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Jazz-Caravane 2008 : Les “Saxo” et Anita séduisent Tenkodogo et Zorgho

mercredi 21 mai 2008.

 

Après le festival « Jazz à Ouaga », qui s’est achevé le 3 mai 2008 à Ouagadougou, Jazz-caravane a pris le relais pour faire découvrir le jazz au public de cinq autres villes. Ainsi, après Yako et Ouahigouya les 9 et 10 mai 2008, c’était au tour de Tenkodogo et de Zorgho les 16 et 17 mai de recevoir le groupe Toumboudé et Ray Max Ibrango, respectivement saxo d’or et d’argent du concours Jazz performance, ainsi que la chanteuse américaine Anita Beamon Freeman. Ce fut des moments agréables et surtout de grandes découverte pour les populations des cités visitées.

Le jazz, à travers la caravane, est en train de conquérir de plus en plus de villes dans notre pays. Cette musique afro- américaine, rappelons-le, a été créée au début du 20e siècle par les communautés noires et créoles du sud des Etats-Unis.

Elle est fondée pour une large part pour l’improvisation (appelée encore jam), un traitement original de la matière sonore et une mise en valeur spécifique du rythme, le swing. Et généralement, elle suscite curiosité chez bon nombre de profanes, habitués au rythme de leur terroir ou aux musiques comme le « coupé-décalé » et les « bobarabas ».

A Tenkodogo, c’est des spectateurs massés à la place des Ecoles qui ont suivi de manière fiévreuse les jeux Telecel qui mettent aux prises de jeunes danseurs sur un son du coupé-décalé. Peu de temps après, une autre musique allait prendre le relais : le jazz.

Le gouverneur du Centre-Est, Siméon Sawadogo, a pris la parole pour remercier l’Association Jazz à Ouaga et à ses partenaires d’avoir accepté sa requête de familiariser ses concitoyens avec le jazz. Au public, il a dit : « Ce que vous allez voir maintenant, c’est des personnes qui vivent la musique, qui vont faire sortir des tripes de la guitare, du piano, de la trompette, des sons exceptionnels… ».

A la suite de son discours, Toumboudé, composés de deux trompettistes, d’un pianiste, d’un bassiste et d’un batteur, démarra avec leur premier titre. Chaque instrumentiste, a, tour à tour, fait montre d’une maîtrise parfaite de son instrument et arraché des ovations très nourries de la part d’un public contemplatif.

Après les tonnerres d’applaudissements accompagnant la fin de chaque instrumental, on pouvait entendre des propos du genre : « Ah oui ; ils sont très forts…c’est vraiment bien ! ».

Certains n’hésitaient pas à pointer du doigt, pour le montrer à son voisin, l’artiste qui l’avait le plus séduit. Après le passage du Saxo d’or, les spectateurs ont communié durant une trentaine de minutes avec la chanteuse américaine, Anita Freeman, dont la présence scénique et la voix de stentor ont émerveillé plus d’un. L’Assistante de direction de l’ambassadeur des Etats-Unis au Burkina, dans un gospel envoûtant, aura charmé le public en l’invitant à chanter avec elle surtout sur le titre « Stand by me ».

Quant à Max Ray Ibrango, avec des titres jazziques comme « Pegwendé », « Mané Sougri », il a été fidèle à sa réputation en confirmant qu’il est un des grands jazzmans de notre pays. Le Saxo d’argent a tout simplement épaté.

A l’étape de Zorgho, ce fut le même sentiment du côté des autorités notamment le bourgmestre, Edouard Balkoulga, qui s’est dit honoré que sa cité soit parmi les 5 villes retenues pour cette caravane. Il a témoigné sa gratitude aux organisateurs de l’événement, tout en prenant le soin de déclaré au public rassemblé dans la salle de Cinéma que la musique qui leur est offerte est spéciale car ce n’est pas tous les jours qu’on reçoit des groupes de jazz.

Comme à Tenkodogo, le public a pris le soin d’observer les musiciens sur scène, gratifiant chaque jam d’un instrumentiste d’applaudissements. La soirée fut agréable avec Toumboudé, Anita et Ray Max Ibrango.

En attendant Pô, la dernière étape de Jazz-caravane, le secrétaire général de Jazz à Ouaga, Abdoulaye Diallo, a manifesté tout l’intérêt de son association de voir le festival aller un tant soit peu vers les autres villes, en dehors de Ouaga et de Bobo. Il a remercié Africalia-Belgique, Telecel, le sponsor officiel, pour leur soutien inestimable ainsi que les autorités des villes qui ont accueilli la caravane.

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur