Déclaration de politique générale du Premier ministre Tertius ZongoMonsieur le Président, C’est avec beaucoup d’émotion et d’humilité que je m’exprime aujourd’hui devant vous dans cette auguste enceinte, ceci au nom du Président Blaise COMPAORE que le peuple Burkinabè a largement plébiscité à la magistrature suprême de notre pays le 13 novembre 2005 et du Gouvernement. La majesté de ce haut lieu symbolique du Faso, l’importance des enjeux, et l’urgence des défis qui nous interpellent tous donnent à ce moment une gravité à nulle autre pareille -une gravité que je ne saurais comparer à rien d’autre ni dans ma carrière de serviteur de l’Etat, ni même dans ma vie d’homme. Pourquoi donc le cacher, je suis fortement ému de me retrouver à cette tribune aujourd’hui, et d’avoir le privilège de m’adresser à vous, Mesdames et Messieurs les Députés, qui êtes non seulement l’expression du choix du peuple dans ses différentes sensibilités, mais aussi les garants de notre démocratie. Mesdames et Messieurs les Députés, Monsieur le Président, En me faisant l’insigne honneur de me désigner chef du Gouvernement à un moment crucial de l’histoire de notre pays, le Président du Faso, Son Excellence Blaise COMPAORE m’a chargé de poursuivre la mise en œuvre du programme quinquennal pour lequel le peuple lui a massivement accordé son suffrage. Ce faisant, il m’a accordé une confiance que j’essaierai chaque jour de mériter. Le poids des enjeux, le choc des urgences et la violence des contraintes me protègent contre tout dilettantisme et m’ôtent la tentation de céder à la griserie de l’instant. Car vous le savez comme moi, la tâche qui nous attend est immense. Mais c’est également une tâche exaltante et gratifiante. Je voudrais en cet instant solennel lui témoigner devant le peuple ma gratitude pour sa confiance, et l’assurer de mon engagement personnel et celui de mon Gouvernement à réussir les nobles ambitions de progrès continu pour une société d’espérance au Burkina Faso. Monsieur le Président, La décennie écoulée a été émaillée de défis nouveaux pour notre pays et ceux de la sous-région dont certains ont connu des conflits violents, d’autres ont vu la stabilité de leurs institutions soumises à rude épreuve. Heureusement, la sagesse des dirigeants et leaders politiques africains et l’appui de la communauté internationale ont permis de désamorcer des crises dont le coût humain, social, économique et financier devenait incalculable. Notre pays a traversé avec succès des échéances capitales pour la consolidation de la démocratie, avec en particulier la communalisation intégrale du territoire à la faveur des élections municipales du 23 avril 2006 et le renouvellement, pour la quatrième fois sans discontinuer et à bonne date, de notre Parlement. Dans le contexte politique difficile de la sous-région, ce n’est pas un mince mérite. Sur le plan économique, nous avons relevé de nombreux défis, ce qui n’a pas empêché cependant que de nouveaux se manifestent à l’horizon. Après la longue période de croissance économique qui a suivi la dévaluation de notre monnaie en janvier 1994, les pays de la zone franc ont enregistré en 2006 un léger ralentissement de l’activité économique. Leur taux de croissance du PIB s’est établi à 3,1% contre 4,6% en 2005. Signe préoccupant : la zone franc a enregistré une croissance inférieure à celle de l’Afrique sub-saharienne. Au sein de la zone UEMOA, la croissance était de 3,4% en 2006, contre 4,4% en 2005. Pays enclavé et sans grandes ressources naturelles autres que ses hommes et ses femmes, et la foi en son destin, le Burkina s’est même hissé dans le groupe des pays que François Bourguignon, l’Economiste en Chef et Premier Vice-président de la Banque mondiale, appelle le “G-8 africain”-c’est-à-dire un des huit pays champions de la croissance en Afrique. Pour un pays que certains croyaient être “un des plus pauvres du monde”, c’est là une belle revanche sur le destin. Nous devons tous être fiers du chemin parcouru, et d’avoir pu nous positionner là où personne ne nous attendait. Monsieur le Président, L’autosatisfaction n’est cependant pas une affaire Burkinabè. Si nous ne devons pas faire la fine bouche sur les performances de notre pays, nous devons également regarder l’avenir en face, les yeux grands ouverts et l’esprit clair. J’ai parlé tout à l’heure du rejet du dilettantisme et de la tentation de céder à la griserie. Car en dépit de nos progrès indéniables, le chemin qui reste à parcourir nous impose à tous beaucoup de modestie. Malgré la croissance économique,
Dans un environnement mondial parfois marqué par l’égoïsme et la mauvaise foi de ceux qui ne respectent pas les règles de jeu du commerce international, nous sommes toujours les otages de ceux qui spéculent ou qui influencent à la baisse les prix des matières premières par des subventions massives dont ils nous disent pourtant qu’elles sont contraires aux lois de l’économie de marché, aux règles de l’Organisation Mondiale du Commerce ;
Le secteur des services est victime de contraintes administratives et bureaucratiques, de la sur-réglementation, et d’une pression fiscale parfois exercée sans discernement, et qui a pour conséquence d’encourager l’informalisation de l’économie nationale ;
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Députés, C’est d’ailleurs parce que nous avons tous conscience des problèmes que je viens d’évoquer que nous avons choisi la mission de service public. Car les images auxquelles ils renvoient empêchent la plupart d’entre nous dans cette Assemblée d’avoir le sommeil tranquille. Nous devons revenir d’urgence aux valeurs séculaires qui constituent le socle des vieilles civilisations de notre pays, mais nous devons également nous libérer de la dictature de nos mauvaises habitudes. Monsieur le Président, Il est donc impératif que le Gouvernement dont le chef de l’Etat m’a confié la charge s’attaque de front à ces difficultés en énonçant quelques principes fondateurs. J’ai déjà eu l’occasion de le dire : la réalité des faits et la vérité des contraintes immédiates m’interdisent de faire des promesses démagogiques. Mon ambition sera d’abord de fixer au Gouvernement dont j’ai la charge des objectifs ambitieux mais réalistes, de mobiliser toutes les énergies, de poursuivre et d’approfondir les réformes, de moderniser l’appareil d’Etat et l’économie nationale, bref de dynamiser le processus de création des richesses. Pour y parvenir, nous devons placer l’action publique sous le triple signe de la rigueur, de l’audace et de la créativité. Ceci implique que nous soyons à l’écoute des uns et des autres -ceci par-delà les sensibilités et les opinions politiques supposées- et que nous acceptions l’idée d’un effort soutenu et d’un sacrifice partagé. Car nous ne devons pas nous faire d’illusion : le développement du Burkina Faso n’est ni l’affaire d’un homme, ni celle d’un groupe d’individus ou d’un parti politique. C’est la responsabilité de tous les hommes et femmes de ce pays. En effet, si le projet politique du Président du Faso a rencontré l’adhésion de nos compatriotes et suscité une grande espérance, c’est parce qu’il propose un pacte républicain qui indique à chacun d’entre nous, Burkinabè et membres de communautés étrangères ayant choisi de s’établir au Burkina Faso, sa place et son rôle de citoyen à part entière dans un Faso solidaire. Ce pacte républicain et les valeurs qu’il porte, nous les partageons tous, j’en suis convaincu, quelles que soient nos divergences d’approches et nos légitimes différences - parfois d’ailleurs plus superficielles qu’elles ne paraissent. C’est le profond sentiment qui m’habite après être allé à l’écoute des forces sociales, des acteurs économiques et sociaux, des associations de base, des corps de métiers, des leaders religieux et coutumiers, des partenaires au développement sans prétendre à l’exhaustivité. Monsieur le Président, Avec l’installation de cette nouvelle législature, la quatrième sous la Quatrième République, les conditions me semblent donc à présent réunies pour que le temps de l’action relaie celui des élections. Nous devons agir pour répondre aux attentes des populations. Nous devons encourager l’ardeur au travail et créer les conditions de l’excellence qui, seules, nous permettront de concrétiser la vision énoncée par le Président du Faso et de nous montrer dignes de la confiance que notre peuple a placée en chacun de nous. Monsieur le Président, La vision qui inspire le programme d’action du Gouvernement est énoncée dans le Programme politique du Président du Faso, celle d’un Burkina Faso se positionnant pour devenir à moyen terme un pays à revenu intermédiaire. Dans la logique de ce programme quinquennal, j’ai placé cette déclaration sous le signe de la consolidation des bases d’une croissance de qualité, réductrice de la pauvreté, dans un contexte de gestion rigoureusement orientée sur les résultats. La stratégie d’action du Gouvernement s’appuiera sur les quatre orientations suivantes :
Toujours dans le souci de sincérité qui devrait à mon sens caractériser toute conversation sur les politiques publiques, je voudrais prendre l’engagement devant vous que l’Etat jouera pleinement son rôle et fera sa part. Mais je voudrais vous dire également que la nature de notre société, la structure de notre économie et l’organisation du système des finances publiques impliquent aussi des contraintes à l’action des pouvoirs publics. L’Etat peut initier, accompagner, réguler, encourager et stimuler le processus de croissance économique mais il ne saurait en être le seul acteur, ni même le principal protagoniste. L’Etat peut et doit jouer le rôle d’un interlocuteur privilégié, d’un arbitre, voire même d’un entraîneur. Mais il ne saurait se substituer aux acteurs majeurs que sont les ménages et les entreprises. C’est pourquoi mon Gouvernement proposera dans chaque domaine d’activité un contrat de confiance et de partenariat au secteur privé. Ce contrat consistera en un engagement ferme à lever les obstacles macroéconomiques et sectoriels à la croissance, à initier des investissements publics et à encourager l’accès aux sources de financement. Le secteur privé devra prendre le relais et assumer sa part de responsabilité, en créant des emplois et en prenant les risques calculés qui seuls assurent les rendements et le profit. Monsieur le Président, Au niveau macroéconomique, notre ambition ici est d’accroître la productivité du travail dans notre pays, et de créer les conditions macro, méso et microéconomiques et l’environnement réglementaire favorisant la création d’emplois. Pour cela, nous devons nous fixer des objectifs ambitieux : parvenir à un taux de croissance encore plus élevé que les 6% de la dernière décennie, réaliser les Objectifs du millénaire pour le développement notamment en réduisant le taux de pauvreté à 35% en 2015, et s’orienter à moyen terme vers une croissance à deux chiffres, seule capable de réduire substantiellement le chômage. Pour y parvenir le Gouvernement œuvrera à l’opérationnalisation des recommandations de l’étude nationale prospective “Burkina 2025” qui a esquissé une vision d’avenir pour notre pays. C’est celle d’une “Nation unie et solidaire, ouverte et prospère, connue et respectée, rayonnante et épanouie”. La création du Ministère chargé de l’analyse et de la prospective exprime l’importance que le Président du Faso accorde à cette approche de long terme. Notre stratégie de croissance accélérée et de lutte contre le chômage nécessite des politiques macroéconomiques et des réformes structurelles, c’est-à-dire microéconomiques ou institutionnelles :
Monsieur le Président, Dans le domaine de l’agriculture, qui continue d’occuper plus de 80% de la population active de notre pays et contribue pour environ 40% à la formation du produit intérieur brut, nos objectifs principaux sont de créer les conditions d’une amélioration des revenus des paysans, d’une meilleure création locale de valeur ajoutée, et d’une plus grande diversification de notre économie à travers notamment, l’accroissement des exportations non-cotonnière. Je précise cependant que, malgré les difficultés de la filière coton, le fait d’être et de demeurer le premier producteur de coton de l’Afrique au Sud du Sahara, est un objectif auquel le Gouvernement reste attaché. Notre stratégie consiste à :
S’agissant particulièrement du secteur cotonnier qui continue de faire vivre directement ou indirectement près de 17 % de la population burkinabè et qui fait actuellement face à d’énormes problèmes, notre action consistera à assainir la situation financière de la filière, approfondir le processus de sa restructuration pour consolider sa compétitivité et renforcer la promotion de la transformation du coton au plan local. La mise en œuvre du projet de “ promotion de la transformation du coton en Afrique de l’Ouest ” couvrant le Mali et le Burkina Faso et dont le siège sera au Mali vise à stimuler la transformation du coton au niveau de notre sous-région. Dans le cadre du processus d’intensification agricole, le Gouvernement s’engage à entreprendre des actions soutenues, notamment la mise en place d’un fonds de mécanisation agricole en vue de relever le taux d’équipement des exploitants agricoles de 30% actuellement à 75% en 2015. Ceci vise entre autres à permettre l’intensification de la culture du riz qui devra atteindre une production de 800.000 tonnes d’ici à 2015, ce qui correspondra à la couverture des besoins de notre pays. Il nous faut procéder à une diversification de nos spéculations en vue d’accroître la production du paprika, du souchet, du manioc, du soja et du niébé. L’ensemble de ces mesures devra permettre un renforcement substantiel du revenu des producteurs. Par ailleurs l’opération Agrobusiness lancée en 2006 à titre expérimental par le Gouvernement sur les aménagements de Bagré et du Sourou est une alternative sûre pour régler de manière efficace les problèmes liés à l’accroissement de la production, à l’approvisionnement, à la transformation et à la commercialisation des produits agricoles. Elle est une variante capable de rassurer sur les risques dans le secteur et d’y attirer d’importants financements durables. Monsieur le Président, Dans le secteur de l’élevage, qui contribue pour environ 12% au PIB, environ 20 % aux recettes d’exportation et environ 26% des revenus des populations rurales, nos objectifs principaux sont l’amélioration de la productivité des animaux, le renforcement de la compétitivité et de l’accès aux marchés des produits animaux, et la sécurisation foncière. Parce que l’exportation de notre bétail sur pied n’offre aucune valeur ajoutée dans la mesure où la chaîne de transformation est effectuée dans les pays importateurs, notre stratégie consiste à maximiser l’avantage comparatif dont dispose notre pays dans le domaine de la production animale. La filière bétail-viande connaîtra alors un nouvel essor par la création et la modernisation des infrastructures de production, de transformation et de distribution des produits animaux afin de mieux répondre aux besoins et exigences des consommateurs. Monsieur le Président, Dans le domaine de la santé, notre objectif principal est de résoudre la question de l’insuffisance de la couverture en infrastructures sanitaires et celle de son inégale répartition régionale, toutes choses qui entament l’accessibilité géographique des populations aux centres de soins. Notre ambition est de réduire davantage le rayon d’action qui est de 7,83 km en 2006 par la construction et l’équipement de nouveaux CSPS et de limiter les évacuations sanitaires très onéreuses. C’est du reste dans cette perspective que se réalise le nouvel hôpital de référence de Ouagadougou dont les travaux ont été lancés le 10 juillet 2007. Notre stratégie à court et moyen terme consiste à :
Monsieur le Président, Notre souci de promouvoir la protection sociale ainsi que la sécurité et la santé des travailleurs sur les lieux de travail, se traduira entre autres par :
Monsieur le Président, La santé des populations est tributaire de la qualité de leur cadre de vie et de la satisfaction de leurs besoins en logements décents et économiques. Par ailleurs, au-delà du logement, c’est un plan stratégique de développement des principales villes du Burkina Faso qui sera élaboré afin de permettre à celles-ci de jouer de façon harmonieuse leur fonction de promotion des économies urbaines. Notre ambition est de faire particulièrement des villes de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso, de véritables centres de compétitivité ouverts sur l’Afrique de l’Ouest et au-delà. Cela suppose la mise en place des services suffisamment pertinents pour favoriser l’attraction des activités économiques et de grandes rencontres internationales. Pour y parvenir et dans l’optique de la décentralisation, les deux villes seront dotées chacune d’un plan stratégique de développement explicitant leurs perspectives d’avenir. Pour la ville de Ouagadougou le Gouvernement engagera de grands chantiers qui vont modifier profondément sa physionomie et lui donner l’image d’une ville futuriste. Monsieur le Président, Différents travaux empiriques menés par des chercheurs burkinabè sur la pertinence des réformes sectorielles montrent que toutes celles-ci n’auront d’impact positif sur la croissance que si le capital humain est préparé à en tirer les meilleurs bénéfices. En conséquence le Gouvernement a pour objectifs d’accroître les taux de scolarisation, ainsi que la qualité et l’efficience du système éducatif. Le nouveau système éducatif vise donc à assurer l’éducation de base pour tous jusqu’à l’âge de 16 ans avec des passerelles entre les sous-systèmes et catégories d’enseignement et un découpage en cycles terminaux jusqu’à l’université. L’importance stratégique de ce secteur m’oblige à être particulièrement précis. Le Plan décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB) dont l’exécution de la deuxième phase (2008-2010) vise les résultats suivants :
Le taux de scolarisation du secondaire devra passer de 17,66% actuellement à 29,83% en 2009-2010 et celui de l’enseignement technique de 7% à 10% sur la même période. Par ailleurs, notre engagement pour “un Département, un CEG au minimum” , sera tenu d’ici 2010. Au niveau de l’enseignement supérieur, pour assurer la formation adéquate des étudiants dans de meilleures conditions, au-delà de la construction d’infrastructures et de leur équipement, la déconcentration des universités et la mutation vers le système d’enseignement Licence - Master - Doctorat (LMD) seront les principaux objectifs pour les prochaines années. Notre ambition est de faire passer le taux de scolarisation au supérieur de 3,15% en 2006-2007 à 5,3% en 2009-2010. Pour atteindre ces résultats, notre stratégie se fonde entre autres sur :
Monsieur le Président, La préoccupation essentielle et légitime de jeunes diplômés étant de trouver du travail pour devenir les citoyens pleinement productifs dont notre économie a besoin, la lutte contre le chômage est la priorité du Gouvernement. A cet égard, le handicap que constitue notre enclavement n’est pas insurmontable. Pour mieux s’insérer dans l’économie mondiale, notre pays doit simplement exploiter judicieusement les nouvelles opportunités. A cet effet, le Gouvernement :
Monsieur le Président, Les burkinabè ont soif de s’épanouir par le sport. Ils ont hâte de disposer d’un cadre de vie sain à l’abri des nuisances et d’accéder à l’eau potable et à des logements décents. C’est vrai, le sport est un important vecteur d’épanouissement et de bien-être. Il rapproche les peuples et favorise l’émulation saine. En la matière, le Gouvernement poursuivra sa politique incitative de promotion de toutes les catégories de sport. Il veillera particulièrement à :
Monsieur le Président, Dans la plupart des pays du monde entier et particulièrement au Burkina Faso, la création d’emplois est surtout le fait des petites et moyennes entreprises. C’est pourquoi le Gouvernement accordera une attention soutenue à leurs performances et aux mesures de politiques publiques susceptibles de les dynamiser. Notre objectif ici est d’encourager la création de valeur ajoutée et la transformation des produits locaux. Dans cette perspective, le Gouvernement veillera à :
Monsieur le Président, Ce n’est pas la responsabilité de l’Etat de tenter d’identifier les secteurs porteurs de l’économie. Nous faisons confiance au génie créateur des agents économiques, et à leur capacité à identifier les potentialités d’affaires. Cependant, la structure actuelle de notre économie permet de noter que, dans le court et moyen terme, des opportunités de création de richesses existent dans divers domaines. C’est le cas notamment des secteurs minier, artisanal, et touristique. Notre objectif de lutte contre le chômage nous impose de créer les conditions optimales pour l’exploitation de ces possibilités. L’adoption d’un nouveau code minier en 2003 a impulsé un dynamisme nouveau à la valorisation des ressources minières et des substances de carrières qui s’est traduit par le lancement des travaux de construction de cinq (5) mines dont quatre (4) d’or de Taparko/Bouroum, de Kalsaka, de Youga et de Wona-Fobiri-Mana et une (1) de zinc à Perkoa. Au-delà de l’impact financier certain pour le budget de l’Etat, ces projets permettront de créer environ 2000 emplois et induiront diverses activités connexes qui à n’en pas douter, participent à la lutte contre la pauvreté. L’artisanat burkinabè est riche et diversifié. Il contribue pour près de 30% au PIB et emploie environ 960.000 artisans actifs. Les actions du Gouvernement dans ce secteur viseront à mieux encadrer et soutenir les artisans, renforcer la promotion de leurs produits et accroître la demande des produits artisanaux aux plans local et international - ceci permettra d’améliorer les revenus des artisans. Le Gouvernement encouragera le regroupement et la formation des artisans afin de relever leur niveau de qualification professionnelle et donner un label valorisant à leurs productions. Par ailleurs, l’opérationnalisation de la Chambre Nationale des Métiers et de l’Artisanat créée en mai 2007 et de ses antennes régionales, la mise en place d’un Village Artisanal à Bobo-Dioulasso, des Villages Artisanaux dans les autres régions de même que des Centres Techniques d’Appui à l’Artisanat (CTAA) permettront d’apporter l’appui nécessaire aux artisans en vue du développement du secteur. Sur le plan touristique, l’adoption d’un Plan Directeur de Développement permettra de professionnaliser davantage le secteur. Sa mise en œuvre se fera dans le cadre de la déconcentration des structures d’administration de la culture et du tourisme. Je le répète : l’Etat n’aura pas la prétention de tout faire. Mais là où il peut jouer un rôle d’incitateur, il ne manquera pas de le faire, en partenariat avec le secteur privé et les organisations de la société civile. Ce sera le cas notamment en ce qui concerne la revalorisation de notre riche patrimoine culturel. Ainsi, le Gouvernement poursuivra la mise en œuvre du processus visant l’inscription de nos sites tels que les gravures rupestres de Pobé Mengao et les ruines de Loropéni sur la liste du patrimoine culturel de l’humanité. Nous travaillerons également à relancer le 7ème art, qui est actuellement confronté à une crise organisationnelle, financière et technologique. Pour redonner au cinéma Burkinabè son lustre d’antan, un Centre National de la Cinématographie sera créé et des mécanismes mis en place pour la réhabilitation et le bon fonctionnement de nos salles de cinéma. Par ailleurs, des efforts seront consentis pour améliorer la protection des œuvres et renforcer l’organisation des métiers artistiques et culturels. Monsieur le Président, Toutes ces initiatives dans des domaines aussi divers que le secteur minier, l’artisanat, tourisme ou la culture, ont parfois un caractère essentiellement institutionnel et ne sauraient constituer des conditions suffisantes pour la résorption du chômage. Car nous le savons tous, la création d’emplois durables est surtout du domaine du secteur privé. Mais l’Etat doit jouer son rôle de catalyseur des initiatives et je peux vous promettre que les hautes instructions du Président du Faso sont claires à ce sujet : le Gouvernement assumera sa part de responsabilité ! Cette prise de responsabilité se traduira par un objectif clair : la création des conditions d’un accroissement continu de la productivité au Burkina Faso. Ceci implique notamment l’amélioration de la compétitivité interne et externe de l’économie, et le dégagement des obstacles divers qui assombrissent le climat des affaires. Pour stimuler l’initiative privée nationale et attirer les investissements directs étrangers dont l’économie a besoin, le Gouvernement mettra en œuvre les recommandations issues des rencontres Gouvernement /secteur privé et celles contenues dans le rapport Doing Business, tout en poursuivant la mise en œuvre du programme Doing Business Better in Burkina Faso. C’est le lieu pour moi, d’appeler les burkinabè à être fiers du classement fait dans le rapport “ Doing Business 2008 ”, du Burkina Faso, parmi les 20 pays au monde et les 05 pays en Afrique ayant fait le plus de réformes en matière d’amélioration du climat des affaires au cours de cette année. La Maison de l’Entreprise du Burkina Faso offre désormais un soutien à l’initiative privée, à travers le développement des activités de formation et d’appui conseil aux opérateurs économiques, la réduction des délais et l’allégement des formalités de création d’entreprise. Elle contribue fortement à l’amélioration de l’environnement des affaires à travers le Centre de Formalités des Entreprises (CEFORE) dont l’objectif ultime est de ramener les délais réglementaires de création d’entreprise de 7 jours à 3 jours ouvrables, au maximum. L’extension des activités du CEFORE sur l’ensemble du territoire national permettra d’ailleurs de renforcer l’offre de services d’appui au secteur privé. La mise en place du Centre d’Arbitrage, de Médiation et de Conciliation de Ouagadougou intervenue en 2006 s’inscrit naturellement dans la même optique. Il en est de même pour la création future d’un centre de facilitation des actes de construire de même que la mise en place de Guichets centralisant les procédures d’attribution et de transfert des droits fonciers. Des réformes structurelles seront adoptées pour libéraliser les marchés et parachever le programme de privatisation dans des secteurs non stratégiques de la vie économique, ceux où l’initiative privée est disposée à prendre le relais de l’action publique, ceci de façon que les ressources limitées de l’État soient affectées en priorité aux domaines et régions où le marché est défaillant. Monsieur le Président, L’initiative privée ne se concrétise que lorsqu’elle est soutenue par un système bancaire et financier qui prend des risques et assure l’intermédiation entre ceux qui ont des ressources à placer, et ceux qui ont des idées de projets. Le Gouvernement mettra tout en œuvre pour faciliter l’accès au financement des opérateurs économiques. Il veillera également à l’application de la stratégie nationale de microfinance, qui doit permettre l’émergence d’un système financier adapté aux conditions monétaires et non monétaires des producteurs ruraux les plus touchés par la faiblesse des niveaux d’épargne et la précarité. Ceci impliquera entre autres :
Monsieur le Président, Une dimension essentielle dans notre stratégie de baisse des coûts des facteurs est le développement des infrastructures, notamment dans les domaines des transports, de l’énergie, de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement, et des télécommunications. Notre stratégie consiste donc à :
S’agissant des problèmes de mobilité dans nos centres urbains et principalement dans la ville de Ouagadougou, le parc d’autobus de la SOTRACO connaîtra un accroissement substantiel en passant de 50 à 150 d’ici à 2008. Dans les zones rurales, notre action se concentrera sur le développement des Moyens Intermédiaires de Transport Quant au transport ferroviaire, l’activité d’exploitation est devenue quasiment normale. Cette situation s’améliorera encore avec la résolution de la crise socio-politique en Côte d’Ivoire. Le Gouvernement travaillera à densifier la desserte du territoire national par rail, ceci grâce à des projets ambitieux. Dans le cadre de l’intégration régionale aux niveaux de la CEDEAO et de l’UEMOA, des études de faisabilité d’interconnexions ferroviaires entre notre pays et les pays voisins (le Ghana, le Mali, le Niger et le Togo) seront réalisées sur 3065 km dont 1187 km dans notre pays. En ce qui concerne le transport aérien, les actions en cours concernent le réaménagement de l’aérogare passager de l’aéroport international de Ouagadougou. Au cours de l’année 2008, des investissements de 2,5 milliards de FCFA seront entrepris, notamment pour le réaménagement ainsi que l’acquisition et l’installation d’équipements. Monsieur le Président, La vision énoncée par le Président du Faso ne pourrait se concrétiser sans un sursaut énergétique. C’est pourquoi l’objectif principal du Plan opérationnel de développement du secteur de l’énergie est de porter le taux d’électrification de 17,5% actuellement à 60% à l’horizon 2015. Nous savons que cet objectif est ambitieux, ce d’autant que certains facteurs déterminants comme l’évolution des cours du pétrole ou du taux de change du dollar, devise principale de nos recettes d’exportations, échappent à notre contrôle. Mais au Burkina Faso, même si nous n’avons pas de pétrole, nous avons des matières premières bien plus importantes encore : les hommes et les femmes, c’est-à-dire la matière grise, et la foi en notre capacité à maîtriser notre destin. Le Gouvernement a donc adopté une stratégie volontariste centrée sur :
A cet effet, des dispositions ont été prises pour le lancement de projets pilotes de production de biocarburant à partir de produits locaux tels que la graine de coton, le jatropha et le sorgho sucré.
L’honnêteté intellectuelle et le respect que je vous dois, vous les représentants du peuple, m’obligent cependant à vous dire que des efforts et même des sacrifices seront nécessaires. Car si les prix du pétrole se maintiennent à leur niveau record de ces dernières semaines, notre pays devra traverser une période de transition où des sacrifices pourraient être demandés à chacun d’entre nous -notamment au niveau des prix à la pompe. Je vous promets bien évidemment que le Gouvernement fera tout ce qui sera en son pouvoir pour limiter toute érosion du pouvoir d’achat des populations. Avec les ministres concernés, je consulterai personnellement toutes les parties prenantes (producteurs, distributeurs, syndicats) pour trouver la solution optimale aux difficultés éventuelles qui se présenteraient devant nous. Monsieur le Président, La question de l’énergie se pose avec plus d’acuité encore en milieu rural où les populations les plus démunies n’ont guère d’alternatives au bois de feu et n’ont pour seul recours que la brousse pour satisfaire leurs besoins en énergie. Je voudrais ici rendre hommage aux organisations communautaires et civiles qui nous aident quotidiennement à atteindre nos objectifs de reboisement et d’augmentation de la productivité des massifs forestiers. Toutefois, tout comme l’arbre ne doit pas cacher la forêt, leurs actions qui se concentrent souvent sur des petites plantations ne doivent pas se substituer à une politique véritable de foresterie. Nous devons nous orienter vers la création, l’aménagement et l’exploitation de forêts individuelles et communautaires pour mettre fin à l’abandon des plantations sans entretien et à l’exploitation du bois sous forme de cueillette à travers la brousse. Bien évidemment aux côtés de ces initiatives, il s’avère nécessaire d’accroître la productivité des massifs forestiers en enrichissant et en aménageant nos boisements naturels encore existants. Notre stratégie porte sur les actions suivantes :
Monsieur le Président, Dans le domaine l’environnement, il subsiste toujours chez nos populations d’importantes lacunes dans la compréhension des pressions qu’exercent les activités humaines sur les écosystèmes, dans l’évaluation de l’ensemble des services assurés par ces écosystèmes, en particulier l’impact de la mauvaise gestion des Ressources Naturelles sur l’économie et dans la quantification de ses incidences sur la santé et sur les divers dangers environnementaux. Les objectifs principaux du Gouvernement seront de maîtriser la progression de notre consommation, améliorer la gestion des déchets, informer et sensibiliser les populations et les agents économiques sur l’impact de leurs actions. Monsieur le Président, Dans le domaine de la maîtrise de l’eau et de l’assainissement, les objectifs du Gouvernement tels que définis dans le programme d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement à l’horizon 2015 sont les suivants :
Monsieur le Président, Un autre axe important de l’action Gouvernementale dans le domaine des infrastructures concerne les télécommunications. Je ne saurais en souligner suffisamment l’importance dans cette époque qui est celle de l’extrême mobilité des facteurs de production. L’ouverture complète du secteur à la concurrence étant désormais chose faite, notre objectif est de créer un environnement transparent, attractif et sécurisant pour les investisseurs privés tout en garantissant une saine régulation du secteur, une disponibilité et une accessibilité de tous à des services de qualité et à coûts réduits. Dans cette perspective, la Représentation Nationale sera saisie de projets de loi sur les réformes juridiques et institutionnelles visant à favoriser l’essor des transactions et des téléprocédures tout en veillant à la protection des droits des individus, des données personnelles et à la lutte contre la cybercriminalité. Nos objectifs en matière de NTIC sont consignés dans la cyber stratégie nationale adoptée en 2004. Ils sont de promouvoir un accès large à travers le pays, de favoriser l’usage des NTIC dans des politiques de développement, et d’organiser la convergence des télécommunications, de l’informatique et de l’audiovisuel. Bien évidemment, notre stratégie se focalisera sur des actions relevant de l’action directe de l’Etat, et d’encourager les autres acteurs de la société (notamment le secteur privé) à jouer pleinement leur rôle. L’action du Gouvernement dans ce domaine portera sur :
Monsieur le Président, J’ai bien conscience que les promesses des dirigeants politiques suscitent souvent du scepticisme - sinon de la méfiance. Je peux vous promettre cependant que les engagements pris ce jour au nom du Président du Faso devant vous, les représentants élus de la nation, occuperont et préoccuperont quotidiennement les membres du Gouvernement. Pour vaincre le scepticisme et offrir à chaque citoyen les moyens de suivre leur mise en œuvre et d’évaluer nos résultats, j’entends renforcer les systèmes nationaux de monitoring et les cadres d’observation des progrès vers les Objectifs du millénaire pour le développement. La gestion opérationnelle de l’économie se traduira également par la mise en place et le renforcement d’outils et d’instruments modernes et efficaces de gestion. Ceci est d’autant plus important que la mise en œuvre effective des politiques publiques, et leurs ajustements en fonction de l’évolution des circonstances, nécessitent une production statistique abondante, fiable et régulière. Le renforcement de la capacité opérationnelle et d’analyse de l’Institut National des Statistiques et de la Démographie se poursuivra afin d’assurer la régularité de la production des comptes nationaux et l’exploitation optimale des données issues des différentes enquêtes nationales, notamment celles du Recensement général de la population et de l’habitat. Par ailleurs, la révision en cours du schéma directeur de la statistique permettra d’avoir une vision dynamique qui intègre les mutations récentes de notre environnement. Monsieur le Président, Il est aujourd’hui un postulat que les politiques économiques ne débouchent sur des résultats concrets que si des réformes transversales dans des domaines importants comme l’organisation de l’Etat et de la fonction publique, la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption sont effectuées courageusement et concurremment. C’est pourquoi, au risque d’abuser un peu de votre patience, je voudrais prendre quelques minutes supplémentaires pour vous présenter rapidement la vision du Gouvernement sur ces thèmes importants. Grâce à ses traditions de dialogue participatif et démocratique, et au leadership du Président Blaise COMPAORE, le Burkina est parvenu ces dernières année à poser les jalons d’un Etat efficace et respecté. Malgré cela, nous devons reconnaître que le socle de la démocratie demeure fragile. Nous devons garantir à tous les citoyens de ce pays les perspectives d’une vie paisible dans une société solidaire, où règnent la justice sociale et le principe d’égalité de chance. Ceci implique une plus grande cohésion sociale et le renforcement de l’autorité de l’Etat. Sur le plan politique, les objectifs du Gouvernement sont de consolider les bases d’une démocratie républicaine et de renforcer l’efficacité de l’administration publique au service de tous les citoyens du Faso. Nous croyons que la promotion et la protection des droits civils et politiques, ainsi que celles des droits économiques et sociaux de tous les citoyens sont indispensables au succès de toute construction démocratique. Notre stratégie consiste à :
Sur le plan de l’organisation et du fonctionnement de l’Etat, notre objectif est de créer de meilleures conditions de coordination du développement. Le Gouvernement entend donc renforcer les capacités des acteurs à tous les niveaux et impliquer davantage les communautés à la base dans l’identification et la mise en œuvre des projets et programmes de développement. Notre stratégie est d’appuyer les efforts des collectivités en les accompagnant principalement dans le cadre de la déconcentration des services et du transfert des compétences. La décentralisation a pris son rythme de croisière au Burkina Faso. Après une décennie d’expérimentation dans 49 communes urbaines depuis 1995, la loi du 21 décembre 2004 portant code général des collectivités territoriales au Burkina Faso, a fait de la communalisation intégrale un axe majeur de la politique Gouvernementale en matière de démocratie participative. Les conseils régionaux et les conseils municipaux partagent désormais l’exercice du pouvoir local aux côtés du pouvoir central. L’objectif du programme politique, “ le Progrès continu pour une Société d’espérance ” n’est donc pas simplement un transfert mécanique de compétences et de ressources au niveau local. Il vise surtout à renforcer la participation des citoyens au fonctionnement de la vie publique et de l’appareil d’Etat. Monsieur le Président, L’amélioration de la gestion des finances publiques est et demeurera une priorité. Notre ambition ici est d’accroître l’efficience des dépenses publiques et le taux d’exécution physique et financière des différents projets et programmes de développement. En somme, il s’agit de promouvoir la culture des résultats et de l’intégrité. S’agissant des marchés publics, des actions pour une plus grande transparence et une meilleure efficacité dans le processus de passation des marchés publics ont été entreprises. Il s’agit entre autres de la création de l’Autorité de régulation des marchés publics, de la mise en place d’un système intégré des marchés publics et d’une réglementation spécifique à la maîtrise d’ouvrage déléguée. Enfin, l’élaboration d’un document unique portant régime des sanctions en matière de marchés publics permettra d’adapter la réglementation pénale contre les infractions à la réglementation des marchés publics. Le Gouvernement procédera à un état des lieux pour déceler les failles et les faiblesses du système en place, tant au niveau des procédures qu’au niveau des capacités des entreprises, et apportera les corrections nécessaires. Les recommandations issues des dernières assises des Chefs de projets et programmes de développement seront judicieusement exploitées et mises en œuvre. Monsieur le Président, Ces mesures illustrent notre souci primordial pour la question plus générale de la bonne gouvernance. Car vous le savez comme moi, toutes nos actions resteraient de simples gesticulations si les agents économiques de ce pays n’avaient le sentiment que nous sommes décidés à éradiquer la gangrène de la corruption des pratiques de certains de nos concitoyens. Notre objectif ici est de mettre en place un système de gouvernance efficace et partagée, caractérisé par la responsabilisation citoyenne, la transparence, et une participation accrue aux affaires publiques et la sanction systématique des gestionnaires indélicats, ceci grâce à une justice indépendante et la lutte contre la corruption. Les responsables publics qui sont dépositaires de la confiance de la nation auront donc l’obligation de rendre compte de leur gestion ;
Monsieur le Président, L’existence d’un système judiciaire accessible, efficace et indépendant garantit pour tous, gouvernants et gouvernés, riches et pauvres, citadins et villageois, l’égalité devant la loi. C’est donc un socle capital de la démocratie. Aussi, l’action du Gouvernement dans ce domaine visera :
Notre pays a su agrandir le cercle de ses amis et conquérir la sympathie des partenaires à travers le monde. Cela a été le fait de notre diplomatie, de nos missions diplomatiques et consulaires auprès des pays frères et amis, à qui il convient de rendre hommage. Pour poursuivre cette mission tout en renforçant le leadership du Burkina Faso dans ce vaste mouvement d’intégration régionale et de mondialisation, l’action du Gouvernement aura pour objectifs de :
Monsieur le Président, M’acheminant vers la fin de cette Déclaration de politique générale, je m’en voudrais de terminer sans vous confier l’attachement personnel que j’ai pour une catégorie de citoyens burkinabè, dont la contribution a été et sera toujours déterminante dans la vie de notre nation : je veux parler des quelques 7 millions de femmes de ce pays, ces “ porteuses d’Afrique ” comme le dit la poétesse burkinabè Angèle Bassolé. Monsieur le Président, Au terme de cette déclaration, je voudrais vous redire que notre projet de Gouvernement entend réconcilier actions et convictions. Il appelle votre confiance et celle du peuple. Son succès requiert de changer les mentalités, vaincre les pessimismes, surmonter les blocages, briser les conservatismes qui nourrissent le fatalisme et la fracture sociale. Nous serons sans doute confrontés à des situations difficiles, imprévues, dont l’appréciation et la résolution comporteront des risques et des incertitudes. Mais grâce à la conscience aigue que nous avons tous de nos engagements, à la fidélité à nos objectifs, nous réussirons ensembles, le pacte du progrès continu pour une société d’espérance. Car notre destin nous appartient si nous gardons confiance en nous-mêmes et si nous plaçons constamment l’intérêt de la nation au-dessus des égoïsmes et des sectarismes. Je ne saurai véritablement terminer mon propos sans :
J’ai été plus long que je le souhaitais. Un proverbe bantou dit que lorsqu’on parle en public, il faut avoir pitié de ceux qui vous écoutent. Je sollicite par conséquent votre indulgence. Mais vous l’aurez compris, l’importance des enjeux et la gravité de l’instant m’y ont contraint. Je vous remercie de votre patience Que Dieu bénisse le Burkina Faso. Lire aussi : |
Vos commentaires
1. Le 5 octobre 2007 à 12:04, par Aziz Boulkiemdé En réponse à : > Déclaration de politique générale du Premier ministre Tertius Zongo
Tout ça est beau et noble, mais le gouvernement aura-t-il vraiment la volonté et la conscience de le mettre en oeuvre ?
2. Le 5 octobre 2007 à 17:05, par Aboussan En réponse à : Tu me fais rêver Tertus
Il y a dans tes phrases tant d espoir que je voudrais une foi me laisser illuminer par le reve d un progres pour tous. A tu repete je ne sais combien de fois CITOYEN, DEVELOPPEMENT, progres pour tous. ces mots sont reserves a une phrange de personnes nobles et admirables. je voudrais t admirer plus.
3. Le 6 octobre 2007 à 03:49, par Kaswego Yankee En réponse à : > Déclaration de politique générale du Premier ministre Tertius Zongo
Mr le Permier Ministre
jóse croire que pendant votre séjour à Bobo, vous avez visité l’hopital Souro sanon, qui n’a toujours pas de scanner en cette année de grace 2007.
Ma nièce actuellement en salle de réanimation de l’hopital sans que les médecins malgré leur devouement aient pu établir un diagnostic !
L’hopital n a pas de materiel de travail, pas de perfusion !!!
il est scanadaleux que nous en soyons encore à ce point en 2007.
Nous espèrons que vous vous assurerez que cette situation pathetique de l’hopital de Bobo soit corrigé au plus tot.
Thank you sir