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Affaire El Hadj Djiguemkoudré : Les assassins seront-ils enfin démasqués ?

jeudi 14 avril 2011.

 

La peur règne toujours dans le village de Yourga, situé dans la province du Koulpelogo. Les présumés assassins de El Hadj Hamadou Djiguemkoudré (Voir Le Reporter N°65 du 1er au 14 mars 2011) continuent de circuler, sans être nullement inquiétés. Mais peut-être pas pour trop longtemps ! Deux cabinets d’avocats se sont en effet constitués au profit des victimes, notamment la famille Djiguemkoudré : Me Alidou Ouédraogo, ancien président du Collectif contre l’impunité, pour la famille de la victime, et Me Mamadou Sombié pour la famille également, mais aussi pour la partie civile représentée par le mouvement sunnite du Burkina Faso. Un juge d’instruction, officiant au cabinet N°2 du Tribunal de grande instance de Tenkodogo, mène l’enquête.

Selon nos sources, il y a, dans le box, une dizaine de prévenus. Mais le hic, c’est que certaines personnes qui auraient été identifiées comme étant les cerveaux de l’assassinat et qui auraient participé physiquement à l’attaque criminelle au domicile de El Hadj Djiguemkoudré, roulent carrosse dans le village, troublant ainsi la quiétude des citoyens. Selon certaines sources, l’un des commanditaires, un richissime homme d’affaires, aurait financé des jeunes et les auraient incités à agir contre El Hadj Djiguemkoudré. Sans doute que le juge d’instruction nous permettra d’y voir plus clair. Mais en attendant, du côté des défenseurs des droits humains, on s’active également.

Selon des sources concordantes, un rapport accablant devrait être publié bientôt. Il met à nu la mauvaise gestion du dossier par l’administration locale. Le haut-commissaire du Koulpelogo, le préfet et le commissaire de police du département de Shanga auraient été trop passifs dans la gestion de l’affaire, jusqu’à ce que l’assassinat se produise. En clair, ils n’auraient pas usé des prérogatives régaliennes à leur disposition et n’auraient pas non plus fait preuve de rigueur dès le début. Cette attitude aurait ainsi engendré une escalade de la violence et conduit, inéluctablement, à l’assassinat de El Hadj Djiguemkoudré. Nous y reviendrons.

R.G

Le Reporter