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Essai  : Tampiiri, une insulte suprême chez les Mossé (2e partie)

22 juin 2020, 10:00, par Ka

Merci à notre jeune Sinon de nous dévoiler comment le placenta est enterré. Et aussi, remercions à l’internaute Jeunedame seret pour sa contribution. Et ma conclusion est de confirmer que l’histoire du placenta est très sacrée chez les mossis. Même dans les années 1935 quand les sujets de Yatenga-Naaba s’immigraient au delta, le dernier mot qu’il leur disait c’est : ‘’’Sachiez que vos Zan-Boko sont au Yatenga.’’’ Et ce que je vais vous raconter est en accord avec l’intéressé et sa fille.
Quand je vous disais qu’autrefois nos immigrés dans les pays voisins faisaient tout ce qu’ils peuvent pour ramener les placentas de leurs enfants mis en conservation avec des plantes, cette histoire a dépassé des frontières jusqu’en Europe, précisément en Suisse dont je connais à travers mes missions avant une retraite mérité.

Les premiers immigrés Burkinabé dans ce pays dont je connais par ce qu’ils nous soutenaient énormément à cause d’un franc CFA très faible par rapport au Franc Suisse, trois Burkinabé étaient très connus dans ce domaine. Ces trois personnes ont contribué volontairement leur rôle d’ambassadeurs de leur pays en Suisse, avant qu’une mission diplomatique avec monsieur M. Nebié soit confirmée dans ce pays. Comme Dieu ne fait pas les choses à moitié, ces trois ethnies différentes composé de Bissa, Bobo et mossi, sont arrivé entre 1965 et 1975 en Suisse et que leur juridiction diplomatique dépendait de l’ambassade de la Haute Volta en Allemagne que madame M. Guirma ne me contredira pas. Deux ont eu la chance d’avoir des doubles nationalités pour immigrer et étudier en Suisse grâce à la mission catholique et protestante. Tous deux ont épousé des Suissesses. Que ceux qui connaissent ce pays de 1965-1985 confirment ce que j’avance avec ces premiers Voltaïques qui ont ensuite accueillis les boys et valets du président Houphouët qui arrivaient avec lui en Suisse et désertaient sa résidence ; ou le groupe Farafina dont quelques musiciens ont pu immigrés en Suisse grâce au Bobo et ses deux amis, mossi et Bissa.

Pour dire que ces trois Burkinabé dont leurs adresses figurent a la première page de mon agenda depuis 1979, ces trois sont le pilier de la diaspora Burkinabé en Suisse. J’ai vu le mossi prendre le premier avion et venir a l’enterrement de son ami Bissa ici à Ouagadougou, car le Bissa après sa retraite est revenu terminer sa vie au Burkina, son ami mossi pleurait au cimetière comme un enfant. Au cimetière, j’ai vu des anciens hauts responsables de la révolution, des responsables de la postes et autres, des diplomates venus dire au revoir a ce vieux bissa a la pipe.

Et si le placenta chez les mossis est sacré, c’est que le premier enfant du mossi est né dans un hôpital d’un canton de la Suisse Alémanique : Et souvent dans ce pays, le père doit assister à l’accouchement de son enfant s’il le désire, afin de soutenir sa femme dans sa souffrance : C’est ce qu’a fait le mossi. Quand le bébé est sorti du ventre de sa mère, la sage-femme lui dit qu’il peut couper le cordon de son enfant, mais au moment que la sage-femme se sépare du placenta pour la poubelle Hygiénique, le mossi lui demande si elle peut conserver cet membrane, et le faire séché pour lui. Intrigué, la sage-femme ne sait quoi donné comme réponse, elle dit qu’elle le fera à condition que les responsables de l’hôpital l’acceptent.
Quelque jours après, il a été auditionné pourquoi vouloir conserver ce placenta ? L’histoire allait tourner autrement si son ami Bissa ne s’était pas présenté avec un faxe du chef du village expliquant la raison. Le placenta a été précieusement conservé, et le père du mossi est allé spécialement en Suisse voir sa petite fille et ramener dans ses valises ce colis encombrant, et qui a été enterré par la grand-mère de la petite fille.

Deux ans après, le mossi avec sa femme se sont présenté au village, et les femmes du village ont fait une haie d’honneur en s’agenouillant toutes pour dire à cette Suissesse que le geste qu’elle a laissé faire mérite ce remercîment.

C’est pourquoi en pensant à cette histoire qui nous a été raconté par le mossi et le Bissa en pleine révolution dans un restaurant a la frontière entre la France et la Suisse quand nous étions en mission pour la réunion annuelle de l’OMS a Genève, j’ai dit que notre jeune Sinon a touché le cœur du vrai mossi, même au-delà de sa terre natale, et qui montre sa solidarité avec ses traditions. Cette histoire pouvait être raconté par toutes ou tous, qui se rendaient en mission en Suisse dans les années 1979 a 1985, même au-delà, pendant la révolution avec des ministres et leurs collaborateurs.

Quand j’étais en contact avec cette personne ce weekend, sa fille et ses petits-enfants étaient à ses côtés, sa fille dont le placenta a été enterrer dans son village me dit qu’elle est fière de son géniteur ; et grâce à lui, elle a pu rencontrer et discuté avec un chef d’état Africain qui était son excellence Blaise Compaoré quand elle très jeune a Cran Montana. Surtout qu’elle sait où se trouve ses racines.

Que l’âme du Bissa, ami fidèle de ce mossi repose en paix : C’était à lui d’écrire cette histoire s’il était encore vivant et lisait les analyses pertinentes de notre jeune Sinon. Le mossi qui m’a permis de raconter son histoire, n’est autre que le Doyen Sibiri des Burkinabé en Suisse. Merci doyen. Et je pense que d’autres amis du doyen se souviendront de lui en lisant cette histoire, n’est-ce pas Belko et autres, il vous salue, et dit que l’âme du Dr. Kaloulé repose en paix ?

Si j’insiste à demander les personnes dont je cite de nos souvenirs dans mes écrits, c’est qu’un jeune internaute m’avait demandé de dire le nom de l’organisateur de la rencontre du feu Salif Diallo et les membres et sympathisants du CDP à Paris d’une autre époque, cette personne qui est devenue un homme publique est notre ambassadeur en Chine, et pour moi, c’est un jeune parmi l’équipe qui gagne. Encore une foi, merci jeune Sinon, en espérant te relire très rapidement, car, les sujets de nos traditions sont nombreuses et encore vivantes.


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