comprend pas la position des militants du SNEAB à ne pas les soutenir.

"Nous sommes dans le même navire. Ils ne doivent pas se désolidariser de notre lutte. Même s’ils ne prennent pas part, compte tenu de la position de leur bureau national, ils ne doivent rien faire pour nous contrecarrer. Alors qu’en maintenant les écoliers en classe, même s’ils sont minoritaires, le gouvernement va percevoir cela comme une faille dans notre lutte et ne va pas s’engager à trouver des solutions".

Pour les militants du SNEAB, s’étant faits noter, ils avanceront. Réplique d’un enseignant : "Dans l’enseignement, nous sommes comme une famille. Ce n’est pas parce que tu as mangé que tu ne dois pas aider ton frère à trouver à manger".

De toutes ces positions, les responsables du SNEAB et certains militants n’en ont cure. Dans certaines écoles, ils ont voulu faire cours mais ont été empêchés par les brigades mobiles des militants du SYNATEB. A l’école Sud "A", les choses ont mal tourné et les manifestants ont été accueillis par des cris de railleries des élèves. Demeurant dans les classes, les élèves criaient qu’ils ne vont pas sortir et qu’ils veulent faire cours. Visiblement, ils obéissaient à des instructions de leurs maîtres.

"Les élèves ont été montés par leurs maîtres, nos propres collègues. C’est regrettable car, si on apprend aux élèves à ne plus nous respecter, nous éducateurs, où allons nous ?" Le courroux était total et chaque camp se donnait les raisons de sa position. Certains même étaient prêts à en venir aux mains et des menaces fusaient de toute part. Au prix de moult efforts, les manifestants ont réussi à vider les classes de cette école, "dernière bastion de la résistance contre notre cause", comme l’a qualifiée une dame.

Las et impuissants devant leur infériorité en nombre, les militants du SNEAB ont enfourché leurs montures, direction la mairie où ils comptent observer un sit-in, eux aussi, pour réclamer plus de sécurité et une protection afin de travailler. "C’est la mairie qui gère les écoles et c’est à elle de nous garantir la sécurité nécessaire", a lancé Issa Zoungrana, SG du SNEAB au Boulkiemdé, avant de démarrer en trombe sa moto.

Devant la maison communale, il a été rejoint par une vingtaine d’autres instits. Il nous a confié que "depuis le mardi 24 mai, les militants du SYNATEB ont envahi nos classes. La mairie, étant la responsable des écoles, devrait nous dire dans quelle condition on peut travailler. C’est leur droit le plus légitime de chercher des moyens pour améliorer leurs conditions de travail et de vie. C’est aussi du devoir de l’Etat d’évaluer ses agents. Si le SYNATEB est contre, c’est son droit le plus absolu.

Nous sommes dans un Etat de droit, la force reste toujours à l’Etat de droit. Il n’est donc pas question qu’il ait des affrontements entre nos militants et ceux du SYNATEB. Par conséquent, l’administration a l’obligation de protéger les agents sur leurs lieux de travail". Selon les militants du SNEAB, ils ne retourneront en classe que lorsque l’administration leur garantirait des conditions sécuritaires de travail. Il faut dire que cette donne réjouit les militants du camp adverse.

"Ils n’ont qu’à dormir dans les bureaux du maire jour et nuit, si ça leur chante, pourvu qu’ils ne retournent pas dans les classes", a indiqué une enseignante. Pour elle, les militants du SYNATEB se donneront les moyens de réussir leur lutte et tant pis pour qui se mettra sur leur chemin.

A Koudougou, les positions entre ces deux structures syndicales sont radicales et Luc Adolphe Tiao gagnerait à jeter un coup d’œil dans ce qui se passe dans le milieu de l’enseignement primaire, surtout que le mouvement est national.

Cyrille Zoma

L’Observateur Paalga



Vos commentaires

  • Le 26 mai 2011 à 08:52 En réponse à : Koudougou : Des syndicats d’enseignants à couteaux tirés

    HONTE à vous.
    que vous dire (SYNATEB et SNEAB) sinon bel exemple de la cohésion syndicale. continuer comme ça, ne chercher pas à vous entendre. tout compte fait c’est à l’image de la vie syndicale du pays donc vous n’avez rien à craindre.

  • Le 26 mai 2011 à 09:22 En réponse à : Koudougou : Des syndicats d’enseignants à couteaux tirés

    Ah !!!! encore eux

  • Le 26 mai 2011 à 10:29, par kondire En réponse à : Koudougou : Des syndicats d’enseignants à couteaux tirés

    Domage DOmage rien de plus á dire une famille déchirée.le SENEAB devrait par deux fois reflechir .l´enseignement toujours le parent pauvre quel hontepour ceux qui montrent l´exemple.

  • Le 26 mai 2011 à 16:23, par Maam n yeele. En réponse à : Koudougou : Des syndicats d’enseignants à couteaux tirés

    Quel incivisme !!! Les militants du SYNATEB ne sont autre chose que de piteux syndicalistes et syndiqués, ne connaissant même pas le b-a ba des mouvements de protestation ou de grève. Tous les hommes étant égaux, il faut que chacun respecte les droits des autres. Que des inconscients tentent d’hypotéquer l’avenir de nos enfants par des sit-in ou autres manifestations, nous les laissons avec leur conscience. Mais de là à vouloir obliger tous les enseignants à penser comme eux, c’est tout simplement intolérable ! On est pas obligé de suivre moutonnement les égarements de ces pseudo enseignants. Autant le droit de grève est reconnu à tout citoyen, autant aussi le droit de ne pas gréver doit être respecté. Devrions nous déduire que le SYNATEB n’est autre chose qu’une milice ? Pour qui travaille t-il ?

  • Le 26 mai 2011 à 16:24 En réponse à : Koudougou : Des syndicats d’enseignants à couteaux tirés

    Un syndicat anti- antisyndical. SNEAB, etes- vous sur de filer le bon coton ? A qui profite votre forfaiture/ Aux enseignants ou a l’ Etat finalement/ Meme si vous etes du cote du pouvoir, il aut y mettre la maniere tout de meme. La dame a bien dit. Vous pouvz meme demanger a la mairie avec votre famille. Vous economiserez en loyer et on vous viendra meme en aide comme des SDF.

    LOP

  • Le 26 mai 2011 à 23:32, par Le citoyen En réponse à : Koudougou : Des syndicats d’enseignants à couteaux tirés

    Le sneab gagnerait a suivre le mouvement il a toujours ramé a contre courant des luttes nobles .maintenant c est fini le synateb va l imposer une ligne d conduite.c est ça la suprematie.

  • Le 27 mai 2011 à 01:12, par Maitre En réponse à : Koudougou : Des syndicats d’enseignants à couteaux tirés

    C’est dommage que ce genre de faille existe toujours entre le Synateb qui lutte et le sneab qui s’erige comme un mouvement gouvernemental( je sais de quoi je parle). Figurez vous que tous les enseignants profitent des retombees des luttes comme les differentes prises en charge, les indemnites pour ne citer que cela. Il n’y a pas de distinction de syndicats mais tout sincere citoyen sait que ce fut le fruit de plusieurs luttes souvent ameres pour les militants du Synateb (majoritaires).Je ne vous apprends rien que en disant que dans presque tous les corps il y les semblables du sneab.Du superieur, au secondaire, de la sante’ a` l’information et meme aux droits de l’homme.La meme chanson,les pro contre les anti, les soumis ou moderes contre les radicaux.Or, l’argent ne connait pas cette difference dans il tombe dans les comptes bancaires et si et seulement si on pouvait avoir une dignite’ et se demander si l’on en est meritant ou pas...