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Allégations sur les exécutions extrajudiciaires : La réponse du gouvernement burkinabè

11 juillet 2020, 17:35, par SOME

Caca, effectivement il faut que j e t’explique car il y a bien de choses que tu ne connais pas ou ne comprends pas, c’est la meme chose de toute facon : connaitre, c’est comprendre et comprendre c’est connaitre ; bref !

Je ne pense pas etre le seul a ne pas voir des erreurs ou des fautes dans ce courrier, mais je pense que les gens sont beaucoup plus posés que vous autres ne le pensez : ils ne font que vous prendre en pitie avec vos bas-fonds de debats sur la syntaxe francaise alors que les enjeux pour le pays sont enormes et dangereux. Alors que le pays est attaqué et brule, vous faites diversion pour parler du sexe des anges.

« Objet : Réponse pour votre projet (de Communiqué) sur les conclusions de recherches sur le Burkina Faso. Je fais la remarque (de Communiqué) explique moi »
Que je t’explique, mais j’eus préféré que tu me proposes ta bonne redaction : ta « remarque (de Communiqué) » ne dit rien de ce qu’il aurait fallu ecrire. Je presume que tu veux dire qu’on aurait du ecrire (de CommuniquER), un verbe et non un substantif. Non ! Ce ne serait pas du tout du francais et ne produirait aucun sens car ici ce verbe prendrait une tournure intransitive, laquelle il ne peut en aucune facon dans le contexte de cette phrase.

Je te signale les parentheses autour du mot « communiqué », qui posent une incise. Et l’incise a pour fonction d’induire un sens particulier quand elle est employée. C’est cela aussi le langage diplomatique ! C’est un projet de communiqué comme on dit projet de chasse, projet de construction, etc. Un verbe exigerait un complement d’objet direct.

« Dans le même groupe de mots apparait (sur des conclusions) et (sur le Burkina Faso). » En francais simple : ce projet porte sur les conclusions de recherches et ces recherches concernent le burkina faso.

« Je m’arrête là sans même évoquer le grand (je voudrai) ou le conditionnel admis dans l’expression diplomatique »
Le conditionnel et le futur ne sont pas du meme niveau : le conditionnel est un mode, le futur est un temps de conjugaison. Donc ils n’agissent pas au meme niveau. Tu as appris les 6 modes a l’ecole primaire (l’indicatif, le subjonctif, l’imperatif, subjonctif, infinitif, participe). Le mode agit sur tout l’enoncé, i-e sur toute la phrase, en donnant l’attitude du locuteur sur toute la phrase.

Je voudrai te signaler que les 2 formes sont contenues dans ce courrier et ce n’est pas par hasard, ni par inattention, encore moins par incompetence du fonctionnaire comme certains le pretendent. C’est une nuance semantique qui sied a la diplomatie. Et il appartient aux vrais connaisseurs de saisir ces connotations-là et c’est ce qui fait la différence dans les redactions de traités, contrats, accords, etc. lorsque les membres d’une parties ne maitrisent pas suffisamment ces nuances, c’est ainsi que l’on fait signer des accords et contrats bidons a certains de nos negociateurs africains. Cette lettre montre plutôt la formation solide de nos fonctionnaires.

Par contre le temps de conjugaison permet au locuteur de placer une action, une idee dans la fleche du temps en prenant comme repere le moment actuel de parole (le present) et a partir duquel il le place en arriere du present (le passé) ou en avant du present (le futur).

Le futur n’existe pas, ce n’est qu’une virtualité qui n’a aucune actualité. Je te fais remarquer qu’il n’y a pas un seul « voudrai » mais qu’il est repeté a souhait. Et par contre « voudrait » est utilisé une seule fois (dans le 2 : "Le gouvernement voudrait »). Je te fais remarquer aussi que « voudrai » est utilisé chaque fois que le sujet est « Je », mais avec « voudrait » le sujet est « Le gouvernement ». C’est une figure de rethorique fine qui cadre avec une nuance bien diplomatique que les professionnels de la diplomatie savent detecter.

Je voudrai te faire noter aussi la quasi similitude des desineces entre le conditionnel (voudr ais, ait, ions, iez, aient) et le futur (voudr ai, as, a, ons, ez, ont). Le AI qui predomine dans le conditionnel et qu’on retrouve dans le futur s’explique semantiquement en linguistique historique. Au niveau semantique, le conditionnel se rapproche du futur (d’où les desinences qui se ressemblent) en ce qu’il donne un futur hypothetique qui s’oppose a un futur reel. C’est pourquoi on retrouve les desinences du subjonctif (aie, ait, ions, iez, aient) dans le conditionnel, alors qu’on retrouve celles de l’indicatif (ai as, a, ons, ez, ont) dans le futur. Cela fait la difference en diplomatie.

Le futur simple marque une simple posteriorité du fait qui sera une realite a un moment inconnu de celui qui parle (ici la date de publication depend de HRW et non du ministre qui lui a une idée qu’il place dans ce futur).

« J’ai voulu dire que le courrier du ministre est incohérent et incompréhensible dans le langage diplomatique. Quand on répond à un officiel, on évite de faire la diversion de style. »
Je ne vois aucune incoherence dans ce courrier, ni syntaxique ni semantique. C’est plutôt bien structuré avec une logique argumentée. Je ne sais ce qu’est la diversion de style. C’est toi qui n’as pas accédé au haut niveau de ce qui est exprimé par ce courrier.

Comme dit plus haut, ce courrier est plutot une preuve du vrai professionnalisme de nos fonctionnaires. Vous devriez plutôt en etre fiers et avoir confiance qu’avoir honte. Mais je vous comprends, votre choix est idéologique : certains viennent pour detruire pour leurs interets egoistes et egocentristes, indifferents au sort d peuple et du pays.

C’est long mais j’ai ecourté certaines explications, dont j’aurais pu me passer me passer difficilement pour expliquer la profondeur des idees. Tout compte fait, a-t-on besoin de perdre son energie a debattre de ca ? Si ce n’est le negre qui se veut montrer meilleur a son maitre. Nous parlons ici de du devenir de notre pays et de la langue francaise. Le vieux Meka n’est pas mort.
SOME


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