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Congrès du MPS : Pas de feu vert des autorités burkinabè pour la participation de Yacouba Isaac Zida

24 septembre 2020, 19:15, par Sidpassata Veritas

Pr Augustin LOADA, j’ai beaucoup d’admirations pour vos qualités personnelles et je vous assure que si vous étiez vous-même candidat de votre parti, je vous applaudirai. Mais quant à proposer qu’un homme du passé revienne aux affaires au sommet de l’État Burkinabè, je crois que vous faites assurément fausse-route et que vous n’avez pas encore compris que les aspirations de beaucoup de Burkinabè, c’est de voir se retirer définitivement, tous les civils et tous les militaires de l’ancien régime Compaoré, qu’ils soient du RSP, du CDP, de la FEADP-BC ou même du MPP. Tous ces gens-là veulent simplement utiliser le pouvoir d’État pour se régler les comptes les uns des autres. C’est d’ailleurs parce que ce règlement de comptes entre politiciens du passé et champions des coups bas est dans l’air, que certains autres et leurs disciples prétendent qu’il y a une nécessité d’organiser une réconciliation nationale, avec en prime une demande d’une immunité exorbitante pour le retour de certains exilés volontaires fuyant la justice. NON ! Nous ne voulons plus de ce Burkina de l’impunité. Ces règlements de comptes de politiciens usés ne nous intéressent pas. Ce qui nous intéresse, c’est le Burkina Faso et son destin.
- Isaac ZIDA était dans la Transition post-insurrection et il sait ce qu’il a fait. Il a voulu d’abord faire le jeu de ses amis du RSP, mais, ensuite, la pression populaire l’a contraint à trahir ses amis et à œuvrer malgré lui pour la Transition, même s’il ne s’est privé de satisfaire ses intérêts personnels par des moyens qui sèment le doute sur sa probité. En tant que membre du commandement de l’ex-RSP sous Baise COMPARE et vu comment ce ZIDA s’est emparé du pouvoir de chef d’état puis de premier ministre après l’insurrection, il est peu de dire qu’il n’est certainement pas un enfant de chœur ! Mais si des citoyens pensent que malgré tout, c’est l’homme de la situation, libre à eux ; Au moins, soyons honnête pour accepter le principe que nul n’est désormais au-dessus de la loi et que ceux qui doivent les comptes à la Justice doivent s’y soumettre.
- Oui, il faut arrêter ZIDA et la raison a été clairement donnée, et ce n’est pas de l’arbitraire : « Il sera immédiatement arrêté dès son arrivée à l’aéroport de Ouagadougou pour désertion en temps de paix et insubordination, et ce, malgré la disponibilité de l’ancien Général à se présenter de lui-même au tribunal militaire. » Il a refusé de se présenter à la Justice pendant plusieurs années et ont veut faire croire qu’il le fera maintenant volontairement !! Il ne faut pas se moquer de la Justice ! Qu’on arrête tous ceux qui ont fui : c’est normal !
- Personnellement, ça m’attriste de voir que le Pr LOADA veut faire de cela une intention des autorités politiques, alors qu’il s’agit du fonctionnement normal de la Justice. Cher Pr LOADA, vous êtes en train de gâcher votre bonne réputation en voulant soutenir politiquement ce militaire déserteur qui s’était égaré déjà en politique. Sincèrement je suis triste qu’au lieu de mettre vos talents au profit de l’intérêt de toute la nation comme vous avez su le faire pour gagner l’admiration de tant de jeunes citoyens, vous vous fourvoyiez si facilement dans cette affaire de politicien. Vous avez déjà dit que vous êtes reconnaissant envers ZIDA pour vous avoir sauvé la vie pendant les égarements de ses amis de l’ex-RSP qui vous avaient pris en otage. En son temps, nous aussi nous avons soutenu ZIDA contre le RSP, même si nous savions que lui aussi avait initialement voulu se jouer des aspirations du peuple des insurgés. Après la fuite de Blaise, on avait bien demandé aux militaires de quitter le pouvoir et ils ont voulu resté. La mobilisation constante de la société civile pour l’intérêt national a fini par les diviser.
- Maintenant, c’est une autre étape politique de notre pays et on a besoin que l’alternance tant demandée produise enfin le renouvellement tant attendu de la classe politique burkinabè. Il ne s’agit pas de récompenser les anciens de la Transition : faites attention Pr LOADA, vous risquez de tomber dans les travers de la petite politique des politiciens africains qui font le malheur de leur peuple parce qu’ils ne savent pas être lucides sur leur propre situation en rapport avec les aspirations de leurs peuples : une fois que la donne politique change, la demande populaire change en conséquence. La demande populaire avant l’insurrection et pendant la Transitions a évolué et il faut d’autres hommes pour y répondre. Plus de récompense, plus d’immunité indue, mais JUSTICE POUR TOUS.


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