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EVALUATION A L’UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU : Un jeu de massacre

jeudi 20 janvier 2011.

 

Vraiment, il y a trop d’étudiants à l’université de Ouagadougou ! Ces futurs cadres s’asseyent parfois sur des briques pour prendre leurs cours à l’Université, faute de places et parce que trop nombreux ! Mais ce que beaucoup ne savent pas, c’est qu’à cause de ce nombre, certains professeurs sont obligés de refiler des copies à d’autres étudiants pour les corriger. A priori, cela ne pose pas de problème si ce sont les meilleurs étudiants, des doctorants, des assistants ou des correcteurs largement avancés en études par rapport à ceux dont ils corrigent les copies. Par exemple, un étudiant en licence ou en maîtrise pourrait corriger une copie d’un étudiant de première année.

Mais quand on connaît le niveau discutable de certains étudiants en maîtrise, il y a de quoi être inquiet. Passe encore s’il s’agissait de corriger des devoirs de Questions à choix multiples (QCM) que même un élève de 6e pourrait faire s’il avait un canevas de réponses sous les yeux. Mais qu’en est-il des sujets de dissertation et de commentaire ? De quelle manière pensez-vous qu’un étudiant, certes nanti de sa maîtrise, mais qui n’arrive pas à cerner lui-même les contours de la langue française, peut-il corriger des copies de dissertation ou de commentaire ? C’est une question de crédibilité de l’évaluation. Si j’étais étudiant et on m’apprend que c’est un autre étudiant qui corrigera ma copie, en plus de la frustration qui naîtrait en moi, je me demanderais si ma note reflètera mon niveau réel. Ce qui m’amène à décréter que cette sorte d’ordonnance est contre-indiquée pour l’évaluation du niveau des étudiants. Un professeur doit corriger les copies de ses étudiants.

Dans le cas contraire, bienvenue à la débâcle qui s’invitera comme un cheveu sur la soupe de la formation de qualité. Ou, en tout cas, il n’est pas certain que ce soit forcément les meilleurs qui passent. Et ce sont ces derniers qui, à leur tour, évalueront d’autres. Imaginez la suite. Hélas, tout cela est la résultante de nombreuses failles de notre système éducatif. Des enseignants en nombre insuffisant qui se tapent deux, trois, quatre, voire plus de promotions d’étudiants à la fois dans plusieurs universités, des étudiants en nombre pléthorique, des doctorants qui fuient l’enseignement universitaire parce que peu motivant, ne peuvent que conduire à ce résultat.

C’est vrai que ce n’est pas forcément une raison pour confier les copies à des étudiants pour correction car je connais des professeurs qui ne l’ont jamais fait. Mais il est difficile de faire autrement dans ces conditions. Et, entre deux maux, mieux vaut choisir le moindre. Mieux vaut donner des copies à des étudiants, que de laisser une pile de copies à des professeurs qui, sous la pression des délais, ne pourraient pas, au final, les corriger avec toute l’objectivité et l’efficacité requises. De toute façon, le résultat demeure le même : un jeu de massacre de la formation où ce sont les étudiants qui récoltent les pots cassés. Alors, pour éviter tout cela, et à défaut de réduire le nombre d’étudiants (ce qui serait encore plus grave, car quel pays commettrait la bêtise de réduire la quantité de sa matière grise ?), il faut faire quelque chose pour motiver les enseignants afin d’en faire des émules. Enfin, il faut agir vite, si l’on veut éviter que l’élite qu’on forme aujourd’hui amène plus tard le peuple burkinabè dans l’abîme.

Le Fou

Le Pays



Vos commentaires

  • Le 21 janvier 2011 à 02:10 En réponse à : EVALUATION A L’UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU : Un jeu de massacre

    C’est pas mieux si tu as gagne la chance et puis un etudiant meme a corrige ta copie ? Que dire de ce prof bourdieusant dans le departement de sociologie qui a invente des notes donner aux etudiants tout simplement ? Ca c’etait dans les annees 95 quand je faisais ma licence de socio. A l’ epoque, on ne s’ est pas laisse faire et l’affaire avait ete portee au rectorat. Ce prof, tres brillant mais laxiste, a eu chaud et a du son salut en fuyant le pays pour se refugier dans une organisation sous- regionale.
    Parlez-nous aussi des notes sexuellement transmises, je ne dis pas transmissibles, c’est deja transmis. Il faut que le CAMES ouvre l’oeil et le bon sur toutes ces bordelleries qui se psent dans l’ enseignement superieur. C’est inacceptable qu’ un prof sorte avec une etudiante. Des lors que c’est comme ca, comment on peut etre sur encore de l’ impartialite des notes ? C’est une societe meilleure de demain qu’ on veut batir comme ca ? pourquoi les deputes ne votent pas des lois comme quoi si on a les preuves palpables que tu couches ton etudiante, qu’ on te licencie parce qu’ on ne peut plus te faire confiance ? Je dis preuves palpables pour que les filles aussi ne se lancent pas dans les accusations gratuites. Si le sel n’est plus sale, on fait quoi ? Il fauit le hjeter dans les tas d’ immondices. C’est la Bible qui nous le conseille.

    Aime K., Consultant

    • Le 21 janvier 2011 à 16:25 En réponse à : EVALUATION A L’UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU : Un jeu de massacre

      Tout a fait d’accord avec vous...J’etais etudiante en Anglais en 93 ; un de mes profs (BA) jette son regard sur moi et decide qu’il faut qu’il sorte avec moi. Je refuse ses avances et je continue mon annee. J’arrive en annee de maitrise et je commence a ecrire mon memoire. J’avais un prof titulaire qui me suivait dans la redaction de mon memoire qui etait fantastique et vraiment savait ce qu’il faisait. Paf, mon directeur de memoire (qui est le meilleur pote de BA) decide qu’il faut que je sois sous la direction de BA qui lorsqu’on onctroyait les profs pour la suivie des memoires etait en formation aux USA. A notre premiere rencontre de travail, BA decide que le travail que j’ai accompli pendant six mois de recherche etait nul et qu’il fallait tout recommencer !!! Je lui ai alors demande s’il doutait de la competence de son collegue qui m’avait jusqu’alors suivie ; il fallait que je fasse une nouvelle bibliographie, un nouveau plan de these et tout recommencer a zero...la fin de l’annee approchait, j’ai passe mes epreuves ecrites avec brio, mais j’ai decide de ne plus continuer ma these, car je sais que tout ce qu’il voulait c’etait m’avoir et ce n’etait vraiment pas propre. J’ai reussi a la partie ecrite avec mention, mais je n’ai plus jamais ecrit une ligne de memoire...
      J’ai aujourd’hui un boulot qui me paye bien, et je ne me suis jamais donnee a un prof...
      Amy

      • Le 21 janvier 2011 à 21:14, par N’maway En réponse à : EVALUATION A L’UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU : Un jeu de massacre

        Amy Il y’avait eu un cas comme ca en medecine ou une fille ne pouvait pas soutenir a cause du meme probleme. Chaque fois qu’elle composait, elle recevait une note inferieure a 12 sur 20, question de la recaler. Au finish, elle a accepte de coucher avec le prof pour ne pas mettre a l’eau, 8 annees passees dans le department de medecine. Apres avoir couche avec le prof. elle a eu 19 d’apres elle. Elle me l’a dit personnellement car elle est mon amie. Il y’a plusieurs filles comme Amy, qui n’ont pas termine leurs etudes a cause de ce phenomene. Il faut le combattre et sanctionner ces delinquents sur le campus.

        • Le 21 janvier 2011 à 22:28 En réponse à : EVALUATION A L’UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU : Un jeu de massacre

          NMaway, ce cas- la est vraiment pathetique et je ne serai pas la premiere a jeter la pierre a cette fille. Mais ce docteur professeur peut violer une fille apres l’ avoir dope en consultation. Comme ce qu’ un certain Dr. K a fait aune dame qui est allee se faire consulter par le dangereux. Il guettait la femme qui disait toujours non. Et plus elle disait non, plus c’est elle qu’ il voulait. Un jour, elle commis l’ erreur d’ aller consulter chez ce malade sexuel. Waii. Le gars a double dose du somnifere et a abuse de la femme. Quand elle s’ est reveillee, elle a su quand meme que quelque chose s’ est passee et l’ affaire a fait grand bruit a Banfora dans les annees 1980. mais finalem,ent ce docteur, rien ne lui est barrive. L’ impunite n’a pas commence dans ce pays aujourd’ hui. Parfois meme je me dis que je suis plus libre parce que je suis un garcon. les femms ont trop de problemes dans cette societe. Les hommes qui viennent d’ avoir l’argent, les nouveaux riches, pensent que toutes les femmes doivent se deshabiller devant eux. Les docteurs pensent que tous les malades doivent partager leur corps avec eux, les profs de lycee pensent que toutes les jolies filles de l’ ecole doivent venir "balayer" leur maison, les profs d’ universite disent que la chevre broute la ou elle est attachee. Mais, ca c’est rgave, hein ! Il faut mettre de l’ ordre dans tout ca.

      • Le 21 janvier 2011 à 22:20 En réponse à : EVALUATION A L’UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU : Un jeu de massacre

        Voila une dame pour laquelle j’ai tous mes respects. Meme si ce violeur professionnel, car c’est d’ un viol qu’ il s’agit quand un prof cree toutes les conditions pour coucher avec son etudiante, n’ apas reussi son coup, ca me fait mal. Amy, tu as pu resister a cette liaison coupable , tu as meme reussi ta vie mais il reste que ce monsieur t’ a devie de ta voie. Ce n’est pas acceptable parce que les filles ne viennent pas a l’ universite pour se faire coucher par des profs mais pour apprendre. Quand ces profs couchent avec elles et leur refilent les notes et comme cerise sur la chair fraiche, le sida, ca c’ est un double crime. La fille n’a rien appris et elle a un diplome. Elle risque meme d’ avoir un bon poste parce qu’ elle a appris qu’ il suffit de Koursi booh (descendre le slip)pour reussir dans ce monde hypersexualise. Et nous les garcons qui n’ ont rien a offrir a ces gars, on trime 10 fois mais on ne passe pas. Ca nous revolte, on finit par ne plus croire au systeme, etc. Messieurs les profs d’ universite, surveillez vos braquettes. C’est ca qui perd l’ homme. il y a des profs coureurs de jupons qui sont tellement excellents mais on ne leur donne plus du credit parce qu’ ils n’ ont pas pu resister a la facilite. Personne n’a dit que c’est facile. Mais des que la concupiscence entre dans votre esprit, il faut dire non. Vous les etudiantes aussi, vous n’etes pas des saintes. Vous harcelez reellement. Vous rappelez-vous de cette djandjou qui avait aborde LB un enseignant bien connu de l’ UFR/SJP pour lui demander de l’aider a passer, qu’ elle est "prete a tout ?" Vous connaissez bien bien LB. C’est bien lui. Il ne changera jamais. Il a tire la fille devant l’ amphi. Il y avait plus de 1000 etudiants et LB a dit tout haut ce que la fille a dit. Et comme un de ses collegues passait par la porte, il a hele son collegue : Hee, X, tu ne veux pas b...? Voici une qui est prete a tout. Sacre Chedou et LB sont mes heros. Vraiment, des grands. Profs d’ universite, yaakoo. Lutter pour qu’ on vous zoute du riz mais lutter aussi pour discipliner vos males professeurs. ne luttez pas seulement pour les acquis materiels. Lutter aussi pour les acquis moraux.

  • Le 21 janvier 2011 à 09:23 En réponse à : EVALUATION A L’UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU : Un jeu de massacre

    une autre question que l’on peut se poser : quel est le niveau réel des étudiants lorsqu’ils arrivent à l’université ? savent-ils tous faire une dissertation et rédiger correctement le français ? on en doute lorsque on lit certains écrits et qu’une bonne partie des évaluations consiste en un QCM. le problème c’est que ces étudiants vont devenir à leur tour professeur....

  • Le 21 janvier 2011 à 10:17, par tapsaid En réponse à : Un Système quel qu’il soit doit atteindre ses objectifs

    C’est vraiment triste ; cependant, c’est aux étudiants de prendre leur avenir en main quitte à faire des années blanches et faire profiter, à nos futurs enfants, d’un système éducatif digne de ce nom.
    J’espère que Monsieur Tertius Zongo accordera une attention particulière au volet éducation dans sa stratégie générale qui se veut une stratégie de réformes.
    Merci et beaucoup de courage et de ténacité aux burkinabé qui travaillent jours et nuits pour s’en sortir dans un climat général hostile (même très hostile, je dirai, à cause d’un système général défaillant et intégré dans un contexte naturel aux opportunités très limitées) au progrès et à la réussite.