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lefaso.net

Palais de justice : Des multiplicateurs de billets de banque

vendredi 29 avril 2011.

 

Denis et Bouya sont l’un d’origine congolaise et l’autre d’origine guinéenne, mais vivant en Côte d’Ivoire qui traverse une crise que nul n’ignore. C’est ainsi que dans le sauve qui peut, les deux amis se sont retrouvés au Burkina Faso. Sans emploi, Denis se livre à la vente de vêtements. Un jour, son ami le surprend entrain de vouloir multiplier un billet de 2000 F. Dans la conversation, ce dernier lui fera comprendre qu’il fait ce travail rien qu’avec les nantis. Quelques jours après, pendant que Denis était dans la capitale, Bouya lui demandera de revenir, puisqu’il a trouvé quelqu’un qui voudrait multiplier son argent.

De retour, ils prendront toutes les dispositions pour la multiplication. Denis allait ainsi multiplier un million en trois millions. A la question de savoir, comment procède-t-il pour la multiplication. Denis dira qu’il noircit d’abord le billet avec du charbon avant de le tremper dans une eau qu’il présente aux victimes comme n’étant pas une eau ordinaire. Le procureur qui a reconnu leur acte dangereux a consenti à leur arrestation parce que dit-il : « S’ils n’avaient pas été arrêtés, ce sont d’autres personnes qui allaient passer par là ». Ils ont été condamnés à 12 mois de prison avec sursis.


Une affaire louche de plante

Pour le conseil d’Aboubacar et Chivoudou qui étaient devant les juges le mardi 27 avril 2011, Aboubacar s’est retrouvé dans une affaire louche malgré lui à cause de la crise ivoirienne. Quant à Chivoudou, il n’est pour rien dans cette histoire d’escroquerie et de complicité d’escroquerie, actes pour lesquels il comparaissait avec Aboubacar. En raison de la crise ivoirienne, Chivoudou de nationalité nigériane a voulu s’installer au Faso. Aboubacar, de passage à Bobo-Dioulasso se faisait appeler Thomas et prétendait avoir des relations en Grande-Bretagne. Il signe ainsi un contrat de vente de plante qu’on produit dans ce pays. Un sachet de poudre de ladite plante devrait se vendre à 300 mille FCFA.

Un premier transfert d’argent est fait. Ce n’est qu’au deuxième transfert où les raisons avancées ne semblaient pas claires que la victime Sawadogo comprendra qu’il s’agit d’une escroquerie. Chivoudou avant de venir au Burkina avait demandé à son ami Aboubacar de sonder le terrain pour l’installation d’une boutique de pièces détachées. La gendarmerie les arrêtait alors qu’ils rencontraient. Chivoudou a avoué ne rien savoir de cette affaire, contrairement à Aboubacar qui a reconnu son acte. Dans le réquisitoire, le procureur a estimé que les faits reprochés à Aboubacar alias Thomas sont établis, d’où la peine de 24 mois de prison fermes, avant de demander la relaxe de Chivoudou. Une peine jugée sévère selon le conseil. Aboubacar a une femme et des enfants. Il va donc demander la clémence des juges en faveur de son client. Le tribunal après l’avoir reconnu coupable l’a condamné à 24 mois d’emprisonnement avec sursis. Chivoudou a été relaxé.


Relaxé au bénéfice du doute

33 ans, bagagiste et père de trois enfants, Mathias était poursuivi pour vol de deux sacs de voyage et la somme de plus de 3 millions F CFA. En effet, le 21 février dernier, deux voyageurs lui confiaient leurs sacs alors qu’il n’était pas de service. Ces derniers qui devraient se rendre au Ghana voulaient assouvir leur faim dans un restaurant non loin de la gare. Mais de retour, ceux-ci ne verront pas leurs bagages. Mathias dira qu’il les avait mis dans un magasin en présence de deux autres personnes. Il a été interpellé, et lorsque la police a voulu perquisitionner son domicile, il va plutôt la conduire chez son grand frère. Mathias soutient qu’il n’est pas l’auteur du vol. Autant à la police que devant les juges. Et comme en droit, explique le procureur le doute profite à l’accusé, il a requis sa relaxe pure et simple. Une requête qui a été acceptée par le tribunal.
Rassemblés par

Bassératou KINDO (beckyelsie@yahoo.fr)

L’Express du Faso