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Aménagement de la place de l’Afrique à Ouaga 2000 : Un parc d’attraction bientôt autour du mémorial aux Héros nationaux

mardi 23 décembre 2008.

 

Depuis quelques mois maintenant se déroule sur le site du mémorial aux Héros nationaux à Ouaga 2000, la construction d’infrastructures. Leur réalisation intriguait même de nombreuses personnes qui se demandaient ce qui s’y passait… Elles peuvent se rassurer. Il s’agit en réalité de la réalisation de toilettes publiques dans le cadre de l’aménagement de la place de l’Afrique qui abrite le mémorial aux Héros nationaux. Bientôt, un parc d’attraction y prendra place.

Une esplanade officielle en matériau noble (marbre ou grès marbré), des jardinets, des plans d’eau, des aires de promenade, des jets d’eau, des toboggans, des balançoires, des kiosques à journaux et souvenirs, des kiosques de rafraîchissement, un espace libre de 17 243 m2 pour accueillir des animations de toutes sortes, des toilettes et des bancs de repos, des parkings bien sûr et surtout beaucoup de verdure…composeront le parc d’attraction qui s’édifie à la place de l’Afrique à Ouaga 2000, autour du mémorial aux Héros nationaux.
D’une superficie de 15 ha environ pouvant recevoir plus de 20 000 personnes à la fois, la Place de l’Afrique complète le mémorial aux Héros qui y est logé.

Elle est le symbole vivant de l’adhésion de notre pays aux principes de l’intégration et de l’unité nationale et africaine. Son aménagement commencé en juin 2008 par la réalisation des toilettes tient d’ailleurs compte de cette aspiration de notre nation.
"L’esplanade culturelle symbolise l’intégration africaine d’une part et la complémentarité des différents groupes socioculturels du Burkina Faso. Le calepinage au sol est inspiré du ‘‘kiéma’’ ou calebasse instrument de musique, à la fois objet de décoration avec ses ramifications en cauris qui sont au nombre de 54, soit le nombre des pays d’Afrique », indique, Vincent Armand Kobiané, l’architecte qui a conçu l’aménagement de la place de l’Afrique.

54 est également le nombre de stèles prévues dans le projet d’aménagement. En marbre ou en granit, ces stèles seront dédiées à chaque pays africain avec mention des emblèmes de celui-ci.

Les jardinets seront aménagés sur la base du symbole du ‘‘cauris’’ africain, ancienne monnaie d’échange et ce à partir d’espèces végétales essentiellement africaines telles que Tamarindus Indica, Khaya Sénégalensis, Elacis Guinneensis, Federbia Albida, Dodonia Africa, etc. Des jardinets comprendront des fleurs et plantes ornementales comme les Cactus, les Bougainvillées, les belles du jour et les barléria.
Les jets d’eau, eux, auront la forme d’étoiles à cinq branches fonctionnant en cascades et surmontés d’une fontaine lumineuse. L’éclairage tient du reste une grande place dans l’aménagement avec des lampadaires prévus pour le recueillement ou la détente en famille, en groupe ou en individuel sur le site.

A terme, la place de l’Afrique se veut un haut lieu de mémoire et de culture pour notre pays et pour tout le continent

« Le parc est conçu dans l’esprit de ce qu’on voit ailleurs dans le monde. Il est prévu pour avoir de grands axes carrossables des véhicules même si les parkings visiteurs sont prévus autour du site et des axes secondaires piétons pouvant également accueillir des véhicules comme ceux des pompiers.

Notre souci étant de rationaliser au maximum l’occupation de l’espace, les différents aménagements ont été faits sur la base d’une symétrie par rapport à l’esplanade officielle », explique Vincent Armand Kobiané. « Cette place traduit la volonté de notre pays de perpétuer la lutte des peuples et notamment celle menée par nos héros nationaux » précise, Samuel Yara, Directeur général de l’architecture, de l’habitat et de la construction (DGHAC) dont la direction conduit le projet au nom du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme. Une contrainte cependant à la réalisation de cette ambition de notre pays, à savoir le manque de ressources financières a amené les autorités à privilégier la conduite de l’aménagement en trois (03) phases allant de 2008 à 2010.

« Le coût total de l’aménagement est estimé à près de deux milliards. En l’absence de partenaires pour accompagner le projet, les autorités ont décidé d’inscrire chaque année une phase au budget de l’Etat. La phase de cette année a concerné la construction des toilettes. La phase de 2009 concernera les lots 1 et 3. Les derniers aménagements devant intervenir si tout va bien en 2010.

Nous pensons pouvoir aller jusqu’au bout et mettre à la disposition du public, une infrastructure d’où il sera possible de se recréer mais aussi de contempler Ouagadougou du haut du mémorial des Héros à 47 mètres du sol », précise M. Yara. « La volonté politique de voir ce projet arrivé à bon terme existe, nous apprend-t-il, car la sauvegarde de la mémoire nationale et des valeurs africaines n’a pas de prix ». En attendant, la construction des toilettes a pris un léger retard. L’entreprise « La Générale des Travaux » chargée de l’exécution a, semble-t-il, rencontré des difficultés dans la mobilisation des fonds.
« Les banques traînent quand il s’agit de financer nos travaux lors des marchés de l’Etat.

C’est ainsi que j’ai eu les fonds à 17 jours de l’expiration du délai du chantier qui était de quatre mois à partir de juin 2008. Avec la prolongation du délai qu’on a accordée, nous pensons pouvoir être au rendez-vous de janvier 2009 », déclare Abdouramane Sinaré, Directeur général de La Générale des Travaux. « Le taux général de réalisation se situe à 40% mais le gros œuvre est terminé à 90 %. La partie béton est achevée. Il reste les finitions. Tout se déroule bien », explique Fousséni Cissé, chargé du suivi des travaux.

Le directeur général de l’Architecture, de l’Habitat et de la Construction exhorte l’entrepreneur à respecter ce délai afin de permettre le lancement à temps de la seconde phase. Déjà, révèle Samuel Yara, les infrastructures à leur achèvement seront confiées par appel d’offres à des privés qui les exploiteront en location-gérance au grand bonheur des visiteurs.

Victorien A.SAWADOGO (visaw@yahoo.fr)

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