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SYNTER ET SNESS : La lutte reprend dès la réouverture des classes

vendredi 18 mars 2011.

 

Le syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS) et celui national des travailleurs de l’éducation et de la recherche (SYNTER), dans leur unité d’action, ont, à la fin de leur grève des 15 et 16 mars 2011, tenu un meeting de clôture de ladite grève, le 16 mars 2011 dans la soirée, à la bourse du travail de Ouagadougou. Le meeting a servi de cadre pour faire le bilan de la grève et des activités en cours, en présence des militants des deux syndicats, mobilisés pour la cause commune : "ramener la sereinité dans l’éducation".

Le meeting organisé par le SYNTER et le SNESS le 16 mars 2011 à la bourse du travail de Ouagadougou, a drainé un monde immense de militants et militantes. Introduisant les allocutions, le SG adjoint du SYNTER a précisé que l’objectif visé par les syndicalistes dans cette lutte est de ramener la sereinité dans l’éducation et rien que cela. Il a ensuite fait place à une explication de la plate-forme revendicative des deux syndicats. Ladite plate-forme s’articule autour de quatre axes. Les syndicalistes estiment que cette plate-forme est minimale. Par conséquent, elle nécessite un traitement diligent au regard de son caractère pressant.

Ces quatre points portent sur la question indemnitaire qui réunit les indemnités relatives aux examens, aux travailleurs de l’éducation, aux techniciens du CNRST, et aux inspecteurs, la question du respect de l’arrêté sur le respect des effectifs dans les classes, la question du retard dans les avancements et celle du reclassement des conseillers. Afin de faire des recommandations justes et justifiées au gouvernement, les syndicalistes ont à cette fin réalisé une enquête auprès des enseignants. Une enquête qui a, fait ressortir que "le bureau de l’enseignant se trouve au salon". Une situation déplorable quand on connaît la réalité de l’enseignant burkinabè qui, selon les syndicalistes, est le "fonctionnaire dont le logement occupe une place importante dans sa fonction."

A cette plate-forme revendicative, le gouvernement a apporté des réponses jugées insignifiantes par les syndicalistes car n’affectant pas les "militants". "Elles ne profitent pas à ceux qui mouillent le maillot", ont laissé entendre les syndicalistes qui ont protesté énergiquement, séance tenante, face à un tel mépris. Réagissant sur la fermeture des classes et les congés anticipés, les grévistes ont qualifié l’attitude de manoeuvre dilatoire. Aussi, le SG du SYNTER, Mamadou Barro, a martelé que dès la réouverture des classes qui reste une certitude, ils "reprendront la lutte" dans l’unité d’action pour la revalorisation de la fonction enseignante, gage de la qualité de l’éducation, disent-ils en choeur.

Les leçons à tirer dans la lutte sont, pour les plus importantes, la mobilisation conjointe, la mise en branle du gouvernement, le retour de la confiance des militants dans le travail revendicatif unitaire comme moyen pour améliorer la condition des travailleurs de l’éducation et de la recherche. Les premiers responsables des deux structures syndicales se sont dit satisfaits de la mobilisation, en dépit de la décision du gouvernement de fermer les classes. Aussi bien à Ouagadougou que dans les villes et villages du pays, ils reconnaissent que la grève a été bien suivie. Ils ont condamné les mesures répressives suite à la manifestation pour qu’il y ait la lumière et la justice "sur les tueries de Koudougou".

Le meeting a connu un message de soutien de la CGTB par la présence des responsables de la confédération. Un message au cours duquel il a été rappelé la nécessité de poursuivre la lutte dans l’unité. La CGTB a, par ailleurs invité le SNESS et le SYNTER à la marche qu’elle organise le samedi 19 mars 2011. Bassolma Bazié, SG confédéral adjoint de la CGTB a signifié que "convaincus qu’il y a en face, des gouvernants spécialistes des pirouettes, il importe d’être vigilant". Les syndicats ont invité les militants "à rester mobilisés pour les mots d’ordre qui seront lancés dans les tout prochains jours".

Aimé NABALOUM (Stagiaire)

Le Pays