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REOUVERTURE DES STATIONS : Les Ouagalais se bousculent

mardi 19 avril 2011.

 

Le lundi 18 avril 2011, la vie a repris son cours normal dans la capitale du Burkina Faso. Les pompistes, après 3 jours de fermeture, ont rouvert leurs stations d’essence au grand bonheur de la population. Un tour dans certaines stations nous a permis de constater de longues files d’attentes suivies souvent de bousculades autour des pompes d’essence. Par contre, certaines stations qui ont subi les saccages des militaires sont restées fermées.

Le vendredi 15 avril 2011, il était quasi impossible de trouver une goutte d’essence dans les stations dans la ville de Ouagadougou. En effet, suite à la mutinerie des militaires dans la nuit du jeudi 14 avril 2011, les responsables des stations ont dû fermer boutique pour raison de sécurité. Cette situation a été difficilement vécue par les Ouagavillois. En effet, ceux- ci étaient obligés de faire recours aux bouteilles d’essence dans la rue dont les prix ont grimpé subitement allant jusqu’à 2000 FCFA le litre à certains endroits. Après 3 jours de fermeture, les pompistes, ayant constaté un retour au calme ont décidé de la réouverture des stations le lundi 18 avril 2011. Une réouverture saluée par les populations qui ont très tôt pris d’assaut les stations d’essence .

Partout, de longues files d’attentes se sont formées. A moto, en voiture ou à pied, puisque certains étaient contraints de garer leur moyen de déplacement par manque de carburant, chacun a rejoint la station la plus proche pour se procurer de l’essence. Certains, découragés par les longues files, font le tour espérant trouver une station où il y a moins de personnes. C’est le cas de madame Sanon trouvée à la station Shell aux 1200 logements. "J’ai fait le tour de quatre stations avant de m’aligner finalement ici. Partout où je suis partie, ce sont de longues queues que j’ai trouvées", a - t- elle déclaré. Une fois la station trouvée, encore faut-il de la patience pour avoir le liquide précieux.

Dans certaines stations, il faut une attente de plus d’une heure pour avoir du carburant. Sanogo Hamadou, rencontré toujours à la station shell aux 1200 logements indique qu’il a attendu 1h 30 minutes avant de se faire servir. La plupart de ceux qui arrivent devant les pompistes font le plein de leur moto ou véhicule. Certains mêmes font des provisions car, disent -ils : "Nous ne savons pas quand est-ce que les perturbations vont recommencer". L’Etat, ayant senti la nécessité d’instaurer l’ordre pour permettre à la population de se servir sereinement a déployé des forces de l’ordre dans les stations. Malgré cela, la cacophonie n’y manque pas.

La station Shell de Boulmiougou saccagée

Certains clients voulant se faire servir en premier lieu, créent souvent des malentendus. C’est le constat fait dans une des stations Total à Tampouy où les vendeurs à la sauvette et les propriétaires d’engins ont failli en venir aux mains. Les uns voulant se servir dans des bidons pour revendre, les autres voulant remplir le réservoir de leur engin et vaquer à leurs occupations. Si dans cette dernière station l’affluence est forte, à la station shell de Boulmiougou, la réalité est tout autre. Assise sur une brique, sac en mains, la sous-gérante de ladite station, Laeticia Bayili, nous laisse entendre qu’elle n’a plus que ses larmes pour pleurer. Et pour cause, sa station a été intégralement détruite.

Des pompes de carburant, à l’alimentation, en passant par les câbles de téléphone, les interrupteurs et même le coffre-fort , tout a été saccagé et emporté. Dépassée par les événements, Laeticia Bayili dit ne rien comprendre. Tout comme cette station, les Etablissements Palingwindé, situés à Tampouy, ont reçu la visite des militaires dans la nuit du 14 au 15 avril, 2011. Dans cet établissement, des boissons, des pâtes alimentaires ainsi qu’une somme d’argent de 5 millions de francs CFA ont été emportés, selon le directeur de l’établissement Palingwindé, le chef de Kindi. Il indique, par la suite, qu’il ne comprend plus rien de la situation parce que cela fait la 3e fois que les militaires s’en prennent aux commerçants. "Il faut que l’Etat prenne rapidement des mesures pour arrêter cela parce que si ça continue, on sera obligé de descendre dans la rue", a - t - il conclu.

Yannick SANKARA et Aimé NABALOUM (Stagiaire)

Le Pays