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Escroquerie dans les stations d’éssence : Un réseau démantélé

lundi 24 janvier 2011.

 

La section de recherche de la 3e région de gendarmerie de Ouagadougou a mis la main sur un groupe de présumés délinquants, le 14 janvier 2011. Ces individus avaient inventé un nouveau mode opératoire pour sévir dans les stations d’essence, d’où ils en emportaient de grandes quantités.

Zampaligré Issa alias Ouédraogo Amadé et Sinaré Salfo sont les présumés malfrats d’un groupe de quatre, qui ont été arrêtés par l’équipe du commandant Natama Kouagré de la section de recherche de la 3e région de gendarmerie de Ouagadougou. Aux dires de M. Natama, c’est sur des "bandits, nouvelle formule" qu’ils ont mis le grappin car ils utilisent un système dont les citoyens sont moins avisés pour faire des victimes. Leur plan consiste à envoyer un de leurs éléments dans une station, bien habillé et parfois même conduit par un chauffeur.

Tout cela pour donner l’impression d’une personne responsable. Une fois à la station, ce dernier cherche à rencontrer le responsable et lui fait savoir qu’il est d’une structure bien connue sur le plan national ou international. Le plus souvent, il affirme être du Group Vinci-Afrique. Par ce stratagème, il acquiert la confiance du responsable à qui il explique que sa structure a besoin d’une certaine quantité de carburant pour poursuivre des travaux. Ils discutent alors les clauses de livraison et se fait délivrer une facture proformat qui inclut toutes les dépenses, y compris les taxes.

Rendez-vous est pris pour un autre jour. Le jour du rendez-vous, c’est un autre membre du groupe qui vient avec un chèque au nom du "négociant" qui y était déjà passé, remet le chèque et récupère le bon de livraison. Il repart lui aussi, après avoir fixé le jour de livraison. Pour la livraison, c’est une autre personne qui vient, toujours au nom de ses prédécesseurs et du Group Vinci-Afrique. Ce dernier se charge de trouver le camion et les fûts pour le transport et disparaît dans la nature, tout en sachant qu’ils ont remis un faux chèque. Le temps que le gérant aille à la banque et de se rende compte de l’invalidité du chèque, ses "clients du jour" sont introuvables.

C’est ainsi que les quatre "bandits" ont pu faire des victimes et emporté du carburant d’une valeur totale d’environ vingt millions (20 000 000) de F CFA. Le commandant Natama a précisé que ce n’est pas seulement le carburant qu’ils "volent," mais aussi le ciment et le riz chez les grossistes, mais le cas le plus récurrent est celui de l’essence. Il continue en affirmant que les faussaires utilisent le plus souvent de fausses pièces d’identité et sévissent dans plusieurs villes du pays.

Les forces de l’ordre et de sécurité ont pu démanteler ce réseau, suite à des plaintes qui leur avaient été adressées. Les deux autres membres du groupe ont pris le large et se trouveraient actuellement à Lomé. Ils sont tous Burkinabè et pourraient reconstituer le réseau. Des explications du commandant, les premières plaintes ont été enregistrées en septembre 2010 et c’est le 14 janvier 2011 que les deux présumés ont été arrêtés avec leur butin composé de 20 fûts, de pneus de véhicules et de batteries. Un d’entre eux est récidiviste, car étant à sa deuxième arrestation.

Un appel est donc lancé à la population et surtout, aux responsables et gérants de stations à plus de vigilance. Qu’ils prennent le soin de relever toutes les références possibles de leurs clients, avant toute livraison. "Les victimes doivent aussi refuser les arrangements à l’amiable, elles doivent confier le problème à la justice pour qu’elle fasse appliquer la loi et les sanctions auxquelles les malfrats s’exposent", c’est par ces mots que le commandant Natama a conclu ses propos.

Sidgomdé

Sidwaya



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