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Démographie et développement en Afrique : L’urgence d’agir

mercredi 9 février 2011.

 

L’efficacité de la lutte contre la pauvreté et la promotion d’une croissance économique durable passe-t- elle par la maîtrise des phénomènes démographiques en Afrique de l’Ouest ? C’est en tout cas la ferme conviction des organisateurs de la conférence de haut niveau sur le thème : « Population, développement et planification familiale en Afrique de l’Ouest francophone : l’urgence d’agir ». Du 8 au 10 février, les participants venus des 9 pays de l’Afrique de l’Ouest francophone partageront leurs expériences sur le traitement des problèmes de population. La cérémonie d’ouverture a eu lieu hier dans la salle des banquets de Ouaga 2000, sous le patronage du Chef de l’Etat Blaise Compaoré.

Les questions de populations sont cruciales pour le développement et l’avenir de l’Afrique subsaharienne. L’importante croissance démographique que connaît l’Afrique de l’Ouest francophone pourrait constituer un frein à son développement si elle n’est pas maîtrisée. Conscients de la nécessité d’agir urgemment, le ministère français des Affaires étrangères et européennes, l’AFD (Agence française de développement), l’USAID et les fondations Gates et Hewlett ont pris l’initiative d’organiser, en collaboration avec les autorités du Burkina Faso et plusieurs partenaires internationaux, une conférence de haut niveau pour réfléchir autour des questions de population et de planification familiale liées au développement.

Cette conférence vise à favoriser le dialogue entre partenaires et à renforcer l’engagement des Etats d’Afrique de l’Ouest francophone dans ces domaines.
Prenant la parole en premier, la représentante de l’ambassadeur des Etats- Unis dans notre pays a tenu à rappeler que la question de la santé maternelle constitue une priorité dans la politique de l’administration Obama.

Elle nourrit donc l’espoir que cette conférence contribue à améliorer la santé de la femme dans les cinq années à venir. L’atteinte de cet objectif à en croire le ministre français à la coopération Henri de Raincourt passe par la scolarisation (surtout des filles) et l’alphabétisation. Il a annoncé que pour compter de cette année 2011 et ce jusqu’en 2015, la France apporte 100 millions d’euros à l’Afrique de l’Ouest francophone pour soutenir les actions allant dans le sens de la planification familiale.

A l’issue de ces deux allocutions, place fut faite à Mme Barry Delphine pour présenter « le Burkina Faso en marche : tendances démographiques et développement ». Mme Barry qui se trouve être la secrétaire permanente du Conseil national de la population révèle que le Burkinabè d’aujourd’hui vit mieux que celui d’hier, s’éduque plus et vit plus longtemps.

L’espérance de vie qui était de 36 ans en 1960 est passée en 2008 à 57 ans. La forte diminution de la mortalité infantile et la faible utilisation des méthodes contraceptives favorisent une croissance exponentielle de la population burkinabè. Les méthodes de contraception sont utilisées par seulement 10% des femmes burkinabè, et l’on enregistre par an 200 000 grossesses non planifiées. Si rien n’est fait, la population burkinabè doublera dans les 20 prochaines années (30 millions à l’horizon 2030).

Prononçant son discours d’ouverture, le Président du Faso Blaise Compaoré a relevé que la croissance démographique rapide observée en Afrique de l’Ouest francophone contribue « à accentuer le chômage, le sous-emploi aussi bien en milieu rural que dans les centres urbains et à engendrer des conflits entre les différents groupes sociaux ». « Nous devons prendre de nouvelles décisions visant à faciliter le financement des programmes en matière de population et de planification familiale pour une plus grande maîtrise de l’évolution démographique au sein de nos Etats dans les dix prochaines années », a dit Blaise Compaoré.

Sans nul doute, on attend beaucoup de cette conférence de Ouagadougou sur l’urgence d’agir quant aux aspects liés à la population, au développement et à la planification familiale en Afrique de l’Ouest francophone.

Koundjoro Gabriel Kambou

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Vos commentaires

  • Le 9 février 2011 à 08:11 En réponse à : Démographie et développement en Afrique : L’urgence d’agir

    Je cherche en vain la logique de ces malthusiens qui s’en prenne à l’homme partciulièrement à l’homme africain. Et comment nos dirigeants peuvent-ils se laisser embarquer dans une autre forme de colonisation ? Le développement de nos pays ne peut pas être pensé par d’autres. Nous avons aussi de la cervelle dans nos têtes cessons de nous laisser guider aveuglement. Le Burkina a la moitié de la superficie de la France avec 15millions d’habitant, la France en a 60, soit 4 fois plus peuplé que le Burkina et pourtant l’urgence de la planification ne se fait pas en France ou en Asie mais en Afrique...quelle logique ? c’est un succide programmer que de rentrer dans cette logique. Instruisez le peuple et laisser leur leur liberté.l’homme est un potentiel pour le développement il ne peut pas être obstacle...ces milliards qu’on injecte pour ces planications si on voulait notre bien on l’aurait mis dans le développement de l’éducation mais la peur de l’invasion noire les pousse à nous financer pour qu’on s’autodétruise...et c’est nous même qui sommes volontaires pour le faire. Courage détruisons en masse c’est ainsi qu’on sortira du sous développement !!! pauvres de nous.

  • Le 9 février 2011 à 08:16 En réponse à : Démographie et développement en Afrique : L’urgence d’agir

    Je cherche en vain la logique de ces malthusiens qui s’en prenne à l’homme partciulièrement à l’homme africain. Et comment nos dirigeants peuvent-ils se laisser embarquer dans une autre forme de colonisation ? Le développement de nos pays ne peut pas être pensé par d’autres. Nous avons aussi de la cervelle dans nos têtes cessons de nous laisser guider aveuglement. Le Burkina a la moitié de la superficie de la France avec 15millions d’habitant, la France en a 60, soit 4 fois plus peuplé que le Burkina et pourtant l’urgence de la planification ne se fait pas en France ou en Asie mais en Afrique...quelle logique ? c’est un succide programmer que de rentrer dans cette logique. Instruisez le peuple et laisser leur leur liberté.l’homme est un potentiel pour le développement il ne peut pas être obstacle...ces milliards qu’on injecte pour ces planications si on voulait notre bien on l’aurait mis dans le développement de l’éducation mais la peur de l’invasion noire les pousse à nous financer pour qu’on s’autodétruise...et c’est nous même qui sommes volontaires pour le faire. Courage détruisons en masse c’est ainsi qu’on sortira du sous développement !!! pauvres de nous.

    • Le 9 février 2011 à 20:21, par burkinbila En réponse à : Démographie et développement en Afrique : L’urgence d’agir

      En 2010, le taux de fécondité en France est passé à très légèrement plus 2 enfants par femme, devançant du même coup tous les pays européens. Et ce fut de la jubilation dans toute la France à travers les médias. Comme quoi ailleurs chez eux (les occidentaux), la natalité est fortement encouragée tandis que chez nous,... Quel paradoxe de leçons à inculquer aux autres. Eh bien, pauvreté quand tu nous tiens. La chine, 1er pays au monde en terme de population actuellement, et à l’horizon 2020 menace de détroner les USA comme 1ère puissance économique du monde. Le problème chez nous en au Faso n’est pas forcement lié à la croissance de la population comme ce que tendent à le dire certains forumistes (je m’inscris en faux contre cette conception des choses). Il faut plutôt suivre les pas de la Chine, du Japon, de la Corée du Sud (les tigres d’Asie) surtout sur le plan de l’éducation ; Eviter la gabegie des deniers publics, réduire de façon drastique la corruption, relancer la culture du travail avec une bonne dose de démocratie qui est présentement rampante chez nous, etc

      • Le 9 février 2011 à 23:14, par Manso En réponse à : Démographie Responsable

        On ne peut pas opposer le fait pour la France de vouloir conserver un taux 2 enfants par femme et le fait de s’interroger sur le taux de natalité du Burkina Faso (5,7 enfants par femme !). En effet dans le premier cas on aboutit au simple renouvellement de la population, ce qui somme toute est parfaitement légitime, alors que dans le second on multiplie la population du Burkina Faso par 2 en 20 ans !... Et ce avec tous les risques que cela peut comporter, à savoir le manque de nourriture, les conflits potentiels sur les terres agricoles, les ressources en eau, le recul des espaces naturels et la disparition de la faune sauvage.
        Quant à l’exemple de la Chine, il est bien mal choisi, car c’est justement parce que ce pays a pris des mesures strictes de contrôle des naissances qu’il peut aujourd’hui rivaliser sur le plan économique avec les Etats-Unis…

  • Le 9 février 2011 à 10:13, par Didier En réponse à : Démographie et développement en Afrique : L’urgence d’agir

    En effet, cet article met le doigt sur une question essentielle. L’Afrique ne pourra assurer son développement et préserver son environnement que si elle maîtrise sa démographie. Plusieurs pays (le Rwanda notamment) connaissent de vrais problèmes de surpopulation. Il faut impérativement que cette question cesse d’être tabou et que ceux qui prônent la planification familiale cessent d’être perçus comme anti-Africains. Bien au contraire, une démographie maîtrisée est pour l’Afrique (mais pour le reste du monde aussi) la clef du succès.

  • Le 9 février 2011 à 11:29, par matyp & K’Emp En réponse à : Démographie et développement en Afrique : L’urgence d’agir

    Je trouve que c’est dommage que nos dirigeants se lamentent parce que la population s’accroît. Les pays européens cherchent actuellement des bras valides et encouragent les naissances. Le milliard de la population chinoise constitue leur force essentielle. Même les USA évitent de refuser du monde. Quant à nos dirigeants, au lieu de se soucier des naissances rapprochées, il s’inquiète du chômage des nouvelles générations.

    Pour moi, cela est la preuve de leur incapacité à gérer cette population. C’est tout simple. En effet, au lieu de trouver dans le nombre une force de développement, nos souverains se laissent berner par l’Occident. Je ne suis pas pour mettre des enfants au monde sans savoir s’en occuper, mais je suis opposé à cette histoire de limitation de naissances à cause du chômage. N’est-ce pas à cause de sa population prolifique que la Haute-Volta, aujourd’hui Burkina Faso a pu se créer une diaspora importante en RCI ? Incompétence, quand tu nous tiens...

    Je demande à ceux qui me liront de vérifier si j’ai tort ou raison.

    • Le 9 février 2011 à 13:04 En réponse à : Démographie et développement en Afrique : L’urgence d’agir

      Merci pour la reflexion précedente.Pauvreté et analphabétisme quand vous nous tenez. Avant de se lancer à tète baisser sur cette quète effrenée de fonds pour les programmes en matières de population et de planification familiale, avons nous fait l’état des lieux depuis notre souscription à la conférence d’Alma Ata en 1978 en passant par les conférences du Danemark (24-30/07 1980, de Nairobie(15-26/07 1985), de Pekin 4-15/9 1995)sans oublié celui de Caire ou les pays dits développés avec à leur tète l’ONU et ses ONG non gouvernememtales en 1994 ? N’est-ce pas un echec ?Les autorités burkinabè et leurs partenaires croient que la réduction de la fécondité et la diminution de la croissance démographique ouvriraient le chemin du développement. Au regard des conséquences néfastes constatées sur la dignité et l’intégrité corporelle des utilisatrices, sur les structures familiales et les modèles de nuptialité, il serait souhaitable de repenser les relations entre fécondité et pauvreté, entre population et développement, telles que codifiées par les différentes conférences sur les populations, particulièrement la conférence de Caire. Chers dirigents ne soyez pas dupes. Les pays qui ont pratiqué ces programmes en matières de santé de reproduction et de population, où en sont-ils aujourd’hui ? Avez vous déj° oublié que beaucoup de vos pères avaient émis des réserves à la conférence du Caire ? Un peu de respect pour la grande majorité anaphabète.

    • Le 9 février 2011 à 14:17, par L’Africain En réponse à : Démographie et développement en Afrique : L’urgence d’agir

      J’appuie ce commentaire puisque tu as tout à fait raison, c’est une honte de s’intéresser à un problème de croissance de la population, ces statistiques qui disent qu’il y’a amélioration des systèmes de santé et de l’espérance de vie sont les mêmes qui disent que nos systèmes de santé sont incompétents, que le VIH avance à grand pas, que les taux de mortalité infantiles et maternelles sont élevées. Sérieusement, ces gens nous tiennent un double langage et nos dirigeants avalent sans broncher, il est sûr que l’on peut parler d’incompétence généralisée. Il est temps d’arrêter de gaspiller l’argent dans des conférences inutiles et à s’attaquer au vrai problème qu’est la création d’emplois, plutôt que de parler de hausse de chômage, une création d’activités entraînerait indubitablement une création d’emplois et donc une baisse du chômage. Quelle dommage pour notre peuple, il est temps de se réveiller et de mettre fins à ces régimes incompétents, nous ne sommes pas des idiots.

  • Le 9 février 2011 à 13:36, par Sidbala En réponse à : Démographie et développement en Afrique : L’urgence d’agir

    IL n’y a de développement que d’hommes. La population est une condition (presque suffisante) du développement. On n’a même pas besoin d’aller à l’école pour comprendre ça ! L’avenir appartient aux pays qui : soit ont une grande population, soit ont des ressources naturelles importantes. Ou ce qui est mieux, ont les deux à la fois. Par exemple, la France n’a ni l’un ni l’autre. Elle est condamnée à la régression à termes ! CQFD.

  • Le 9 février 2011 à 19:44, par Mechtilde Guirma En réponse à : Démographie et développement en Afrique : L’urgence d’agir

    Ne trouvez-vous pas bizarre que cette rencontre se fasse en même temps et de façon simultanée que le Colloque de l’Église qui traite à peu près du même problème du développement ? Tout comme pour jeter comme d’habitude de la Confusion !.

    • Le 10 février 2011 à 02:53, par pharma-scie En réponse à : Démographie et développement en Afrique : L’urgence d’agir

      En tant que pharmacien, je redoute l’usage des pilules et autres médicaments contraceptif. Et je mets en garde nos femmes contre médication, car les effets secondaires sont immédiats : prise de poids, oedemes(joue et fesse qui pousse)..., des facteurs à point de depart de maladies métaboliques(diabètes, hypertension, hypercholestérolémies,cancers) dont les traitements sont extremement exhorbitant pour nos africains.
      Croyez moi, dans cette foulée de planification, les africains seront encore des cobayes pour tester ces pilules, car vous verez un jour que ses pilules seront distribuer à des prix désisoires voir gratuit comme les préservatifs.
      Pevenons ce drame( si la population occidentale est vieille, c’est à cause des médicaments avaler comme des pilules miracles , qui les rendent infécond, et pire avec beaucoup de maladies )

      L’afrique n’a pas un probleme de démographie, elle a un atout très envié, sa jeunesse.
      Nos politiciens n’ont aucune cervelle, ou sont très égoistes : si la jeunesse et la démographie est vue comme un handicap au developpement, c’est la preuve que les programmes de developpement sont obsolètes d’au moins un siècle !

      pour que la jeunesse africaine soit une richesse, il faut des jeunes au pouvoir, pas ces attardés du moyen age !

  • Le 10 février 2011 à 09:34, par René Varenge En réponse à : Démographie et développement en Afrique : L’urgence d’agir

    Bonjour,
    Enfin une conférence qui prend en compte la croissance démographique, mais n’est-il déjà pas trop tard ?
    Notre planète n’est pas infinie et ne peut supporter qu’un nombre limité d’habitants si on veut éviter la destruction des écosystèmes et laisser de la place aux autres espèces vivantes.
    La croissance démographique est un piège que va se refermer sur les générations futures en ne leur laissant plus aucune liberté ni moyens de se développer faute de place, d’emplois, et de moyen de subsistance, entrainant des conflits pour l’accès à la nourriture et à l’eau.