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Albert Ouédraogo à Koudougou : Pour sauver l’année scolaire

vendredi 6 mai 2011.

 

Le ministre des Enseignements secondaire et supérieur (MESS), Albert Ouédraogo, a séjourné à Koudougou hier jeudi où il a rencontré tour à tour les partenaires de l’éducation du supérieur et du secondaire. Objectifs : prise de contact avec les acteurs et exploration des voies et moyens pour apaiser le climat social afin de sauver l’année académique et scolaire.

C’est par des félicitations au nouveau ministre pour sa nomination que le président de l’université de Koudougou, Bila Gérard Segda, a introduit la rencontre avec les partenaires de l’éducation du supérieur qui s’est tenue dans la salle de CFVU, en présence du gouverneur par intérim de la région du Centre-Ouest, Laurent Lamine Traoré. Ce ministère, il faut en convenir, est dans une posture sensible actuellement, car n’oublions pas que c’est dans un établissement d’enseignement qu’a débuté cette crise, avec l’affaire Justin Zongo.

Quand il a pris la parole, le ministre Albert Ouédraogo a indiqué qu’après son installation, il était normal qu’il aille à la rencontre des partenaires et il a choisi Koudougou en premier, pour la simple raison que c’est de là qu’est partie la crise. Il a même fait observer une minute de silence en la mémoire de celui-ci ainsi que de toutes les autres victimes.

‘’Je suis venu vous transmettre un message de paix, de compassion, de regret. Je vous demande d’accepter nos condoléances. Une vie humaine est sacrée et on doit la respecter. Quiconque attente à la vie humaine doit être poursuivi et châtié’’, a dit Albert Ouédraogo. Il a déploré la mort de Justin Zongo et des autres élèves, les qualifiant de lourdes pertes. Il s’est réjoui qu’une procédure judiciaire soit en cours et que les policiers incriminés soient déjà arrêtés.

S’adressant aux étudiants, il a souligné que ‘’La mort de Justin Zongo n’est pas un problème de l’éducation mais celui des droits humains. Vous devez rester vigilants afin que les engagements pris soient respectés’’. Mais il les a invités à la retenue, à la tolérance, au sens du pardon et à la pondération. ‘’Poursuivez les cours pour sauver l’année. Je vous appelle au dialogue. Tous autant que nous sommes, nous sommes des partenaires du système éducatif’’. Pour le ministre, cette crise est une occasion pour relever les tares et les insuffisances, et pour en sortir, il faut l’implication de tous.

‘’Si vous voulez que la crise cesse, elle cessera, mais si voulez que la crise perdure, elle perdurera. Mais un jour, chacun se demandera ce qu’il a fait pour que le pays ne s’effondre pas. Chacun doit apporter sa contribution afin que l’édifice demeure debout’’, a lancé le MESS aux étudiants. Albert Ouédraogo a terminé en faisant un certain nombre de recommandations dont la mise en place dans les établissements de clubs des droits humains et de boîtes à idées.

Il a insisté sur le fait qu’il faut que des solutions soient trouvées afin que les examens puissent se faire et que l’année scolaire et académique soit sauvée. A la suite du ministre, parole a été donnée à l’assistance qui n’a pas été avare en questions, propositions, suggestions, critiques et remarques. Pêle-mêle, les intervenants ont évoqué des questions de justice, pédagogiques et professionnelles, la répression policière, la levée des milices, la crise de confiance entre gouvernants et gouvernés, le besoin de preuves sur l’arrestation des policiers.

Certains ont dénoncé l’absence d’un ordre du jour et la méthode de convocation de la rencontre. D’autres ont dénoncé l’immixtion de l’administration dans les associations et mouvements d’élèves et d’étudiants, les exclusions des élèves dans des établissements. Pour les délégués des étudiants ainsi que ceux des élèves lors de la deuxième rencontre, leur vœu est de poursuivre les cours et de sauver l’année.

Mais ils ont prévenu que si leurs revendications ne sont pas résolues et si le gouvernement veut, à travers ces rencontres, gagner du temps, ils reprendront leurs mouvements. On a même frôlé le clash entre le ministre et le président de l’ANEB, Francis Nikièma, autour de propos que le premier nommé a trouvé peu courtois. Mais avant de conclure la rencontre avec les partenaires du supérieur, le ministre Albert Ouédraogo a tenu ces paroles lourdes de sens : ‘’Ce dossier Justin Zongo n’est pas de ces dossiers qu’on met dans un réfrigérateur.

C’est à Koudougou que les choses ont commencé, c’est à Koudougou que les choses devraient commencer à s’apaiser’’. Les mêmes appels au calme et à l’apaisement, les mêmes professions de bonne foi et les mêmes engagements ont encore été pris devant les partenaires du secondaire. Là aussi, on n’a pas fait dans la gueule de bois et le ton est monté souvent d’un cran. Les élèves, visiblement, en avaient gros sur le cœur. Ils ont dit que jamais, ils ne se laisseront encore piétiner. Le délégué de l’ASK, Ahmed Oualbéogo, a même conseillé au ministre d’éviter d’être le pion dont se servira le pouvoir pour neutraliser les autres pions dans ce jeu de dame.

Cyrille Zoma

L’Observateur Paalga



Vos commentaires

  • Le 6 mai 2011 à 11:08 En réponse à : Albert Ouédraogo à Koudougou : Pour sauver l’année scolaire

    ‘’Ce dossier Justin Zongo n’est pas de ces dossiers qu’on met dans un réfrigérateur". Certainement qu’il n’y a plus de place dans votre réfrigérateur. On verra bien quels sont ceux qu’on va poursuivre et châtier étant donné qu’on a attenté à des vies humaines. Même si "l’administration est une continuité", messieurs les ministres de ce gouvernement "ad hoc", rompez avec la médiocrité pour sortir ce pays du merdier dans le quel il est. C’est le votre aussi.

  • Le 6 mai 2011 à 18:57, par un compatriote soucieux ! En réponse à : Albert Ouédraogo à Koudougou : Pour sauver l’année scolaire

    il faudrait trouver une issue pour sauver l´année scolaire et académique pour l´avenir des jeunes.

  • Le 6 mai 2011 à 20:20, par le patriote En réponse à : Albert Ouédraogo à Koudougou : Pour sauver l’année scolaire

    je pensse que les élèves et étudiants de ce pays ne veulent plus ni de l’école ni de la vie ! il en ont veulent tout casser car il pense qu’en cassant on en reconstruira mieux et eux ils ne vont plus aller à l’école !ais ce qu’ils oublient c’est que ceux sont au pouvoir n’y resteront pas éternelllement !même si le gouvernement actuel le voulait il ne sera pas là dans 15 ans !soit parce que trop vieux ou simplement mort (je touche du bois) !c’est à ces élèves qui cassent aujourd’hui que reviendra la charge de ce pays !casser bruler piller c’est pas vous qui payer, mais c’est vous qui chierai !je pense qu’on s’amuse avec ces gamins